Vingt-deux ans de règne à la tête de l’ancienne colonie britannique nichée dans le Sénégal. La Gambie, après la présidentielle du 1er décembre 2016, va tourner la page sombre des années Jammeh, pour en écrire de nouvelles, avec son nouveau président élu, Adama Barrow. Le dictateur dont les deux décennies de pouvoir ont été marquées par des atteintes notoires aux droits de l’homme, des meurtres, assassinats, emprisonnements et exécutions de prisonniers, entre autres, sera resté fidèle à sa ligne : celle qu’il s’était tracée depuis son arrivée à la tête du pays, à la faveur d’un putsch.
En effet, bon nombre d’observateurs avaient du mal à reconnaître celui qui s’exprimait dans une vidéo pour féliciter Adama Barrow au lendemain du scrutin présidentiel. Beaucoup peinaient à se retrouver dans le loup devenu subitement doux, dissimulé dans une peau de brebis, feignant de reconnaître sa défaite et annoncer lui-même la fin d’un règne, de son règne que Dieu aura voulu, selon ses dires. En décidant de se contredire, de renier sa parole, Jammeh, président de la nouvelle République islamique de Gambie, renie dans le même temps des paroles qu’il a lui-même attribuées à Dieu. Et la communauté internationale avait raison de se montrer prudente, afin de ne pas tomber dans son dernier manège consistant à jouer les légalistes en déposant un recours auprès d’une institution obsolète.
En dépit de la bonne foi qui lui était prêtée par ceux qui voulaient voir en lui un repenti prêt à absoudre ses crimes en contrepartie d’une transition démocratique, agrémentée d’une retraite paisible et sans poursuites, Jammeh confirmera ce qui se murmurait à Banjul entre quatre murs : qu’il a toujours été un dictateur sanguinaire, et qu’il le restera pour la vie, aussi, qu’il n’a de respect ni pour le peuple qu’il a dirigé d’une main de fer, encore moins pour ces organisations internationales et sous régionales qu’il voue aux gémonies à chaque fois qu’il en a l’occasion.
A quelques heures du début de la fin, de sa fin imminente, l’homme de Kanilaï qui avait toute la latitude de donner des gages de sa bonne foi, de négocier les termes de son départ du pouvoir, a choisi lui-même la manière dont il compte sortir de l’histoire. Une fin qui à coup sûr, sera inspirée de celle qui fut administrée à Laurent Gbagbo ou à Mouammar Kadhafi. La preuve que le dictateur gambien sera resté logique avec lui-même, en somme, qu’il aura fait preuve de constance jusqu’au bout, sur toute la ligne. Et, au cas où son entourage immédiat n'aurait pas le courage de s'occuper de lui, ceux qui auront le privilège de le prendre, peuvent aussi épargner à l'opinion un procès long et coûteux, qui risquerait de faire de lui un héros...
Momar Mbaye
9 Commentaires
Moo
En Janvier, 2017 (21:01 PM)Le Vrai
En Janvier, 2017 (21:10 PM)Le vrai.
Docteur Alyoun Nikolas Huchard
En Janvier, 2017 (21:12 PM)Quel qu'en soit le prix, Oui, pour l'instauration de la paix en Gambie ,
dans l'intérêt dans la Nation sénégalaise .
Vive le Sénégal
Vive l'Afrique
Anonyme
En Janvier, 2017 (21:22 PM)Adiola
En Janvier, 2017 (21:32 PM)le reste n arrange ni la gambie ni le Senegal , comprenne qui voudra
1
En Janvier, 2017 (21:34 PM)Anonyme
En Janvier, 2017 (22:01 PM)Anonyme
En Janvier, 2017 (23:40 PM)Je préfère qu'il soit capturé.C'est lui le sauvage mais il mérite un procès.
Les Gambiens maltraités méritent aussi un procès.
Anonyme
En Janvier, 2017 (16:30 PM)Participer à la Discussion