Homme politique et militant engagé, Amadou Mahtar Mbow est de toutes les luttes de son époque. A 90 ans, un colloque international et une exposition viennent célébrer une œuvre vivante, toujours adossée sur l'éthique et la déontologie.
C'est l'œuvre de toute une vie qui est magnifiée durant les 10, 11 et 12 mai 2011 à Dakar, en attendant d'être célébrée en France, le 31 mai prochain. A 90 ans, le Professeur Amadou Mahtar Mbow a rempli une œuvre colossale, selon tous les orateurs qui se sont succédés au micro. Un colloque de trois jours est organisé à son honneur sous le thème : « Un combat pour l'Afrique, un destin pour l'humanité ». Les panels organisés à cet effet, passent en revue, la trajectoire singulière de cet homme multidimensionnel. Intellectuel et homme politique, le professeur Amadou Mahtar Mbow s'est distingué par son engagement infaillible dans toutes les causes pour la défense de la veuve et de l'enfant. « Je suis heureux et fier de présider ce colloque qui s'inscrit dans la dynamique de rappel des plus hautes valeurs de l'Afrique », dira le professeur Assane Seck, président d'honneur du comité de célébration des 90 ans d'Amadou Mahtar Mbow. Certains de ses anciens compagnons, des leaders politiques nationaux, des membres de la société civile et des sommités scientifiques venus d'ailleurs, se sont donnés rendez-vous au palais des congrès du Méridien Président, pour rendre hommage à cet homme. « Amadou Mahtar Mbow est l'incarnation vivante des valeurs de courage, d'abnégation, de probité morale, d'humanisme, d'engagement au service des causes justes, de l'émancipation des peuples et de la promotion des valeurs », témoigne Ibrahima Fall, ancien sous-secrétaire général des Nations-Unies, par ailleurs, président du comité de célébration. Devant une jeunesse en perte de référents, les intervenants ont donné l'exemple du professeur Mbow, comme viatique pour affronter un monde mouvementé. Le professeur Souleymane Bachir Diagne dira d'Amadou Mahtar Mbow : « le sens de la responsabilité commande toujours de regarder la tâche à accomplir. Aujourd'hui la jeunesse inquiète de son avenir s'est approprié l'action de cet homme. La célébration des 90 ans de Amadou Mahtar Mbow réside dans le fait qu'il a consacré l'essentiel de sa vie à penser et à agir pour l'humanité ».
Homme du terroir, Amadou Mahtar Mbow est né à Dakar le 20 mars 1921. Il a grandi à Louga sous l'ombre tutélaire de ses grands-parents maternels. Après un certificat d'études à l'âge de 14 ans, le jeune Mbow rejoint le lycée Blanchot. En 1940, éclate la seconde guerre mondiale, il s'engage dans le service militaire, comme élève-militaire de l'Armée de l'air à Saint-Malo, en Bretagne. A la fin de la guerre, il continue ses études pour entrer à la Sorbonne. Sa vie estudiantine a déclenché une véritable conscience militante au sein de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF), à côté de Fadilou Diop, Abdoulaye Ly, Assane Seck, Joseph Ki-Zerbo et d'autres Africains. De retour au pays, il a enseigné l'histoire dans différentes localités du pays ainsi qu'en Mauritanie. « Son engagement pour l'émancipation des peuple l'a conduit, lui Mahtar Mbow à choisir l'histoire », témoigne Ahmadou Moustapha Sow.
Amadou Mahtar Mbow a été le Directeur Général de l'Unesco, de 1975 à 1987. Arrivé aux affaires, il est confronté aux tiraillements entre l'Ouest, l'Est et le Tiers-monde. « En 1976, on m'a demandé de me saisir de la question qui concerne l'utilisation des moyens de masse pour la paix et l'enracinement», se souvient-il. Dans une décision visionnaire, il décide de rétablir le mode de transmission de l'information. Il lance le nouvel ordre de l'économie et de l'information. Une entreprise qui a soulevé plusieurs controverses. Les Usa se sentant contrariés se retirent avant d'accuser Amadou Mahtar Mbow, de politiser l'Unesco. « Vous avez dirigé l'Unesco avec justice et équité où vous avez déployé des efforts énormes pour la diversité des expressions culturelles », indique Mme Diane Seck, au nom des fonctionnaires de l'Unesco en poste à Dakar.
Federico Mayor, son successeur à la tête de l'Unesco, disait-il : «Le passage du premier noir à la tête de l'Unesco est marqué par des acquis sur plusieurs plans, notamment, le nouvel ordre mondial de l'information, la condition de la femme et l'environnement ». Selon lui, Amadou Mahtar Mbow « a œuvré à travers ses actions pour le progrès de toutes les sociétés, de toutes les cultures et de toutes les ethnies».
A 88, Amadou Mahtar Mbow est arraché de sa retraite pour présider les Assises nationale « il a su fédérer toutes les forces vives de la nationale. Mais, il n'est pas intéressé pouvoir. Mahtar a beaucoup fait pour le Sénégal et pour l'Afrique par conséquent tous les nationalistes et les panafricanistes devrait être présents à cette rencontre », conclut son ami et ancien directeur de cabinet, Souleymane Ndiaye.
4 Commentaires
Abs
En Mai, 2011 (10:40 AM)Adja9
En Mai, 2011 (12:44 PM)Undefined
En Mai, 2011 (13:11 PM)Ayforek
En Mai, 2011 (13:28 PM)Participer à la Discussion