Jusqu’ici on connaissait Cheikh Tidiane Sy sans le sourire, un dur à cuire toujours replié derrière ses lunettes qui inspirent le respect, la rigueur et le sérieux du personnage. Mais ce week-end, le mythe est tombé. L’ancien conseiller de Mobutu qui passait pour le plus lucide des membres du gouvernement, est désormais l’objet de moquerie. Mais rien de surprenant sous l’alternance, un régime mal dans ses bottes au point de s’imaginer des ennemis invisibles, d’ameuter la population et de suspecter des conspirations partout, une atmosphère de suspicion qui à certains égards frise la paranoïa.
Si Cheikh Tidiane Sy a voulu faire dans l’humour, c’était tout sauf drôle. On ridiculise les services de renseignements en voulant faire croire à l’opinion qu’il suffit d’organiser des réunions « secrètes » ou de formuler l’intention de brûler des pneus à mille lieux du palais pour déclencher un « coup d’Etat », cette expression qui n’a pas sa place dans le vocabulaire de la république.
A fortiori un jour de mobilisation comme le 19 mars, date anniversaire de l’alternance, où les forces de l’ordre et les renseignements sont censés rester alertes. En accusant Ousmane Tanor Dieng de coup d’Etat, Abdoulaye Wade, lui, au moins, y avait mis la forme, pour paraître crédible ; Cheikh Tidiane Sy, non. Il manque d’inspiration, à ce jeu, il est moins doué que Wade.
Encore faudrait-il que monsieur Sy soit dans son rôle lorsqu’il empiète sur les prérogatives du ministre de l’Intérieur en cherchant à démontrer à tout prix que la police judiciaire dépend du procureur qui lui-même placé sous sa coupole. Il aurait été plus sage de louer les services de Farba Senghor, car lui, au moins, nous aurait fait rire plus que ces « voyants » qui, en voulant faire leur propre publicité, avaient annoncé dans les médias que Dakar serait à feu et à sang le 19 mars. Bien au contraire.
Les Sénégalais ont marché « en toute maturité » ; ils ont même eu droit à des moments de détente, des vannes, de la part de leur président, qui le temps d’un week-end, a fait oublier à ses compatriotes les motifs de leur indignation, les coupures de courant et la cherté de la vie qui les avaient envoyés dans la rue protester par milliers.
Après un week-end de délires paranoïaques, retour aux choses sérieuses, à la réalité du quotidien, car la paranoïa, de l’avis de Maxime Chattam, « est un virus qu'il suffit de transmettre dans les bonnes circonstances pour qu'il se développe tout seul. » Au Sénégal, le 19 mars était la date idéale. Et cela, Cheikh Tidiane Sy l’a bien compris.
Momar Mbaye
10 Commentaires
Laskha
En Mars, 2011 (11:03 AM)19_03
En Mars, 2011 (11:05 AM)Ndiaye83
En Mars, 2011 (11:12 AM)En Tout Cas
En Mars, 2011 (11:17 AM)Bib
En Mars, 2011 (11:17 AM)Mandoumbé
En Mars, 2011 (11:30 AM)Hypocrisie Quand Tu Nous Tiens
En Mars, 2011 (11:46 AM)Sans Nom
En Mars, 2011 (13:09 PM)coup de village sakh teunelène bemou dèse coup d'ètat!!!waxniou lènène !!!lèsè lè innocent trankil wayy
Zeramasa
En Mars, 2011 (13:30 PM)Ouf heureusement pour Nous
Deception
En Mars, 2011 (11:56 AM)Participer à la Discussion