Le maitre de la feinte et de l’esquive était ce vendredi à l’école chinoise. Venus directement de l’Empire du Milieu des tigres en papier ont fait des démonstrations applaudies d’arts martiaux, d’arts dramatiques et de musique. C’était du grand théâtre pour l’inauguration du bien nommé grand théâtre national. N’en doutez plus ! Wade est un artiste talentueux. C’est vrai : cette sorte de temple chinois en plein cœur de Dakar fait crachat. Avec ces colonnes, ses piliers et sa courbe, elle ressemble drôlement à un sanctuaire shaolin. C’est vrai aussi : en face, il ya le siège régional de la banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest.
Du haut de sa stature, ce fromager en béton armé, esquissé par Pierre Goudiaby Atépa, fait plus local. Mais que voulez-vous ? Le chef de l’Etat du Sénégal n’en a cure. Cette forfaiture est la énième en matière d’art et d’architecture. La trinité de bronze des mamelles est l’exacte réplique des statues nord-coréennes. A la gloire de Kim Il Sung et de son fils, ces idoles sont une représentation inconsciente d’une conception patrimoniale du pouvoir. Au nom du perd, du fichtre et du saint es prix. Amen !
Le maitre du Je n’a pas failli à sa grande réputation pour l’occasion. Abdoulaye Wade a doctement parlé à la première personne du singulier pendant toute la cérémonie. Son discours est un cas d’école. Il confirme le caractère fort du personnage. Il ya deux semaines, il faisait aux lutteurs l’historique de son palmarès et de ses prouesses techniques. Son galgal ou croche pied à un pauvre Français est devenu à la fois badin et légendaire. Là, il a entretenu l’assistance de son passé de dramaturge, en France, pendant ces belles années estudiantines. Une conversation légère pour une conclusion très grave. Bakary Traoré, le parrain du nouveau theatre serait donc un des compagnons du président au temps inoubliable des noirs mimant l’histrion au pays de Molière. Ah, c’est donc ça ! Beaucoup de personnalités du monde des arts se posaient la question. Mais qui est donc ce Bakary Traoré ? Un vieil ami du président, pardi !Honni soit qui mal y pense.
Pendant cette cérémonie, Me Abdoulaye Wade a fait un lapsus tout aussi révélateur. Le chef de l’Etat a confondu personnalité et personnage. Au delà de l’erreur, il a donné l’exacte mesure de sa conviction sur la nature profonde des Sénégalais. Selon le président de la République, nous sommes tous les comédiens avec une double personnalité. Dans le fond, il a peut être raison. Mais le caractère restrictif de raisonnement est scandaleux pour un intellectuel de sa dimension. La théorie de l’histrion permanent a quelques choses de Balzacien. La comédie humaine est au centre de son œuvre littéraire gigantesque sur la société française de son époque. « L’homme, dit le philosophe Jean Paul Sartre, est un être en situation. »
Le mot existence vient d’ex-istere qui veut dire :sortir de les mues et les mutations, les changements et les transformations sont quelque chose de fondamentalement humain. L’Afrique et les africains n’ont pas le monopole de la feinte et de l’esquive.
Mais la plus grande scène de cette journée du vendredi 15 avril etait ailleurs. Au tribunal correctionnel, un juge malheureux était chargé devant les hommes, l’histoire et la nation de mettre un terme au plus mauvais scénario jamais écrit. Même le moins talentueux des dramaturges sénégalais auraient eu un sens plus fin de l’intrigue, du suspens, de l’obstacle et des péripéties. Il ne faut pas avoir peur des mots. Le procès des chantiers de Thiès est un simple théâtre. Les accusés, le parquet et le juge sont des intermittents du spectacle réquisitionnés. Les débats ont déjà montré le caractère inique, mafieux et scandaleux de la procédure. Le ministre actuel de la justice a été nommément accusé par Bara Tall de forfaiture. Pour mettre tout le monde à l’aise, la sagesse lui recommande de démissionner. Mais, il ne le fera pas. Le choix de la fin de semaine pour la tenue du procès n’est pas fortuit. On cherche à profiter du repos des citoyens pour se débarrasser d’un dossier gênant. Le patron de Talix Group a eu un seul tort : refuser le statut de tueur à gage. Qu’à cela ne tienne ! La lutte entre le bien et le mal est le moteur de l’histoire. C’est l’un des enseignements du maitre chinois dans le film de l’inénarrable Jackie Chan.
15 Commentaires
Incomp
En Avril, 2011 (15:13 PM)Der
En Avril, 2011 (15:14 PM)Mboule
En Avril, 2011 (15:18 PM)Undefined
En Avril, 2011 (15:21 PM)Ce n'est pas digne d'une conversation bistrot!
Ndool
En Avril, 2011 (15:29 PM)Nd
En Avril, 2011 (15:39 PM)Lam
En Avril, 2011 (16:53 PM)Mbaryk
En Avril, 2011 (16:56 PM)depuis kil a été condamné par le tribunal et que sa réputation a été treni il a une dent contre les wade
aka sokhor alione fen ndiaye
Bx
En Avril, 2011 (17:56 PM)Vampire
En Avril, 2011 (00:32 AM)Xuli Bët
En Avril, 2011 (08:30 AM)Undefined
En Avril, 2011 (09:04 AM)Barth
En Avril, 2011 (10:23 AM)Cet Djiby Sow Bu Par
En Avril, 2011 (00:59 AM)Undefined
En Avril, 2011 (22:18 PM)Participer à la Discussion