« Tout est grand dans le temple de la
faveur,
excepté les portes qui sont si basses,
qu’il faut y entrer en rampant »
Duc de LEVIS
Nous
disons merci aux syndicalistes du Sutelec d’avoir compris et surtout d’assumer
le rôle qui est le leur, la défense de leurs conditions de travail, qui va avec
la défense de leur outil de travail. Ils ont trop laissé perdurer la
manipulation et le mensonge, en oubliant que de leur sort dépend celui de tout
un pays. J’ai connu Mademba Sock au milieu des années 90, alors qu’il était un
grand nationaliste soucieux des intérêts de son pays, conscient des nouveaux
défis qui interpellent le milieu syndical, dans un monde globalisé. J’avais
peur qu’après avoir accepté un poste de président de Conseil d’administration
offert par Abdoulaye Wade, il se soit amolli. Mais il a gardé sa capacité d’indignation
intacte. Les convictions, je l’ai dit ailleurs, ne meurent pas, elles changent.
Dans son cas, il est heureux qu’il soit resté le dirigeant syndical engagé qu’il
a toujours été. Son port a sans doute changé, mais sa détermination n’a pas
pris aucune ride. Je l’ai entendu dire, pour le résumer, qu’il n’y a rien de
bon qui se fera à la Senelec sans les cadres qui y travaillent.
Ce n’était pas la conviction de Karim Wade. Il a, dès sa nomination au début du
mois d’octobre dernier, fait comprendre aux travailleurs de l’entreprise, avec
son arrogance habituelle, qu’au lieu d’être la solution, ils étaient le
problème. Alors que tout le monde pensait à la vieillesse des installations,
son esprit étincelant avait déjà pointé « la vieillesse des ressources
humaines ». Quand tout le monde pensait qu’il fallait s’appuyer sur la
longue expérience des cadres de l’entreprise, il s’offusquait que rien n’ait
été fait pour préparer leur départ imminent à la retraite. C’est ce qui l’a
poussé à faire appel à des cabinets d’audit et à Edf pour faire un diagnostic
de la Senelec, qu’à mon avis, personne ne peut faire mieux que ceux qui y
travaillent. Il s’agit d’une simple question de bon sens. Ce comportement
dédaigneux donne du relief aux propos des syndicalistes, selon lesquels « le fait de recourir à des audits
bidons alors que d’autres exigés par endroit à bon droit, ont déclenché une
avalanche de terreur sans commune mesure contre ceux qui ont simplement osé
l’annoncer ». En faisant une telle déclaration, ils cessent d’être de
simples syndicalistes pour devenir de grands patriotes soucieux de la bonne
tenue de leur pays.
J’avais
averti dans ces mêmes colonnes, ceux qui pensaient que parce que Karim Wade
avait été nommé, son père mettrait l’argent nécessaire pour assurer sa
réussite. De l’argent a bien été mis, au prix de notre surendettement. Mais le
coup a raté, comme toujours. Tout ce que le « meilleur d’entre-nous »
entreprend se révèle un échec patent. En dehors de ses coups de pub et de ses
slogans tapageurs, ses gesticulations ne sont d’aucun effet. Ses missions d’audit
ajoutées aux réflexions de ses commissions avaient abouti à la mise en place
d’un plan pompeusement baptisé Takkal,
comme s’il suffisait au magicien de parler aux lampes, pour qu’elles
s’allument. Le résultat est que non seulement son plan ne peut pas tenir, mais
nous connaissons des coupures d’électricité comme jamais nous n’en avons connu.
Près d’un jour sur deux, les Sénéglais sont privés d’électricité. Le plan Takkal est devenu le plan Takhalé. Nous voyons tous les jours les conséquences
de cette gestion désastreuse dans les ménages, mais c’est dans les entreprises
qu’elle fait le plus de dégâts. Les entreprises établies au Sénégal perdent
chaque année des dizaines de milliards qui auraient pu se transformer en
recettes pour l’Etat et en emplois pour les jeunes.
J’évoque cette question en ce début du mois de février, parce que c’est pour ce
mois-ci qu’Abdoulaye Wade avait annoncé la fin des délestages, suivi par Samuel
Sarr, qu’il soutenait à bout de bras. « L’arrivée du charbon et de ces deux centrales
étaient prévues pour fin 2011, début 2012, mais le chef de l’Etat a donné des
instructions pour rapprocher cette date et c’est seulement à ce stade qu’on
peut dire qu’il n’y aura plus de délestages », avait entonné Samuel Sarr
le 5 août 2010, devant la représentation nationale. Pour convaincre les plus
sceptiques d’entre les députés, il ajoutait que « le Sénégal a passé le
seuil critique du déficit structurel, avec les investissements de 186 mégawatts
augmentant la capacité de production de 66%, puisque aujourd’hui la Senelec a
pu aller au-delà de la demande avec un équilibre précaire », avec le même
son de trompette. Inutile de vous dire qu’il a menti. Cette arrivée du
charbon, Karim Wade l’annonce pour 2014. Tout le monde a voulu saluer un début
de sincérité, mais j’y vois un aveu d’impuissance et tout de même, du culot. Cela
veut dire qu’il nous faudra l’élire ou réélire son père, patienter encore deux
ans, avant de voir l’électricité revenir dans nos foyers. Nous n’attendrons
pas.
Ce qu’Abdoulaye Wade réclame aux populations, à coups de dilatoires, de
statistiques mensongères, de chiffres maquillés, c’est une présidence de 19
ans, c’est-à-dire un mandat jusqu’en 2019, quand il aura 105 ans. C’est trop
nous demander.
Quand les Sénégalais l’élisaient en 2000, Abdoulaye Wade s’était engagé à
donner du travail aux jeunes chômeurs, à réduire le coût de la vie pour les
ménages, à régler le problème de l’électricité et à ramener la paix en
Casamance. C’est à ces secteurs que sont allées pour l’essentiel, les
ressources de l’Etat. Près de douze ans après, les chômeurs sont encore plus
nombreux, les ménages sont encore plus pauvres, la rébellion est encore plus
forte. J’aurais pu ajouter le secteur de l’éducation. Malgré ses
statistiques maquillées, son échec dans le secteur est patent. Un élève sur
deux abandonne l’école avant d’arriver au Cm2. Pour atteindre ses chiffres, il
a voulu supprimer l’entrée en sixième. Je ne vois donc rien qu’il ait vraiment
réussi en dehors de sa grande statue de bronze et ses chantiers tape-à-l’œil.
Pour revenir au secteur énergétique, nous savons tous à quoi les 1000 milliards
qui ont été investis dans le secteur sont allés : à des intermédiaires qui
reversent une partie dans des comptes ouverts au profit des membres du clan
présidentiel, aux cabinets d’audit qu’ils veulent enrichir et à la caisse noire
de la présidence de la République. Les conseils de surveillance ne font que
valider la fraude, puisqu’ils sont composés que de figurants souvent sans
aucune expertise. Les syndicalistes du Sutelec ont raison de rappeler qu’un
audit, c’est ce que le pays entier a réclamé concernant les chantiers de
l’Anoci et l’organisation du Fesman. Si Abdoulaye Wade ne le fait pas
aujourd’hui, les Sénégalais le feront un jour. Les évènements de ces derniers
jours en Afrique du Nord ont renforcé ma conviction qu’Abdoulaye Wade partira
et ses enfants pâtiront. Ils ont pu rêver de monarchie, mais il doivent
déchanter, en voyant les puissants dictateurs tomber les uns après les autres.
C’est leur arrogance et leur mépris pour ce pays qui leur fait croire que leur
bamboula ne finira jamais. Je reste persuadé, pour ce qui me concerne, que le vent
d’Est qui balaie les régimes dictatoriaux du Maghreb arabe souffleront sur le
Sénégal et emportera ce régime. C’est un euphémisme que de le dire, mais les
mêmes causes produiront les mêmes effets. Il y a trois mois encore, Gamal
Mubarack, un banquier comme Karim Wade, secrétaire général adjoint du PND,
était persuadé qu’il serait le successeur de son père. Il avait lui aussi un
contrôle sur le pays, les affaires, persuadé que le moindre soulèvement serait
réprimé par les 450 000 soldats de l’armée acquise à son père. Il cherche
maintenant un endroit tranquille pour échapper à ses futurs justiciers. Les
enfants de Ben Ali pensaient eux aussi qu’ils étaient nés pour mener les
Tunisiens par le bout du nez. C’est chose finie.
SJD
16 Commentaires
Ftoure
En Février, 2011 (04:44 AM)Pé
En Février, 2011 (04:47 AM)Ombezion
En Février, 2011 (05:27 AM)Ndioba
En Février, 2011 (05:32 AM)Ghj
En Février, 2011 (09:15 AM)on doi po ecouter kelkun qui ne fai ke critiker t idiot jules
Kékh Kékh
En Février, 2011 (10:16 AM)Mya
En Février, 2011 (11:11 AM)on diraitt un albinossss avec ton air suffisant
Joobajubba
En Février, 2011 (13:06 PM)Gen
En Février, 2011 (16:25 PM)Sawaraak
En Février, 2011 (11:34 AM)Verté
En Février, 2011 (13:44 PM)Mam
En Février, 2011 (14:36 PM)Maladie : Les Rumeurs Persistent Depuis La Disparition Subite Du Président Wade!
qu'elqu'un peut me dire si lui aussi?
Merci
En Février, 2011 (19:32 PM)Hé!
En Août, 2021 (01:01 AM)Bamba Seydi
En Février, 2011 (19:58 PM)Serigne Saliou Mbacké Ndiaye
En Février, 2011 (01:07 AM)biensure que oui je respecterai ce qui est ecrit au dessu de la ou j'ecrit caq etant digne d'etre un intellectuel je voudrai juste encourager sir souleymane et lui dire que ces insultes qu'on lui lance vont bientot finir car ces piromanes vont bientot quitter 2012 n'est plus loin
courage pére;
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