Qui disait qu’il avait compris le message du 22 Mars ? On ne reviendra pas ici sur le rocambolesque remaniement ministériel complètement aux antipodes des attentes du Peuple. En fallait il autant pour exalter notre indignation !
Dans un article que nous avions commis au lendemain de son discours du 03 Avril, « Capucinade d’un paltoquet à Wade le Phénix Politique », nous disions clairement que le mûr de surdité qui entourait le Chef de l’état n’avait même pas été fissuré par le séisme du 22 Mars.
Aujourd’hui toutes les forces politiques intelligentes de ce pays, pour la plus grande gloire de la morale publique, ont le devoir d’aider Abdoulaye Wade à quitter l’arène politique dans la dignité et la sérénité.
Des forces occultes tapies à l’ombre semblent réussi à circonvenir le chef de l’état et l’encouragent à des options politiques qui pourraient être d’une dangereuse conséquence pour la Nation toute entière. Alors la postérité ne retiendra du parcours exaltant du plus célèbre opposant de l’Afrique, après Nelson Mandela, que les combinaisons politiciennes audacieuses, qu’il aura entreprises, tous azimut, pour empêcher son camp politique de perdre le pouvoir.
Quoi de plus légitime pour un Président de la République de vouloir léguer le pouvoir à « une génération de constructeurs » issue de sa famille politique pour la poursuite de son action à la tête de l’état ? Encore faut il y arriver dans le respect scrupuleux de la souveraineté populaire et de l’élégance républicaine.
Le parfait équilibre dans l’alchimie des intérêts partisans et des valeurs républicaines, c’est cela l’art politique !
Abdoulaye Wade semble porté par une mission qui s’apparente au divin avec toutes les certitudes qui vont avec. Dans un tel univers, la possibilité que l’on se soit trompé et donc que l’on doive faire acte de contrition et s’ajuster n’existe pas. Or la principale qualité d’un leader n’est pas d’être juste capable d’élaborer des stratégies intelligentes et de les mettre en application, mais aussi d’être capable de s’ajuster chemin faisant.
Nous avons l’impression que notre président n’agit plus mais s’agite, il ne réforme pas il déforme, difforme ; il ne conduit pas le pays, il le détruit par la promotion des contre valeurs. Il n’a pas de la compassion pour le peuple qui souffre la misère dans le silence, mais la passion des cloportes pour leur servilité intellectuelle. Il n’a que condescendance pour qui n’est pas sa descendance. Il dédaigne ses adversaires et tente toujours de les humilier s’il ne peut pas les inféoder.
Il préfère les Libéralités à la Liberté, l'Ego à l'Egalité et la Familiarité à la Fraternité.
Tel « un car rapide sans frein », pour ainsi reprendre les propos de son vieil ami, roulant à vive allure en contresens sur l'autoroute il ne comprend pas pourquoi les autres ne vont pas dans la même direction que lui
Il récompense ouvertement la perfidie et la traîtrise de ceux qui ont tourné casaque
Il tente de nous imposer son « auguste » fils tous les jours, par des subterfuges cousus au fil blanc.
Le changement de cap est donc impossible à notre Omni Président !
Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule urgence, la République en danger, la démocratie en péril. On doit se serrer autour de la démocratie. Il ne restera plus pierre sur pierre de notre chère et enviable démocratie, lorsque Wade aura fini de transformer ce pays, en une gigantesque foire d’empoigne
Poursuivre Wade avec des philippiques et pamphlets écrits à sa gloire, à ses hauts faits d’armes, pour dénoncer ses innombrables et inconcevables dérives, comme une meute de Paparazzis, ne nous servira de rien véritablement. Abdoulaye Wade ne se croit devoir abandonner une idée que lorsqu’il est arrivé au bout.
Ce que cette indomptable obstination du chef de l’état appelle de notre part, c’est une détermination farouche et inlassable à dénoncer ce cirque pathétique qui n’amuse plus personne dans ce pays. A-t-on vraiment idée de cautionner ou de justifier les récentes légèretés à la tête de l’état ? Peut on se faire le complice de ces horribles combinaisons machiavéliques en se fronçant les sourcils ?
Ce que nous faisons ici s’appelle dénoncer le criminel, avant le crime. Tirer sur la sonnette d’alarme, plutôt que la capitulation rase campagne. Etre alarmiste et prévoyant, plutôt que d’être naïf. Je l’avais dit plutôt que je le savais. « L’oppression se nourrit du silence » disait le Président Mitterrand.
Quand on regarde la situation, on est tenté d’exonérer le citoyen et d’incriminer le politicien. Personne ne doit sous estimer la modeste pierre qu’il peut apporter à l’édification d’un Sénégal plus juste, plus démocratique, plus équitable! L’alternance générationnelle tant prônée, le rajeunissement de la classe politique, en même temps que son assainissement, sont à ce prix.
Malick NDOYE
0 Commentaires
Participer à la Discussion