Mohandas Karamchand Gandhi
Lentement, mais sûrement, le Sénégal se dirige vers une autre alternance. Cette deuxième alternance -ou ce qu’il est convenu d’appeler l’alternative à l’alternance- aura tout pour être différente à plusieurs égards compte tenu de l’expérience tirée de la première.
Les élections de 2012 qui se profilent à l’horizon vont constituer un tournant très décisif dans la vie de notre pays. Ainsi, nous espérons -du moins nous le souhaitons- que nous saurons prendre ce virage historique et nous engager avec intelligence, mais surtout avec détermination et responsabilité pour ne pas le rater encore une fois de plus.
Seulement, notre intention ne saurait se traduire en acte que si tous les citoyens de ce pays arrivent à mesurer l’étendue des dégâts causés par dix ans d’une alternance qui n’a que trop duré. En effet, après avoir pris conscience du danger qui nous guette, il nous reviendra, en revanche, de prendre les dispositions nécessaires pour atteindre ce noble objectif. Et le seul moyen démocratique susceptible de nous permettre d’y parvenir est la voie des urnes. Par conséquent, tous ceux qui n’ont pas leurs cartes d’électeur doivent tout faire, du mieux qu’ils peuvent, pour s’inscrire sur les listes électorales et voter le jour J. Le fait de voter ne suffit point, il va falloir que chacun de nous s’érige en « Éclaireur de conscience » en vue de sensibiliser, pour la même cause, le maximum de concitoyens dans la diaspora, mais surtout au Sénégal. La conjugaison de tous ces efforts ne saurait être vaine et débouchera à coup sûr sur la défaite de Wade et sa bande.
Par ailleurs, que se passera-t-il, après la déchéance du régime actuel de Wade aux prochaines échéances de 2012 ? Nous ne saurions nous aventurer à fournir une réponse définitive. Tout compte fait, il nous est possible d’affirmer qu’il serait dangereux, voire suicidaire, de nous garder d’y exercer notre réflexion qu’après les élections. La réflexion doit se faire maintenant si elle n’a pas déjà commencé. La priorité, à notre avis, consistera, sans nul doute, à doter, à nouveau, notre pays d’institutions fonctionnelles et ainsi assoir les bases d’une nouvelle ère marquant un nouvel élan et une marche nouvelle en faveur de la démocratie et de l’égalité des chances de tous les citoyens sénégalais. Nous persistons à croire que cela passera nécessairement par une période de transition où le président élu n’aura pour mission que de nous garantir la mise sur pied, par voie référendaire, d’une nouvelle constitution. Et tout le reste devra logiquement s’ensuivre, car tous nos vœux démocratiques sont réalisables avec une bonne constitution.
Voilà pourquoi, je tiens à profiter de ces quelques lignes pour appeler mes concitoyens à penser à l’après Wade en tâchant de commencer dors-et-déjà à réfléchir sur le type de société et d’État que nous aimerions instaurer en vue d’une vie commune meilleure, considérant qu’un système politique et de gouvernement ne vaudra jamais ce que valent les hommes et femmes qui le portent.
C’est dans cette optique que je lance un appel à mes frères et sœurs de Tambacounda à réfléchir sur les prochaines élections législatives afin que nous puissions dès à présent dessiner les contours de notre participation effective à l’élaboration du grand projet de société aujourd’hui en gestation dans notre cher pays. Il est temps, et ce sans exagération, d’opérer une profonde rupture avec la manière dont notre région a toujours été exploitée ; il est temps de « rendre à César ce qui appartient à César »- je veux dire rendre aux tambacoundoises et tambacoundois leur dignité. Pour commencer cette réflexion, il nous faut définir d’abord le cadre dans lequel il se tiendra. J’en profite aussi pour inviter les jeunes de chaque région à faire de même, car l’avenir nous appartient et nous avons l’obligation de léguer aux générations futures un pays où il ferait « Bon Vivre ». C’est maintenant que nous devons commencer à penser prendre les destinées de notre pays.
Patriotiquement Vôtre,
Amath Diouf
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