On ne sait pas quand il sera élu, le Sénégal n’ayant toujours pas de date prévue pour l’élection présidentielle, mais le prochain président de la République aura du pain sur la planche : celle de réparer un pays divisé et fracturé. Un pays qui se divise, non pas tant comme on le dit entre Mackystes et Pastéfiens, mais plus principalement autour de la figure de Ousmane Sonko. Boubacar Boris Diop disait de lui qu'il est l’homme politique le plus populaire de l’histoire du Sénégal, il est également assurément la personnalité la plus clivante.
Dans le Sénégal de M. Sonko par exemple, chacun a ses victimes autour desquelles, il communie. Durant les événements douloureux entre juin et août, les anti-Sonko se sont plus émus des deux morts dans l’incendie au cocktail Molotov d’un minibus, quand les pro-Sonko se sont plus appesantis sur les violences policières et les manifestants tués. L’agression Maimouna Ndour Faye - qui n’a pas encore livré tous ses secrets malgré l’emballement politico-médiatique - a été monté en épingle par les anti-Sonko comme un symbole de l’intolérance et du danger que représente PASTEF; alors du côté des partisans du PROS on s’est échiné à la relativiser en voulant la réduire à une scène d’insécurité ordinaire, ou en rappelant le souvenir de victimes d’agressions pour le coup mortelles de leur propre camp : Mariama Sagna responsable politique de PASTEF tuée en 2018 et Ibrahima Seye, secrétaire général de Magui PASTEF dans le département de Keur Massar, tué lui aussi en décembre 2023.
Clivage médiatique
Ce clivage n’épargne pas les médias. Le journalisme sénégalais est également pris en tenaille par la guerre entre sonkophobes et sonkolatres. Et des figures connues de la presse sont en belligérance. Si M. Sonko a ses contempteurs bien identifiés dans les médias, notamment Madiambal Diagne, Cheikh Yérim Seck ou encore Aissatou Diop Fall, on omet souvent de dire qu’il a ses condottieri - à ce propos, j’invite nos lecteurs à lire un texte du pourtant d'ordinaire très mesuré Bacary Domingo Mané intitulé “Ces misérables” - et ses influenceurs au premier rang desquels Pape Alé Niang, Serigne Saliou Gueye et beaucoup d’autres journalistes que l’on retrouve dans le Front pour la Défense de la Démocratie.
Dans l’affaire Maimouna Ndour Faye, alors que l’enquête était à ses balbutiements, MM. Diagne et Seck avaient déjà trouvé les coupables : les partisans de M. Sonko.
De l’autre côté, on a oscillé entre silence gêné et condamnation enrobée, de façon inhabituelle, de précautions oratoires.
Je ne renverrai pas toutefois les deux camps dos à dos : car si les journalistes anti-Sonko assument, comme Madiambal Diagne, leur proximité avec le pouvoir et le chef de l’État, de l’autre côté on drape sa partialité sous le manteau du “vrai journalisme, de l’objectivité et de l’investigation”. Et du haut de sa supériorité morale, on n’hésite pas à taxer l’adversaire de “merdias” ou de “vendus” simplement parce qu’il a émis un point de vue critique sur Ousmane Sonko.
Mais là on touche un point beaucoup plus problématique du journalisme sénégalais à savoir le complexe de l’opposition. Émettre une critique sur l’opposition, que ce soit Wade durant ses années d’opposant ou Macky Sall et maintenant Ousmane Sonko, est toujours suspect dans le milieu. Et il est urgent de déconstruire cette mentalité.
Dans le Sénégal de M. Sonko par exemple, chacun a ses victimes autour desquelles, il communie. Durant les événements douloureux entre juin et août, les anti-Sonko se sont plus émus des deux morts dans l’incendie au cocktail Molotov d’un minibus, quand les pro-Sonko se sont plus appesantis sur les violences policières et les manifestants tués. L’agression Maimouna Ndour Faye - qui n’a pas encore livré tous ses secrets malgré l’emballement politico-médiatique - a été monté en épingle par les anti-Sonko comme un symbole de l’intolérance et du danger que représente PASTEF; alors du côté des partisans du PROS on s’est échiné à la relativiser en voulant la réduire à une scène d’insécurité ordinaire, ou en rappelant le souvenir de victimes d’agressions pour le coup mortelles de leur propre camp : Mariama Sagna responsable politique de PASTEF tuée en 2018 et Ibrahima Seye, secrétaire général de Magui PASTEF dans le département de Keur Massar, tué lui aussi en décembre 2023.
Clivage médiatique
Ce clivage n’épargne pas les médias. Le journalisme sénégalais est également pris en tenaille par la guerre entre sonkophobes et sonkolatres. Et des figures connues de la presse sont en belligérance. Si M. Sonko a ses contempteurs bien identifiés dans les médias, notamment Madiambal Diagne, Cheikh Yérim Seck ou encore Aissatou Diop Fall, on omet souvent de dire qu’il a ses condottieri - à ce propos, j’invite nos lecteurs à lire un texte du pourtant d'ordinaire très mesuré Bacary Domingo Mané intitulé “Ces misérables” - et ses influenceurs au premier rang desquels Pape Alé Niang, Serigne Saliou Gueye et beaucoup d’autres journalistes que l’on retrouve dans le Front pour la Défense de la Démocratie.
Dans l’affaire Maimouna Ndour Faye, alors que l’enquête était à ses balbutiements, MM. Diagne et Seck avaient déjà trouvé les coupables : les partisans de M. Sonko.
De l’autre côté, on a oscillé entre silence gêné et condamnation enrobée, de façon inhabituelle, de précautions oratoires.
Je ne renverrai pas toutefois les deux camps dos à dos : car si les journalistes anti-Sonko assument, comme Madiambal Diagne, leur proximité avec le pouvoir et le chef de l’État, de l’autre côté on drape sa partialité sous le manteau du “vrai journalisme, de l’objectivité et de l’investigation”. Et du haut de sa supériorité morale, on n’hésite pas à taxer l’adversaire de “merdias” ou de “vendus” simplement parce qu’il a émis un point de vue critique sur Ousmane Sonko.
Mais là on touche un point beaucoup plus problématique du journalisme sénégalais à savoir le complexe de l’opposition. Émettre une critique sur l’opposition, que ce soit Wade durant ses années d’opposant ou Macky Sall et maintenant Ousmane Sonko, est toujours suspect dans le milieu. Et il est urgent de déconstruire cette mentalité.
6 Commentaires
Benoît Ndir
En Mars, 2024 (09:32 AM)Au Sénégal il faut toujours s'attendre à des retournements de slibards au gré des transferts de fonds et des promesses de recasements professionnels ( fictifs ou réels)
Le plus grand handicap de ce pays ce sont ses adultes intellectuellement malhonnêtes
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En Mars, 2024 (12:51 PM)Nianthio
En Mars, 2024 (10:13 AM)Attendons l arrestation de l agresseur et tu la fermera
Reply_author
En Mars, 2024 (12:22 PM)Mags Maguette
En Mars, 2024 (10:22 AM)Vous appelez vos confrères à pourfendre l'opposition, et dans votre chronique vous ne citez qu'Ousmane Sonko.
Est-ce à dire que c'est lui qu'il faut exclusivement critiqué ou que les autres ne sont pas des opposants ?
Wakh deug Yalla, avec ce texte moom, vous ne vallez guère mieux que vos collègues à qui vous semblez donner des leçons.
Fallaye
En Mars, 2024 (13:55 PM)Participer à la Discussion