En effet, avant la crise de 2008, la production rizicole africaine avait augmenté en moyenne de 3,2 %. La hausse des superficies emblavées y avait contribué à hauteur de 75% et celle des rendements pour 25%. Par contre, à partir de 2008, avec la massification des investissements et l'incorporation d'innovations technologiques, la production a augmenté de 5,8%, expliquée par la hausse des rendements à hauteur de 71% et celle des superficies pour 29%. Par conséquent, il est scientifiquement établi, à partir des recherches du centre du riz pour l'Afrique (AfricaRice) que le progrès technique impacte plus sur l'augmentation de la production que la hausse des superficies.
Ici, au Sénégal, nous avons une approche mixte consistant à rechercher les effets synergiques entre les rendements et les emblavures pour accélérer la cadence”.
“M. Sagna affirme, et c'est à son honneur en tant qu'ancien Ministre de l'Agriculture, que des résultats record ont été enregistrés, cette année. Toutefois, il semble attribuer tout ceci à une bonne pluviométrie.
La FAO, pour sa part, dans sa publication en date du 25 janvier 2016 intitulée "Views country briefs-Senegal" pense plutôt que c'est la bonne pluviométrie et les mesures prises par le Gouvernement qui expliquent les performances notées et saluées. Je suis tenté de confirmer le point de vue de la FAO car, cette année, la production céréalière au Sahel a augmenté de 4% contre 82% au Sénégal. Pour l'arachide, la hausse sahélienne est de 10% et celle du Sénégal de 68%. Pour le niébé, le Sahel enregistre une hausse de 12% contre 125% pour le Sénégal. Il en résulte donc que l'eau est un facteur de production à combiner de façon optimale avec des intrants en quantité et en qualité grâce à des itinéraires techniques porteurs de progrès. A titre illustratif, la quantité de semences certifiées d'arachide est passée de 6 000 tonnes en 2012 à 50 000 tonnes en 2016 d'où, immanquablement, un différentiel positif de productivité. Pour le riz, la quantité de semences de pré-bases produite par l’ISRA en 2015/2016 est de 30 tonnes, soit deux fois plus que celle nécessaire (15 tonnes) pour atteindre l’objectif de 1’autosuffisance rizicole.
Nous sommes à l'ère et à l'heure de la gestion des changements climatiques fondée et soutenue sur les connaissances et les technologies générées par le génie créateur de l'homme.
C'est pourquoi, en 2014, malgré le déficit pluviométrique enregistré, la production agricole a augmenté au Sénégal de 7,8%, grâce à la conception et à la mise en œuvre d'un programme d'adaptation au changement climatique.
L'auteur dit que "les résultats obtenus en riziculture pluviale n'ont jamais été atteints" et les explique par la pluviométrie de cette année. Je voudrais prolonger son analyse en faisant remarquer que c'est aussi à cause de la diffusion de nouvelles variétés telles que NERICA 1, NERICA 4, NERICA 5, NERICA 6 et la mise en valeur d'environ 34 000 ha en zone pluviale, basée sur la construction de digues antisel et d'ouvrages de retenue d'eau.
L'auteur ne réfute pas la faisabilité de l'objectif de produire 1,6 millions de tonnes en 2017 mais estime «insuffisantes les capacités de trituration du riz »qui, selon lui, sont de 200 000 tonnes. Il s'agit certainement d'une erreur de frappe car le riz n'est pas trituré à l'image des oléagineux, il est décortiqué. Il convient, également, de souligner que le rôle de l’Etat, dans cette activité, consiste à accompagner les acteurs privés. Ce qui, du reste, est actuellement le cas comme l’illustre la montée en puissance des rizeries sur l’étendue du territoire national, notamment avec le projet indien qui vient de démarrer, le Programme d'urgence de développement communautaire (PUDC) et plusieurs initiatives privées qu’il serait fastidieux d’énumérer ici.
Pour l'autosuffisance en riz, l'auteur nous donne la voie, à savoir, miser sur la double culture au nord avec 120 000 ha pour régler le problème. Le continent africain, selon les spécialistes d'AfricaRice, de l'IRRI et des systèmes nationaux de recherche, a un potentiel enviable, en ce qui consiste la riziculture de bas fond. En effet, l'Afrique au sud du Sahara compte plus de 130 millions d'ha pour cette écologie et n'en exploite que 3,9 millions d'ha.
C'est ce qui explique pourquoi des recherches ont été entreprises pour mettre au point des NERICA Lowland et les ARICA, à cycle court. Notre conviction est qu’un changement de la physionomie de l'agriculture passe nécessairement par l'exploitation raisonnée des capacités productives de nos écosystèmes. Déjà Kolda nourrit Kolda en riz avec le niveau de production enregistré cette année, comme l’a brillamment démontré le Directeur Général de la SODAGRI.
Pour rappel, de 1960 à 2000, les statistiques officielles nous apprennent que le Sénégal n'a pas produit plus de 364000 tonnes de paddy par an, nous sommes actuellement à 917 000 tonnes. Il y a, donc, de bonnes raisons de penser que les ruptures opérées ont été salutaires.
Pour ce qui concerne les réserves de l’auteur sur les capacités de transformation du riz qu’il plafonne à 200 000 tonnes, je voudrais préciser qu’en 2015, rien que dans la Vallée, plus de deux fois cette quantité de paddy a été décortiquée avec les équipements déjà en place, et qui vont augmenter dans le cadre des programmes précités.
Décidément, l’environnement se transforme vite et bien. Et, en tout état de cause, les riziculteurs sénégalais, avec le soutien de l'Etat, ont déjà réalisé un niveau de production rizicole jamais égalé depuis l'accession de notre pays à la souveraineté internationale, en moins de deux ans. Par conséquent, ces riziculteurs sénégalais sont à féliciter et à encourager.
Je termine mon propos en réitérant mon attachement et mes félicitations à ce monument de l'agriculture sénégalaise, pour sa contribution.
Dr Papa Abdoulaye SECK
Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural du Sénégal
20 Commentaires
Anonyme
En Février, 2016 (17:26 PM)Issa, Un Ancien Expert Interna
En Février, 2016 (17:34 PM)il ne faut pas que le Président M. Sall se trompe ; il a un expert avéré qui l'aidera à développer l'agriculture Si son gouvernement était composé de ministres comme P. Abdoulaye Seck, Awa Marie Col, il dormirait tranquillement en ronflant sur ses lauriers.
Merci beaucoup M. SECK
Anonyme
En Février, 2016 (17:38 PM)Anonymeibrahima Diasse Diasse.
En Février, 2016 (17:40 PM)Anonyme
En Février, 2016 (17:47 PM)Souhaitons comme vous le dites, que les choses aillent de l'avant pour le bonheur des agriculteurs et tous les sénégalais ,grands consommateurs de riz.
A Monsieur Robert Sagna,merci de votre contribution.Elle a permis au Ministre d'édifier les sénégalais sur la situation actuelle de notre agriculture rizicole.
C'est le Sénégal qui gagne dans sa diversité et dans son unité.
Diadieuf.
Bakine
En Février, 2016 (17:51 PM)Anonyme
En Février, 2016 (17:57 PM)Zoro
En Février, 2016 (17:58 PM)Taux de croissance, niveau de pauvreté, taux de chômage et autosuffisance en riz: tous les chiffres du gouvernement de Macky sont maquillés. C'est une honte, il prend les sénégalais pour des demeurés. Bien conscient qu'il ne peut augmenter les chiffres du Walo parce que riziculteurs sont bien organisés et vont le démentir, le ministre se tourne vers Kolda pour multiplier les chiffres par 10. Qui a déjà vu du riz de kolda pour dire qu'on y a fait 700.000 tonnes. Vraiment ce gouvernement et notre Prési stagiaire sont des catastrophes. vivement qu'ils s'en aillent.
Ngala
En Février, 2016 (18:29 PM)Au niveau de l'horticulture avec plus de 87 000 t, l'arachide avec une production record, sans oublier le riz. vive le Sénégal, vive l'agriculture sénégalaise , vive le PSE et son volet agricole, le PRACAS
Anonyme
En Février, 2016 (18:36 PM)Pape...doo nitt! Quand même Grand....mbeççou kaname bi sa xalima bi façç nakko!
Diadieuf
Foulbés
En Février, 2016 (18:45 PM)Foulbés.
Anonyme
En Février, 2016 (19:35 PM)Senegalais
En Février, 2016 (21:03 PM)Anonyme
En Février, 2016 (23:13 PM)Oussou
En Février, 2016 (23:52 PM)Anonyme
En Février, 2016 (08:52 AM)Anonyme33
En Février, 2016 (09:22 AM)Qu'as t fait en tant k ancien ministre de l'agriculture??? rien
Arrêtez de vouloir casser quelqu'un dès qu'il a de l'ambition.
Sénégal Sénégalou gneupeu le, ndamou Sénégal gneupeuko bokeu.
Ne parlez pas pour parler. Tu n'as pas fait tes preuves dans l'agriculture donc tu es mal placé pour critiquer qui que ce soit.
Anonyme
En Février, 2016 (10:15 AM)Indignees
En Février, 2016 (10:26 AM)Le niveau est,très élevé mon oncle faudrait penser aux chargés des affaires inutiles qui cherchent es mots tels que financement qui manque, le refus des bailleurs ou manque de motivation des privés, etc..
Laissez le communiquer à sa guise pas à la politicienne genre griot de Macky comme vous de l'APR semblez l'envisager.
Wassalam
Paysan
En Février, 2016 (14:44 PM)Avec tout le respect, je vous prie de bien vouloir faire revoir les chiffres que vous communiquez dans la marche vers l'autosuffisance en riz.. Cette fois, vous dites que vous avez emblavé 34.000 ha en zones pluviales rizicoles et produit 57% de la production nationale de 917.000 tonnes, soient 522.690 tonnes (votre propre déclaration une fois à la RTS et mardi encore à la cérémonie de lancement d'un nouveau projet de riz pluvial appuyé par le Japon). Donc le rendement moyen en zone pluviale est de 15 tonnes à l'ha. Qui peut vous croire, quand on sait que meme en zone irriguée (vallée et Anambé), ce rendement divisé par trois n'est pas obtenu.
Aussi, Mr le Ministre, la SAED donne une production de 438.337 tonnes pour 2015 (cf discours DGA SAED à la présentation des voeux). Alors, 438.337 ajoutés aux 522.690 de la zone pluviale donnent déjà 961.027 tonnes qui dépassent votre production totale de 917.000 t. Soit, mais quelle est alors la contribution de l'Anambé avec la SODAGRI dont le DG BALDE soutenait (émission LE POINT RTS du 13 janvier 2016) comme vous du reste, que la zone pluviale a couvert ...52% et qu'ils ont emblavé aussi 1.500 ha cette année (excuser du peu) avec ... trois tracteurs. Combien ont ils produit à l'Anambé qu'il faut rajouter à la SAED et à la zone pluviale (961.000).
Vous voyez, on sera loin de vos 917.000 tonnes.
Nous ne sommes pas Académiciens, mais parfois de petits calculs suffisent pour ruiner de gandes thèses.
Encore une fois, avec tout le respect dû à votre rang.
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