Le meilleur profil du leader qui parviendrait à inverser radicalement les causes
-non les effets- de la crise pluri-décennale que traverse le Sénégal, serait celui
qui concentrerait chez une seule personne l’engagement patriotique d’Amath
Dansokho, de Serigne Cheikh MBacké, d’Abdoulaye Bathily et de Lamine Senghor,
la constance dans l’engagement d’Abdoulaye Ly, de Tidiane Baidy Ly et d’Amadou
Makhtar MBow, le sens de l’entrepreunariat politique d’Ousmane Tanor Dieng,
le charisme (l’orgueil en moins) d’Idrissa Seck, l’entregens de Moustapha Niasse,
la droiture et l’humilite d’Ibrahima Fall et la vigueur opérationnelle de Mamadou
Lamine Diallo .
Mais la qualité d’homme ou de femme d’Etat la plus élevée, et que l’on attendrait
de ce portrait-robot, est la sagesse et le courage politiques, doublés d’un sens
ombrageux de la démocratie et pointilleux de la justice sociale et de la passion pour
l’Afrique que l’on retrouve chez Cheikh Anta Diop, Mamadou Dia et Kéba MBaye. La
valeur ajoutée suprême au-dessus de toutes ces qualités, serait, sans l’ombre d’un
doute, la générosité et la sagesse enveloppées dans la témérité mesurée de Nelson
Mandela.
Or, les “tablettes de la postérité” ne retiendront sûrement pas Abdoulaye Wade
comme l’un des bienfaiteurs incontestés de la nation.
Il me paraît évident que de telles qualités ne peuvent se retrouver que chez un
démiurge. Or le Sénégal est revenu, si tant est qu’il en ait jamais été ainsi, de ses
illusions sur de prétendues trajectoires méssianiques. L’Afrique toute entière a mûri
de ce point de vue. La classe politique nationale, toutes tendances confondues, ayant
une claire conscience de ce que les alliances politiques sont devenues le passage
obligé de la prise du pouvoir, elle butte à présent sur les modalités d’un partage
équilibré du pouvoir, le recentrage de l’Etat voire sa réinvention, la guarantie
intangible de la liberté d’expression sous toutes ses formes et, last but not least,
l’accès équilibré et juste aux ressources, aux opportunités et aux services, selon les
intérêts nationaux présents et futurs les plus élevés.
On peinerait à trouver les attributs essentiels de cette refondation (révolution)
majeure dans les programmes et la pratique des partis politiques ou les déclarations
d’intention de la société civile arc-en-ciel ou même à travers l’élan certes généreux
qui a instruit les “assises nationales”, une sorte de porridge idéologique et politique
qui ne s’est pas donné les moyens de l’action politique et de mettre radicalement
un terme à la dépendance quasi coloniale qui ne laisse au Sénégal aucune marge
significative de manoeuvre quant au choix des paradigmes et des outils de son
indépendance, de sa libération et de sa prospérité. Or, la nation a été ensevelie, au
cours du demi-siècle écoulé dans l’absence de patriotisme d’une grqnde partie des
élites, qu’elles soient maraboutiques ou occidentalisées, à travers une complaisance
aussi anachronique qu’incompréhensible vis-à-vis de la tutelle française sur les
destinées du Sénégal.
La réaction de l’opinion, par suite de la fausse déclaration à la nation de M.
Abdoulaye Wade qui a rusé jusqu’au dernier moment pour tenir en haleine
l’attention générale et en bénéficier alors qu’il savait qu’il ne se livrerait qu’à un
vulgaire exercice de réarmement politique de ses troupes défaites, montre que la
vitesse de maturation de la conscience nationale a atteint un point appréciable.
Mais que faire, à présent ? Il faut évidemment tenir compte de ce qu’Abdoulaye
Wade ne détient plus entre ses mains périssables le destin du Sénégal. L’initiative
politique lui a irrémédiablement échappé à partir du moment où lui-même
reconnaît, à travers le projet saugrenu de “ticket” présidentiel (la 19e modification
entretenue de la loi fondamentale), qu’il peinerait, avec ses alliés de la Cap 21, à se
faire réélire par le quart de l’electorat. Autant dire qu’il a déjà jeté l’éponge, quel que
soit le panache feint avec lequel on tente à présent de limiter les dégats collatéraux
significatifs induits par ce faux pas majeur d’Abdoulaye Wade. La mise en scène
projetée du 23 Juillet prochain ne servira à rien parce qu’elle ne sera jamais perçue
que comme une réaction tardive face à un phénomène antérieur d’une plus grande
vigueur et d’un symbolisme qui n’echappent à personne. Le peuple a bruyamment
sonné la charge pour que nul n’en ignore.
En realité, l’affrontement des logiques qui ont instruit la date ineffaçable du 23 Juin
et le projet revanchard du 23 Juillet vont, par la faute d’Abdoulaye Wade, entrainer
la jeunesse sénégalaise dans une dangereuse épreuve de force préjudiciable aux
intérêts de toutes les parties concernées. Il serait, en effet, irrecevable, que le
PDS puisse tenir sa manifestation et que cette même opportunité soit déniée au
Mouvement “y’en a marre”. Ce serait une provocation inutile qui n’aurait comme
conséquence que la sédimentation des sentiments de frustration d’une jeunesse qui
n’en peut plus de subir les quolibets outranciers d’un chef de l’Etat qui semble avoir
oublié qu’il gère une République et non un étalage de fripperie dans un marché aux
puces. Face à cette énième dérive, les différents pôles du Mouvement du 23 Juin
affûtent leurs armes, posent leurs ambitions et sont décidés à ne laisser aucune
autre partie occuper à leur détriment la borne symbolique du 23 Juin .
Des souffrances qui agitent la nation et vont irrémédiablement s’intensifier, la
plus vive sera sans doute occasionnée par l’étendue des crimes économiques
directement proportionnelle à l’aggravation de la pauvreté, de la dette extérieure
et de la spirale inflationiste doublée d’une chute en roue libre du taux de croissance
très médiocre, pour dire le moins. Il faudra plus d’une décennie, peut-être, pour
rectifier le tir au cas où une nouvelle équipe s’emparerait du pouvoir, en se voyant
obligée de subir une période d’ajustement structurel auto-entretenu ou appliqué
au forceps par les institutions de Bretton Woods qui ne s’embarasseraient d’aucun
scrupule à remettre au goût du jour une potion médicamenteuse qui a échoué
partout où elle a été appliquée.
Face à cette incertitude majeure, la seule question à l’ordre du jour, laissée en
friche par les “assises nationales”, est celle de savoir s’il serait possible à une
coalition victorieuse et dans quelles conditions, selon quelle strategie et quelles
options, d’entreprendre le développement sans les institutions de Bretton Woods
et avec quels moyens financiers, technologiques et humains. De ces défis, le plus
redoubtable sans doute reste le déficit en ressources humaines en quantité et en
qualité suffisantes pour inverser les effets durables de la mal gouvernance et du
néo-colonialisme.
Compte tenu de son rang alarmant de 26ème pays le plus pauvre du monde, le
Sénégal ne disposera alors que d’une marge de manoeuvre d’autant plus réduite que
la médiocrité de ses performances sectorielles comme la faiblesse opérationnelle
de son capital en resources naturelles (halieutiques, minérales et petrolifères),
en services (électricité, tourisme) et en matière de création d’emplois véritables
n’auront pas encore bénéficié d’une période significative de maturation.
Malgré ces handicaps, il reste que la pauvreté n’est pas une fatalité. Elle est le
résultat d’options et de pratiques qui doivent être constamment passées au crible
de la critique par le bas et être portées par une vision exclusivement instruite par
les intérêts nationaux définis avec une précision optimale tant du point de vue de la
pertinence des instruments et des mécanismes utilisés que des cadres légaux pensés
et appliqués sans faiblesse par une administration politique, légale et judiciaire à la
hauteur de ses nouvelles missions historiques.
Un tel projet ne peut être porté que par une coalition d’hommes et de femmes dont
les leaders ne peuvent pas passer le plus clair de leur temps dans des réunions de
salon ou des campagnes réactives en décalage prononcé par rapport au mouvement
historique et social réél.
Le peuple s’est clairement fait entendre. Il n’y aura plus de place pour le
louvoiement, la ruse, la démagogie, le carriérisme, l’idéologisme de pacotille et
le délitement éthique et culturel de nos valeurs de civilisation les plus sacrées. Il
faudrait, en outre, que la classe politique s’explique dès à présent et clairement
sur la contradiction majeure que représente l’attrait indiscutable qu’elle a pour le
présidentialisme hyper centralisé (ce qui est visible dans les discussions en cours et
les actes posés) et la proclamation urbi et orbi d’un parlementarisme aux contours
encore mal précisés par rapport aux traditions socio-culturelles et politiques
dominantes. Cette équation reste encore très mal posée et mérite un dépassement
rapide.
Une fois dépassée cette contradiction transcendante, il faudra, à 7 mois des élections
présidentielle et législative, poser les jalons concrets d’un scrutin sincère et
transparent, dans le respect de la Constitution en cours et à travers un maillage très
sérré des villes et des villages surtout pour que l’expression du suffrage électoral
soit vigoureusement sauvegardée. Il reste entendu que l’ambiguté ne saurait
être entretenue plus longtemps au sujet de l’inscription obligatoire, de plus d’un
million de jeunes qui voudraient voter pour la première fois. L’agenda de gestion du
processus électoral et de mise en oeuvre des recommandations du comité qui en a
la charge, malgré son caractère chargé, est à portée de mains, à condition de ne plus
perdre du temps, un temps des plus précieux
Jacques Habib Sy
2 Commentaires
Dikiry
En Juillet, 2011 (09:35 AM)du matériel sono a quoi sa sert
j'aurais préfère qu'ils leurs financent leurs projets ou ils leurs assistent a avoir des studio d'enregistrement
FEEPH FOU KHAALIS DOUGOU REK INNDI AYY TOLOFF TOLOFF MO WAARAL SUUTURA
MOUVEMENT YEN A MARRE NGENN CI BIITIE 50MILLIONS AK AY MATERIELLES NGUIRGUENN TAAL DEKKHE BI
LOUKO FII JAAR CEYY MANN
LII MOUNONNA DEMM FEENENN CI GNIOMM
BOUGUOU NAGNIOU AMM AY STUDIOS
BOUGUOU NAGNIOU AMM AY CASSETTES YOU BESS
BALA NGUEN MAW LEN AY PROJETS
MO NGUEN LIGUEN DEF
NGUUR KEN DOU TEEKO AK MOOM
SIL VOUS PLAIT LES GAS RESSAISISSEZ VOUS
Dikiry
En Juillet, 2011 (09:36 AM)du matériel sono a quoi sa sert
j'aurais préfère qu'ils leurs financent leurs projets ou ils leurs assistent a avoir des studio d'enregistrement
FEEPH FOU KHAALIS DOUGOU REK INNDI AYY TOLOFF TOLOFF MO WAARAL SUUTURA
MOUVEMENT YEN A MARRE NGENN CI BIITIE 50MILLIONS AK AY MATERIELLES NGUIRGUENN TAAL DEKKHE BI
LOUKO FII JAAR CEYY MANN
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