Cette manière froide et dépourvue d’empathie, avec laquelle l’avenir de ces élèves a été arbitré, relève du péremptoire et du désinvolte. Une attitude de prudence s’imposait pourtant au responsable du jury, d’une part en raison du nombre critique d’élèves concernés et, d’autre part, de l’exigence de rigueur voulant qu’un rapport de constatation soit toujours suivi d'une enquête pour s'assurer que la personne ne s’est pas trompée de bonne foi.
L’instituteur aurait dû trouver un équilibre entre l'application rigide des règles et la considération des circonstances spécifiques. Autrement dit , il est important, dans pareille situation, de prendre en compte l'intention et les circonstances avant d'exclure autant d’élèves, même si les règles étaient clairement mentionnées sur les fiches de convocation.
Il aurait été plus juste d'appliquer une sanction proportionnée, comme une confiscation des téléphones pendant la durée de l'examen, plutôt que d'exclure immédiatement les élèves. Cela aurait pu servir d'avertissement tout en évitant des conséquences aussi désastreuses pour les élèves concernés et, surtout, pour leurs familles.
Toute chose égale par ailleurs, une application stricte et sans état d’âme des règles risquerait de se heurter très rapidement aux limites imposées par les nouveaux usages technologiques. Le recours à la législation sur les NTIC demeure un enjeu crucial, afin de prendre en compte les implications sécuritaires et sanitaires, en particulier pour les apprenants ayant des besoins médicaux spécifiques (surveillance de leur état de santé via des applications mobiles).
Cela dit, une erreur doit être appelée une erreur et, plus important encore, elle doit être corrigée et, si possible, à temps. Au-delà de l’idée de permettre à ces élèves de passer leur examen de baccalauréat comme prévu, les autorités éducatives devraient lancer une réflexion en perspective de la prochaine année afin d’envisager des exceptions ou des aménagements pour les élèves ayant des besoins spécifiques (médicaux, mobilités, sécuritaires...), tout en maintenant des mesures strictes contre la triche. Par ailleurs, il serait judicieux que les autorités éducatives investissent, d’ici quelques années, dans des détecteurs de terminaux allumés afin de mieux encadrer l’interdiction et surtout la rendre plus évolutive.
Voilà quelques perspectives pour faire évoluer notre corpus réglementaire, à l’image d’autres pays comme la France où, depuis le renforcement de la loi en 2019, les sanctions pour l’introduction de téléphones portables en salle d’examen peuvent varier graduellement :
* Confiscation du téléphone : Le téléphone est pris par le surveillant jusqu'à la fin de l'examen.
* Avertissement officiel : Un avertissement est inscrit au dossier de l'élève.
* Exclusion de l'examen : Dans les cas graves ou en cas de récidive, l'élève peut être exclu de l'examen et ses épreuves annulées.
* Interdiction de se présenter aux sessions suivantes : Dans les cas extrêmes, l'élève peut être interdit de se présenter aux prochaines sessions d'examen pendant un certain temps.
En définitive, en excluant ces élèves pour avoir introduit un téléphone portable, l’instituteur a choisi la solution la plus facile à appliquer, mais également la plus problématique à long terme. Une telle décision, dictée par la rigueur des règles, néglige le véritable rôle de l’école : éduquer et soutenir les élèves dans leur développement, plutôt que de les punir de manière disproportionnée.
Abdou Lahad Diakhate
Ingénieur télécommunications & Consultant Stratégie.
L’instituteur aurait dû trouver un équilibre entre l'application rigide des règles et la considération des circonstances spécifiques. Autrement dit , il est important, dans pareille situation, de prendre en compte l'intention et les circonstances avant d'exclure autant d’élèves, même si les règles étaient clairement mentionnées sur les fiches de convocation.
Il aurait été plus juste d'appliquer une sanction proportionnée, comme une confiscation des téléphones pendant la durée de l'examen, plutôt que d'exclure immédiatement les élèves. Cela aurait pu servir d'avertissement tout en évitant des conséquences aussi désastreuses pour les élèves concernés et, surtout, pour leurs familles.
Toute chose égale par ailleurs, une application stricte et sans état d’âme des règles risquerait de se heurter très rapidement aux limites imposées par les nouveaux usages technologiques. Le recours à la législation sur les NTIC demeure un enjeu crucial, afin de prendre en compte les implications sécuritaires et sanitaires, en particulier pour les apprenants ayant des besoins médicaux spécifiques (surveillance de leur état de santé via des applications mobiles).
Cela dit, une erreur doit être appelée une erreur et, plus important encore, elle doit être corrigée et, si possible, à temps. Au-delà de l’idée de permettre à ces élèves de passer leur examen de baccalauréat comme prévu, les autorités éducatives devraient lancer une réflexion en perspective de la prochaine année afin d’envisager des exceptions ou des aménagements pour les élèves ayant des besoins spécifiques (médicaux, mobilités, sécuritaires...), tout en maintenant des mesures strictes contre la triche. Par ailleurs, il serait judicieux que les autorités éducatives investissent, d’ici quelques années, dans des détecteurs de terminaux allumés afin de mieux encadrer l’interdiction et surtout la rendre plus évolutive.
Voilà quelques perspectives pour faire évoluer notre corpus réglementaire, à l’image d’autres pays comme la France où, depuis le renforcement de la loi en 2019, les sanctions pour l’introduction de téléphones portables en salle d’examen peuvent varier graduellement :
* Confiscation du téléphone : Le téléphone est pris par le surveillant jusqu'à la fin de l'examen.
* Avertissement officiel : Un avertissement est inscrit au dossier de l'élève.
* Exclusion de l'examen : Dans les cas graves ou en cas de récidive, l'élève peut être exclu de l'examen et ses épreuves annulées.
* Interdiction de se présenter aux sessions suivantes : Dans les cas extrêmes, l'élève peut être interdit de se présenter aux prochaines sessions d'examen pendant un certain temps.
En définitive, en excluant ces élèves pour avoir introduit un téléphone portable, l’instituteur a choisi la solution la plus facile à appliquer, mais également la plus problématique à long terme. Une telle décision, dictée par la rigueur des règles, néglige le véritable rôle de l’école : éduquer et soutenir les élèves dans leur développement, plutôt que de les punir de manière disproportionnée.
Abdou Lahad Diakhate
Ingénieur télécommunications & Consultant Stratégie.
16 Commentaires
C’est De L’abus De Pouvoir !
En Juillet, 2024 (15:19 PM)J’espère que l’inspection de l’académie annulera dare-dare cette imbécilité et admettra tous ces ados aux examens de rattrapage !!! C’est du n’importe quoi ce pays !!!
Il ya beaucoup beaucoup trop d’adultes idiots à « fonCONdre » autorité avec autoritarisme / rigueur avec rigorisme / caractère avec caractériel ! Beaucoup de zorro en carton qui veulent se présenter comme des gens qui redressent sont juste des gros bougres méchants qui bandent leurs muscles sur les faibles … c’est très dangereux comme méthode face à des jeunes !
Le Coupable Qui Agresse
En Juillet, 2024 (15:58 PM)Karim-usa
En Juillet, 2024 (15:24 PM)Djibril
En Juillet, 2024 (15:35 PM)Mandarine
En Juillet, 2024 (15:42 PM)Rufisquois
En Juillet, 2024 (16:05 PM)Qu'en est-il de la réaction de l'inspecteur face au président du jury, s'il trouvait (l'inspecteur) les téléphones sur ces mêmes élèves?
Zero Tolerance
En Juillet, 2024 (16:50 PM)Il faut mesurer les conséquences des actes qu'on pose. Les candidats ont certes enfreint le règlement mais n'étaient pas pris en train de tricher.
Les candidats en question ont au moins signalé qu'ils étaient venus avec leurs téléphones. Tous les candidats ont-ils été fouillés ? Quid des candidats qui avaient leurs téléphones portables par devers eux et ne se sont pas signalés ? Du deux poids deux mesures. Combien sont-ils dans tous les centres d'examen du Sénégal à être venus au centre avec leurs téléphones ?
Au lieu de prendre comme présidents de jurys des professeurs de lycée expérimentés, ils prennent les gosses qui viennent des universités qui n'ont aucune expérience de la gestion des examens.
Reply_author
En Juillet, 2024 (16:23 PM)Pour Le Bien Du Senegal
En Juillet, 2024 (16:50 PM)Il est vraiment regrettable que l'avenir de nombreux élèves ait été affecté par une application trop rigide des règles. Une approche plus équilibrée aurait été nécessaire, tenant compte des circonstances spécifiques et des intentions des élèves.
Je déplore cette situation et soutiens l'idée qu'un rattrapage est nécessaire. Exclure immédiatement les élèves n'était pas la solution la plus appropriée.
Il est crucial que les autorités éducatives reconsidèrent leur approche et mettent en place des exceptions ou des aménagements spécifiques, tout en continuant à lutter fermement contre la triche. Une réflexion approfondie est essentielle pour éviter que de telles situations ne se reproduisent et pour mieux soutenir les élèves dans leur parcours éducatif.
Diop Diop
En Juillet, 2024 (17:25 PM)Diop Diop
En Juillet, 2024 (17:31 PM)Dura Lex Sed Lex
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