Afin que l’argent ne soit pas un blocage à l’inscription des enfants à l’école, l’Etat du Sénégal a décidé depuis longtemps de rendre gratuite cette inscription. Autrement dit, en principe, il n’y a pas un franc à verser à une école primaire publique pour que son enfant accède en classe. Au lycée, le montant ne doit pas dépasser 10 000 F. Pour aller plus loin, les municipalités ont été mises à contribution, dans le cadre des compétences transférées, afin qu’elles dotent les élèves de fournitures scolaires dans le but de soulager les parents, notamment les plus démunis.
Cependant, force est de constater que sur le terrain, la réalité est toute autre. Dans une bonne partie des écoles primaires publiques, l’administration demande des frais d’inscription aux parents. Le montant peut aller de 500 voire 1 000 F dans les zones rurales à 5000 F Cfa dans certains quartiers de Dakar.
Dans un Cem à Dakar, un parent s’est vu demander 30 000 F pour l’inscription de sa fille en sixième. La somme est répartie entre les frais d’inscription, les blouses et la tenue de sport. Et c’est justement cette pratique qu’un acteur de l’école a voulu dénoncer.
« Depuis que la mesure sur la réduction des frais d'inscription est prise, certaines écoles ont trouvé d'autres astuces pour déroger à la règle. Ils font une inscription de 5000frs mais exigent d'autres rubriques qui vont avec. En tant qu'acteur de l'école je sais que les écoles ont besoin d'argent pour le fond de roulement mais certaines sommes sont exagérées », écrit-il.
Son post est accompagné d’une fiche venue d’un établissement dont il a masqué le nom. le lycée en question exige aux élèves de seconde et première 5000 f de frais d’inscription, 7 500 F pour l’uniforme, 7 000 f pour la tenue d’Esp, 1 500 F pour la bibliothèque et 2 000 F pour l’association des parents d’élèves, soit un total de 23 000 F Cfa. Quant aux élèves de Terminale, ils doivent s’acquitter de tout cela, plus une vignette-bac de 6 000F. Ce qui fait en tout 29 000 F pour un candidat au bac.
Si on prend en compte le fait qu’un élève ne peut pas garder la même tenue durant toute l’année, on comprend aisément qu’on se situe dans l’ordre de 35 000 F ou plus.
En voilà donc une question qui mérite d’être traitée de toute urgence par le ministère de l’éducation nationale. Le ministre Moustapha Guirassy doit être en tournée ce matin pour constater l’effectivité de la rentrée dans certains établissements. Cette sortie devrait être l’occasion de se pencher sérieusement sur ce point et de rappeler à l’ordre les chefs d’établissement.
Il est vrai que l’Etat doit d’abord montrer l’exemple en dotant les établissements d’un budget de fonctionnement. On ne peut pas rendre les inscriptions gratuites et ensuite laisser les administrations scolaires avec des caisses vides. Il y a des questions qui ne peuvent pas attendre. La craie, l’éponge, une clé cassée, un robinet foiré sont autant de charges à régler en toute urgence. Aucune école ne peut donc fonctionner sans budget, si minime soit-il.
Malheureusement, certains Directeurs d’écoles, principaux et provisoires en abusent. Et c’est d’autant plus regrettable que ces sommes ne font très souvent l’objet d’aucun contrôle. Dans la plupart des établissements, il n’y a pas de comité de gestion. L’association des parents d’élèves, lorsqu’elle existe, est soit en léthargie, soit ne s’intéresse pas à ces questions financières. Ainsi, le chef d’établissement devient la seule personne à disposer de l’argent à sa guise, parfois en complicité avec le personnel enseignant, parfois au nez et à la barbe des profs.
On a vu un directeur d’une école primaire demander à chaque élève 3 000 F pour soi-disant acheter des ordinateurs, alors que ces machines, déjà installées, étaient un don d’un acteur politique du quartier, directeur d’une agence publique. Certains chefs d’établissements n’hésitent pas à vendre ou à transférer chez eux les fournitures allouées par la municipalité.
Il est donc grand temps que sur ce point précis, l'État cible la fin des vacances dans la gestion financière pour une rentrée effective à l’orthodoxie. Le ‘’Ubbi tey, jàng tey’’ ne s’accommode pas de ces sommes faramineuses. Il suffit qu’un parent ait deux à trois élèves pour se retrouver à plus de 100 000 F de frais d’inscription, sans compter les fournitures et l’habillement (le port de la blouse est très relatif). Dans ces conditions, certains élèves ne viendront à l’école qu’un mois après la rentrée, le temps que leurs parents réunissent la somme nécessaire leur permettant de gagner leur place dans une salle de classe. Hélas !
9 Commentaires
Il faut les dénoncer et l'état doit sévir
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En Octobre, 2024 (12:51 PM)Reply_author
En Octobre, 2024 (12:51 PM)Reply_author
En Octobre, 2024 (13:33 PM)Sénégal Reck
En Octobre, 2024 (13:50 PM)Sénégal Reck
En Octobre, 2024 (13:50 PM)Sénégal Reck
En Octobre, 2024 (13:50 PM)Sénégal Reck
En Octobre, 2024 (13:51 PM)Mais pour des raisons mercantiles certains prof d eps exigent de nouvelles tenues chaque année
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