Il convient de faire une attention particulière sur le concept que revêt l’exploitation familiale et éviter l’amalgame sciemment entretenu.
Dans la plupart des pays développés, les exploitations familiales agricoles sont des entreprises qui tiennent en général des rapports d’ordre économique avec l’agro-industrie, les fabricants de machine outils, les circuits de distribution et le système financier.
Ces exploitations sont dans la grande majorité des cas, d’une compétitivité élevée avec l‘utilisation intensive d’innovation technologique et autres facteurs de production.
Cela n’a rien à voir avec les nôtres qui sont des exploitations agricoles traditionnelles sans aucun gain de productivité et qui restent entièrement entretenues par l’Etat prompt à éviter des crises récurrentes.
Ce type d’exploitation par une crainte ancrée dans les esprits, exclue l’ouverture vers d’autres acteurs, en particulier, les jeunes munis d’un savoir technique avéré et des détenteurs de capitaux qui peuvent être aussi bien des nationaux que des étrangers.
L’équivoque est entretenue par les politiciens par opportunisme, par les partenaires au développement par paternalisme et par les ONG et autres cadres nationaux pour maintenir une situation avantageuse d’intermédiaire technique.
Le défi à relever est d’abord de rendre autonomes ces exploitations. Actuellement en l’absence de moyens internes pouvant reproduire un apport financier privé important, il convient d’opérer à des remembrements des terres permettant la génération d’entités viables et rentables. Il s’avère alors naturel de soutenir une réforme agraire hardie accompagnée d’un aménagement du territoire privilégiant les grands ensembles au détriment de l’émiettement de nos systèmes de production et en général de nos modes d’occupation des terroirs.
La modernisation, pensons-nous, ne peut être insufflée que dans le long terme car elle nécessite des investissements élevés dans le cadre d’un environnement économique, financier, social et culturel favorable, somme toute difficilement envisageable actuellement.
6 Commentaires
Goor
En Mai, 2015 (19:01 PM)Acteur Public Averti
En Mai, 2015 (19:14 PM)Billmane
En Mai, 2015 (20:18 PM)Un Autre Moussa Agroéconomiste
En Mai, 2015 (21:24 PM)D'abord je te remercie de l'article mais attention je ne partage pas ton point de vue sur ta description d'une ferme familiale même dans les pays développés dont tu parles.
Ta description renvoie plus à l’idée d'une ferme agri-business qui n'est pas encore à notre portée car nos fermiers n'ont pas encore les moyens financiers, technologiques et travaillistiques pour s'en sortir. Je pense que l'idée d'une ferme familiale convient présentement à nos fermiers à savoir chercher l’efficacité de notre production agriculture tout en rationnant la technologie de notre agriculture. Une ferme familiale peut bien être plus efficace qu'une ferme entrepreneuriale car plus de tracteurs, plus Machines ne garantissent pas forcément plus de rentabilité. C’est petit à petit, l'oiseau fait son nid. Allons-y présentement avec l'idée d'une ferme familiale pour se préparer à une agri-busness dont il existe des conditions nécessaires à sa réussite
Moussa Ndiaye, Agroéconomiste, Directeur en Finance agricole.
Limazo
En Mai, 2015 (22:01 PM)Mais dans la forme, un scientifique ne peut s'exprimer comme ça. c'est très léger.
si vous voulais comprendre, je vous renvoie au livre du Professeur amadou Ndiaye de l'UGB sur l'agriculture sénégalaise.
parfaitement bien expliqué.
moussa ndiaye agroéconomiste et directeur, je te retire ton diplome.
From Zion
En Mai, 2015 (10:15 AM)Seule la revolution culturelle nous sauvera!
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