
Au lendemain de l’arrestation mouvementée, dans la banlieue de Petit-Mbao, en septembre 2008, de neuf homosexuels, confondus d’actes contre-nature, punis par l’article 319 du Code pénal sénégalais, les organisations des droits de l’homme, comme s’ils s’étaient passé le mot, avaient littéralement investi les médias, les submergeant de communiqué de presse et autres déclarations d’indignation. Ils n’avaient qu’un mot à la bouche : «Ils s’agit d’adultes consentants, entretenant leurs relations dans un lieu privé».
Et ils rivalisèrent d’ardeur dans leur activisme, au point que l’un des plus zélés, poussant le bouchon plus loin, en appela même, pour la première fois, à la «dépénalisation» de ces unions contre-nature. Car, après tout, soutint-t-il, «c’est une question de choix personnel, d’orientation sexuelle !». Le mot était lâché. Une manière pudique de dire «qu’il faut légaliser l’homosexualité» au Sénégal - car c’est bien de cela qu’il s’agit, pour appeler les choses par leur nom !
Paradoxalement, depuis l’éclatement du dernier scandale homosexuel en date, à travers ce qu’il est convenu d’appeler «l’affaire Jupiter», on a comme l’impression que nos droit-de-l’hommistes font le mort. C’est motus et bouche cousue, hormis une timide sortie, du bout des lèvres, de deux seconds couteaux, à travers un quotidien de la place, qui a concocté la semaine dernière un petit reportage sur cette affaire. On est loin des parades médiatiques d’antan, qui faisaient trépigner de joie certains bailleurs !
L’avocat du célèbre chroniqueur, confondu d’actes contre-nature, assortis de coups et blessures volontaires sur son «boy-friend» - leurs ébats ayant dégénéré en pugilat -, n’aura pas tout à fait tord de n’avoir pas ménagé les droit-de-l’hommistes, lors de ce procès-spectacle. Dans sa plaidoirie au vitriole, le défenseur du prévenu n’a pas mis de gants pour dénoncer leur silence assourdissant, contrairement au zèle débordant dont ils avaient fait montre dans la défense des homosexuels de Petit-Mbao, qui avaient d’ailleurs été presqu’aussitôt relâchés. «C’est parce qu’il y avait des sous derrière», s’est offusqué l’avocat. Rappelons que la diligence noté dans l’élargissement de ces homosexuels de Petit-Mbao était davantage liée aux exceptions de nullités, que la défense a eu l’aubaine de soulever, consécutivement aux vices de forme du dossier, mal ficelé lors de l’instruction, qu’à un quelconque lobbying, comme on a voulu le prétendre.
Ils firent preuve du même activisme, en 2009, lors de l’exfiltration d’un célèbre jeune homosexuel, prétendant faire l’objet de menaces physiques dans son quartier. Ce qui eu l’heur de faire sortir de ses gonds une Ong islamique, très à cheval sur les questions de mœurs. L’histoire donne aujourd’hui raison à tous ceux qui s’en été également indignés, car le pauvre gosse se retrouve à présent empêtré dans une perversion débridée. Cajolé et entretenu par un riche homosexuel newyorkais, il n’en est pas moins couru et courtisé par deux autres richissimes du showbiz, qui le couvrent de dollars et d’or. Aussi, trône-t-il à présent sur un impressionnant matelas financier, et n’a plus rien à envier aux icones de la prostitution masculine de luxe, qui ont fait allégrement fortune en Outre-Atlantique. Il faut le dire : ce jeune aura été simplement sacrifié, par ceux qui prétendaient le soustraire de la stigmatisation sociale. Ils auront réussi, à travers ce déplorable cas d’école, à l’exhiber comme un contre-exemple achevé d’une jeunesse déboussolée, en perte de repères. Ils auront accéléré le glissement de ce jeune homosexuel, dans les abysses ténébreux de la luxure, là où ils auraient pu l’encadrer, le soutenir psychologiquement, lui prodiguer de sages conseils, pour l’aider à se libérer des tentacules envoutantes de sa déviance sexuelle.
Un "Jihadiste" changea la donne
Mais, toujours est-il que dans ce nouveau scandale homosexuel qui défraie présentement la chronique, nos droits-de-l’hommistes brillent par leur omerta. En tout état de cause, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts, depuis qu’une certaine bombe à fragmentation, incarnée dans une déclaration fracassante, a été lancée au mois d’août de l’année dernière, en plein mois de Ramadan, à partir d’une ville sainte du pays. Ce fut l’œuvre d’un «jihadiste» singulier, se distinguant pourtant appréciablement par la pertinence de son propos, dans les joutes oratoires politico-médiatiques, quoique délivré dans un style affable et débonnaire. Fervent militant, en ses heures, de l’organisation islamique évoquée supra, laquelle, depuis des décennies, a pignon sur rue, en faisant du combat pour la promotion des bonnes mœurs et des valeurs religieuses son credo. Et sa déclaration tonitruante fut le point de départ d’un bras de fer politico-judiciaire épique, car un droit-de-l’hommiste, se sentant personnellement visé dans ce "sermon", avait opté d’en découdre avec son auteur, au Temple de Thémis.
La substance de l’affront ? La «dénonciation», dans ladite déclaration, de l’infiltration par des lobbies homosexuels d’un célèbre mouvement citoyen - regroupant des formations politiques et organisations de la Société civile s’opposant à une candidature controversée, lors de la dernière présidentielle. Des "forces obscures" y dérouleraient un agenda caché, pour dévoyer ce mouvement citoyen de sa mission initiale, aux fins de s’en servir, à terme, comme "instrument de promotion de la dépénalisation des unions contre-nature au Sénégal". L’auteur de ce brûlot verbal, tout en assumant sereinement ses propos, n’en précisa pas moins avoir été motivé plus par ses convictions religieuses, que par toute autre considération politicienne. Et que même, ajouta-t-il dans une interview parue dans la presse, "si c’était les tenant du pouvoir (sortant) qui étaient pris en défaut dans ces velléités de légalisation de l’homosexualité au Sénégal, (sa) réaction n’aurait pas été différente, sinon pire, car ceux qui sont au sommet sont sensés donner le bon exemple".
Le procès s’approchant, l’opinion retint son souffle. Car elle avait encore fraiche dans sa mémoire une situation similaire, lorsqu’en 1986 le défunt leader (par ailleurs frère cadet du "jihadiste") de ladite organisation islamique, avait eu lui aussi à ruer dans les brancards, pour dénoncer l’intrusion de la Loge maçonnique sénégalaise, dans les sphères sociales et étatiques de notre pays. Il avait également été assigné en justice, par un ancien diplomate, figure de proue de la Loge sénégalaise, aujourd’hui décédée, qui le somma de produire les preuves de ses allégations. Dos au mur, il du se résoudre à passer à l’acte en rendant public, avant même le procès, un extrait d’une feuille de présence d’une importante réunion secrète, ayant réuni de grands barons du Grand Orient de France, dont d’éminentes personnalités sénégalaises. Le scandale fut à la mesure de la découverte, sur cet extrait de liste, de personnalités publiques sénégalaises les plus inattendues ! Avec la perspective du procès, qui s’annonçait palpitant et prometteur en déballages supplémentaires, le célèbre plaignant, probablement sur conseil de ses "frères", de Loge du faire machine arrière, en retirant sa plainte. Sans doute pour limiter les dégâts !
Et l’histoire bégaya en cet été 2011, à travers de nouvelles accusations d’infiltration, de lobbies homosexuels, dans un mouvement citoyen, cette fois-ci. Redoutant un remake du bras de fer judiciaire de 1986, avec des conséquences qui s’annonçaient aussi désastreuses, sinon pire, de bonnes volontés s’interposèrent entre le "jihadiste" et le droit-de-l’hommiste, en offrant leurs bons offices. D’autant que le mis en cause, sommé de prouver ses dires, avait non seulement refusé de varier d’un iota, dans la teneur de son "sermon", mais agita même, dans une interview, la perspective d’un «procès succulent, pour qu’on sache enfin qui est qui». Il n’en fallut pas plus pour que d’autres médiateurs, venus en renfort, mettent les bouchées doubles, pour aboutir à un arrangement à l’amiable. Et cette affaire, qui avait tenu pendant trois mois en haleine tout un pays, connu le dénouement que l’on sait, dans une mosquée de la banlieue, précisément à la Cité Gazelle de Pikine, et non plus au Prétoire, où le calumet de la paix fut fumé entre les protagonistes ; même si ce fut en l’absence remarquée de l’auteur de la plainte, qui s’était fait représenter, soutenant qu’il était "malade et alité".
Le rappel de cette histoire récente m’a semblé nécessaire pour mieux camper le sens du mutisme de nos droits-de-l’hommistes, dans ce nouveau scandale homosexuel, mettant en vedette ce célèbre chroniqueur de presse, et non moins authentique sympathisant du fameux mouvement citoyen supposé faire l’objet de ces fameuses infiltrations homosexuelles. En effet, il eût été paradoxale, après avoir crié sur tous les toits qu’on était «blanc comme neige» ; avoir rejeté en bloc toutes les allégations d’infiltration au point d’être allé ester en justice "pour laver (son) honneur", de revenir ensuite au galop pour… se faire l’avocat du diable (au risque de paraître chasser le naturel !). C’eût été non seulement un dédit spectaculaire, mais un bonus supplémentaire versé au crédit de la célèbre déclaration - qui fut du reste médiatisée bien au-delà de nos frontières (je l’ai appris sur une chaine gabonaise, à Libreville, où j’étais en déplacement d’affaire). Un véritable dilemme cornélien se pose donc aujourd’hui à nos droits-de-l’hommistes, avec ce présent scandale homosexuel!
Mais qu’à cela ne tienne, ils parleront ! Leur atermoiement ne peut être que circonstanciel, les tenant des cordons de la bourse "humanitaire" étant loin d’être des philanthropes. Leurs "conditionnalités" sont connues de tous : ils ne transigent pas avec les obligations de résultats ! Et le conseil de Jupiter aura eu le mérite et le courage de l’avoir publiquement souligné et fortement dénoncé, lors de sa plaidoirie. Les droits-de-l’hommistes joueront donc leur baroud d’honneur, après le prononcé du verdict du mercredi 24 octobre prochain. Ils iront comme de coutume parader dans les médias. Quitte à se mettre à dos – et de quelle manière cette fois-ci ! - toutes les couches d’une population, à 99 % musulmane et chrétienne, et dont les religions respectives rejettent fermement ces dégradantes unions contre-nature. N’empêche. Comme d’habitude, ils abreuveront l’opinion sénégalaise, au risque même de l’exaspérer, de leurs slogans à l’emporte-pièce, de leurs formules habituelles toutes faites, moulées depuis d’obscures officines occidentales, et qui ont d’ailleurs toujours structuré leurs laïus. Cela va de la «liberté d’orientation sexuelle», à la «relations (contre-nature) entre adultes consentants», en passant par d’autres arguties, du genre : «ils ont fait ça dans un lieu privé».
Au demeurant, on ne peut manquer d’être sidéré par ces énonciations fourre-tout qui tentent de justifier ces unions dégradantes, eu égard surtout aux dérives qui pourraient en découler. En effet, si on suit ces thèses laxistes, n’importe quel délinquant (du pédophile, au tuteur incestueux, en passant par l’héroïnomane qui se shoot, entre les quatre murs de sa piaule privée), pourrait désormais se réfugier dans cette parade facile, qui risque à terme de se muer en une dangereuse boite de Pandore, où tous les marginaux pourraient légitimement s’engouffrer, pour réclamer eux-aussi leur part de « dépénalisation ». Pourquoi pas ! Il suffira que leurs avocats puissent démontrer que les actes délictuels qui leur sont imputés ont été commis en privé, et le tour est joué ! Il y a lieu de s’interroger sérieusement sur les visées de cet endoctrinement libertin, qui ne dit pas son nom !
Homophobie contre polygamophobie !
En rendant son verdict mercredi prochain, la Justice sénégalaise ne fera qu’appliquer les textes de loi qu’un pays indépendant et souverain s’est librement dotés, en se fondant, comme c’est le cas pour n’importe quel pays, sur nos substrats socioculturels. Qu’ils se le tiennent pour dit, ces lobbies qui n’ont pas caché leur intention de mobiliser leurs réseaux internationaux, pour tenter, comme en 2008, d’entraver l’action d’une Justice souveraine.
Le Sénégal respecte la souveraineté de la France, même si à la faveur de l’islamophobie ambiante ce pays a fini par bannir la polygamie sur son sol. En effet, la loi régissant le regroupement familial, corsée sous Sarkozy, ne vise rien d’autre qu’à décourager les immigrés africains et maghrébins à recourir à cette « pratique d’un autre âge », qu’est la polygamie. Est-ce que, pour autant, les africains cataloguent ces lois françaises de « polygamophobes » ? Alors, au nom de quel paternalisme désuet voudrait-on taxer d’«homophobes» l’écrasante majorité des pays africains (38 sur 53 pays), qui refusent toujours de légaliser sur leur sol ces unions contre-nature? Ce n’est pas à l’Occident de nous choisir ce qui est "bon" pour nous !
La démocratie c’est la loi de la majorité. La société sénégalais a parfaitement le droit, dans son écrasante majorité, d’avoir ses raisons (culturelles et confessionnelles) d’abhorrer ces unions contre-nature. Elle est d’autant plus fondée à s’arcbouter dans cette conviction que le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), logé à la Primature, vient de révéler que le taux de prévalence du Sida, relevé dans la communauté homosexuelle sénégalaise est de 21,8 % ! Un pourcentage, comme on peut le constater, vingt fois supérieur à la moyenne nationale, qui n’est que de 0,7%. C’est incontestable, les adeptes de ces unions avilissantes sont devenus de véritables vecteurs de propagation du Sida ! Les religions révélée n’ont pas tord d’avoir, avant la lettre, tiré la sonnette d’alarme, sur les conséquences sociales de cette déviance sexuelle. Toutes les religions monothéistes la bannissent. Dans «Les Murailles» (Coran, sourate 7), la sentence y est sans équivoque : «Vous vous obstinez à assouvir vos désirs charnels sur les hommes, plutôt que sur les femmes ! N’est-ce pas là l’œuvre d’un peuple pervers ?». L’Ancien Testament n’est pas en reste, dans sa condamnation sans équivoque de l'homosexualité : « Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination » (18.22). Et ces préceptes des Livres Saints sont loin d’être exhaustives.
Cependant, nonobstant leurs frasques à répétition, qui commencent sérieusement à polluer le champ public, les homosexuels devraient être considérés comme des cas de pathologies sociales, qu’il serait mal venu de stigmatiser. Notre société se devrait, au lieu de les rejeter, de leur tendre une main fraternelle, en puisant dans ses ressources culturelles et ses ressorts cultuels, légués par nos ancêtres. Nous nous devons, au nom du principe divin qui voudrait que l’homme fut le remède de l’homme, de les aider à surmonter leur vice, et à reprendre leur place dans la société ; plutôt que d’exploiter scandaleusement ce drame humain, comme un vulgaire fond de commerce, en confortant implicitement les homosexuels dans leur déviance, par des discours démagogiques, truffés de mimétismes de mauvais aloi.
Bassirou Thioune
Enseignant à la Retraite
Pikine Tally Icotaf, Plle 843
<67>[email protected]
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