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Chronique

'' Maximus Bourgi '' par Aliou Ndiaye

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'' Maximus Bourgi '' par Aliou Ndiaye
On se croirait dans le Colisée, en plein combats de gladiateurs ou dans une équipée romaine aux temps glorieux des conquêtes de l'empire. Madické Niang -surnommons-le Marc Aurel- et Robert Bourgi -le Maximus des roitelets tropicaux- font leur campagne de mégalomanie. Par Rfm interposée, les deux lutteurs se sont affrontés dans un duel aux sabres. Ce combat à la hussarde a été d'une grande intensité émotive. Visiblement énervé par les démentis du ministre sénégalais des Affaires étrangères, Maximus Bourgi a fait dans un barbarisme symbolique inhabituel. Oser traiter Karim Wade alias Incommode de fils indigne est un soufflet inacceptable. Il y aura du sang sur les murs, sur tous les murs. Le Parti démocratique sénégalais a déjà donné un avant-goût tout rouge. De l'hémoglobine, des larmes et du vacarme. Le 23 juillet répondra au 23 juin. «Y en a envie» donnera le change à «Y en a marre». Des comités de vigilance imposeront le silence. En attendant le moment fatidique, la politique et les manœuvres envoient les Sénégalais sur de vraies fausses pistes. Hissène Habré est l'agneau désigné de cet ignoble sacrifice. L'ex-dictateur tchadien fait la petite vierge du village. Choisi par les prêtres libéraux, il sera le repas d'un peuple crocodile. C'est une façon très moyenâgeuse de conjurer le mauvais sort, nous en convenons. Mais que voulez-vous ? La lumière a quitté le Palais. Avec les coupures d'électricité et la révolte subséquente, la pénombre a conquis les esprits les mieux éclairés. Le chant du cygne ou le signe d'un champ. Celui de la bataille, de l'ultime combat. «La vérité du peuple n'est pas dans le marbre du Sénat, il est dans le sable du Colisée», avait dit un sénateur romain. Du pain et des jeux sanguinaires pour amuser la galerie. Et les comploteurs de faire prospérer leurs industries mercenaires.
 
Il ne faut pas se faire d'illusions, Abdoulaye Wade et son fils n'ont pas l'intention d'abdiquer. Le ministre des Tas est donné démissionnaire par Week-end Magazine. De même, le journal a annoncé l'intention du chef de l'Etat de ne pas se présenter pour un troisième mandat. Dans un jeu de probabilité, toutes les possibilités peuvent paraître crédibles. Mais jusqu'à preuve du contraire, cette information tient davantage de l'intoxication. Wade et son régime continuent de poser des actes aux antipodes d'un quelconque désir de dialogue ou d'une volonté de s'amender. L'exemple a été donné à Mbane et à Guédiawaye, en fin de semaine dernière. Dans la communauté rurale dirigée par Aliou Diack, une Délégation spéciale a été installée dans une ambiance délétère. Le village sous état de siège s'est réveillé au moment où les autorités se retiraient. C'est un vol de souveraineté, un braquage sous le couvert respectable d'une légalité dérisoire. L'heure du forfait, la précipitation et le modus opérandi renseignent sur l'état de déliquescence des consciences. Les commis de l'Etat semblaient avoir honte de se trouver sur les lieux d'un tel crime. Malheureusement pour eux et pour leurs familles, l'histoire les suspectera. Notre administration de qualité est réduite à faire de la sale besogne aux heures de crime. C'est triste et grave à la fois. Le régime libéral a pris le parti d'un passage en force. Cette stratégie de la grenade et de la matraque a été aussi utilisée à Guédiawaye. Pour empêcher le rassemblement des parties composantes du Mouvement du 23 juin, les services des forces de sécurité ont été requis. La police a empêché le meeting des opposants au moment où les libéraux jouissaient tranquillement de leurs droits. Là aussi, l'argument désuet de la légalité a été brandie. Ce n'est plus un signe, c'est une preuve. Wade n'est pas intéressé par le dialogue, il est dans la ruse. Dans sa stratégie, aucune limite morale ne semble exister.
Les Sénégalais ont été choqués de voir le président de la République recevoir au Palais la veuve de Malick Bâ. C'est une faute culturelle très grave. La période de veuvage est de quatre mois. Son respect est sacré dans nos valeurs. Ensuite, seule une famille éplorée doit recevoir des condoléances. L'audience ressemblait plutôt à une sinistre partie de marchandage. Malick Bâ a été tué deux fois. Et c'est d'une première évidence : ce crime, tout comme le précédent, ne restera pas impuni. César, ceux qui ne veulent pas mourir vous saluent ! Maximus Bourgi et l'empireur Madické au premier chef.


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