La diversification des sources d’eau a ses vertus. Comme pour la fin du parti unique dans la respiration de la démocratie, le choix de la pluralité des ouvrages de production d’eau potabledémocratise l’accès au service, quelles que soient la position géographique et la condition sociale de l’usager.
Depuis 2015, le Programme spécial de réalisation de forages de secours dans les centres urbains dits « villes mono-forages » met fin à une insécurité pour les usagers de l’eau: les villes dites monoforages. L’accès à l’eau potable de ces villes reste suspendu au fonctionnement du seul forage. En cas de panne ou d’arrêt définitif, la ville entre dans un cycle de pénurie.
La sécurisation des systèmes d’approvisionnement en eau potable des villes monoforages est une option de gouvernance qui permet à l’Etat du Sénégal de diversifier les sources d’eau potable. C’est plus d’un milliard FCFA pour la production en attendant le volet « équipement ». Les projets sont mis en œuvre par la Société Nationale des Eaux du Sénégal (SONES).
NDIOUM : Mesures immédiates contre une dépendance-L’actualité nous impose de parler de Ndioum (ville située à 500 kilomètres au Nord De Dakar). Cette cité stratégique du Fouta a connu des dysfonctionnements liés à une panne du seul forage fonctionnel. Et, mauvaise coïncidence, le forage de secours est en cours de construction. Le résultat est préoccupant : les populations se rabattent sur l’eau des puits.
La SONES et la SDE mettent en place un dispositif de camions-citernes. Jeudi 21 septembre 2017, au sixième jour de la pénurie d’eau à Ndioum, un déplacement est initié par le Directeur Général de la Société Nationale des Eaux du Sénégal, M. Charles FALL. Il est accompagné du Directeur Général de la SDE. Leurs collaborateurs respectifs sont de la partie. Cette démarche de proximité traduit les orientations fixées par le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Monsieur Mansour Faye.
Autour de l’adjoint au préfet et du maire, les représentants des populations font état de leurs doléances : renforcement du dispositif de camions-citernes en attendant l’eau potable produite par les forages. La SONES va terminer le nouveau forage dans les prochains jours, sur la base du respect de ses engagements pris par l’entreprisede travaux. La société de patrimoine va construire un nouveau forage à la place du forage désormais hors d’usage.
Cette mesure, soutient M. FALL, évite le bricolage. Le Chef du Projet, pour le compte de la SONES reste sur place pour mener les opérations. Pour la période 2017-2019, le volume des investissements est estimé à 1,5 milliards FCFA : 400 millions FCFA pour la production ; 300 millions FCFA pour le stockage et le réseau ; 800 millions FCFA pour le renforcement, la densification de réseau et les branchements sociaux.
En outre,en concertation avec la SDE qui a aussi dépêché des agents sur place depuis quelques jours, la SONES confie à ce partenaire les travaux de réalisation d’une conduite en urgence pour raccorder le château d’eau de Ndioum au forage de GamadjiSarré sur 5 kilomètres.
KAFFRINE : C’est le premier chef-lieu de région à avoir bénéficié du programme « forages de secours ». Pour la capitale du Ndoucoumane, les difficultés d’accès à l’eau potable ont été prises en charge par la Direction générale de la SONES dans le cadre de la politique en matière d’hydraulique. La société de patrimoine a réceptionné, le 13 juillet 2016, le forage F3 d’une capacité de 265 m3/heure, soit près de 6000 m3/jour.
LINGUERE ET FOUNDIOUGNE : Ces deux villes sont les premiers chefs-lieux de département dotés d’un deuxième forage en 2016.
OUSSOUYE : La particularité de cette ville est qu’elle n’est devenue monoforage qu’à la panne d’un des deux ouvrages de production installés dans son périmètre. Un nouveau forage a été réalisé pour pallier cette précarité.
AUTRES TRAVAUX EN COURS : EN PLUS DE NDIOUM, IL Y A KHOMBOLE, DIAKHAO, THIADIAYE, GUINGUINEO, KELLE ET GOSSAS (7 centres).
Ce programme comporte une seconde phase destinée aux villes comptant au moins 2 forages, mais présentant un risque de stress hydrique assez élevé.
MISE EN COHERENCE AVEC D’AUTRES PROJETS
Dans son objectif de lutte contre le stress hydrique, le Programme de sécurisation des villes monoforages peut être mise en cohérence avec le Projet de Renforcement des systèmes d’alimentation en eau potable des Dix Centres et les mesures d’urgence de sécurisation de l’alimentation en eau potable de pour Kédougou et Sédhiou.
LES DIX CENTRES :Le Projet de Renforcement des systèmes d’alimentation en eau potable (AEP) des Dix Centres profite àTHIES, SAINT LOUIS, RICHARD TOLL, NDIOUM, NDIOCK SALL, KOLDA, NDANDE, KHOMBOLE, KEDOUGOU ET BAMBEY.Les études pour le renforcement des systèmes d’Alimentation en EP de dix (10) centres régionaux ont été menés et des initiatives pour des financements innovants entamés pour les centres de Richard Toll et Rosso.
RENFORCEMENT DE KEDOUGOU ET SEDHIOU-Faire face à l’urgence, cela est une exigence dans la gouvernance de l’eau potable. L’Etat, à travers la SONES, a réalisé des travaux pour parer à la survenue d’une pénurie liée à une éventuelle panne d’un forage unique.
KEDOUGOU : La disponibilité de l’eau, c’est au gré du débit du fleuve - Lorsque le niveau du fleuve Gambie baisse, la ville de Kédougou est toujours confrontée à une réduction drastique de la production des forages. Les forages sont à l’étiage pendant la période caniculaire (début en mars avec un pic en mai-juin). En cette même période de forte chaleur, la demande augmente. Pour renforcer la production, la SONES a réalisé 3forages en 2017 pour un volume d’eau journalier de 1000 m3/jour.
Dans le court terme, la SONES poursuivra la réalisation de nouveaux forages dans les zones à potentiel avéré. A moyen terme, le captage d’eau de surface à partir du fleuve aux environs de la localité d’Itako (à 10 kilomètres de Kédougou) est à l’étude. Sur le long terme, la construction du barrage de Sambangalou par l’OMVG permettra de réaliser une station de traitement sur le fleuve Gambie pour une alimentation correcte et durable.
SEDHIOU -La ville de Sédhiou comptait deux forages. Elle est devenue monoforage lorsque l’un des ouvrages est tombé en panne. Entretemps, les besoins de la commune se sont accrus. L’Etat du Sénégal, à travers la SONES, a tenu à apporter des réponses à court terme : la réhabilitation et l’équipement du deuxième forage, l’installation d’un groupe électrogène pour assurer une autonomie en énergie, le renforcement et l’extension de réseau dans les nouveaux quartiers. Aujourd’hui, la production de la ville est sécurisée au-delà de l’horizon 2020.
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3 Commentaires
Anonyme
En Octobre, 2017 (09:03 AM)Ils étaient passé à SOPRIM juste pour les élections législatives.
Anonyme
En Novembre, 2017 (09:02 AM)Bargny Wakhandé
En Novembre, 2017 (12:04 PM)Participer à la Discussion