
La tenue du Séminaire de Benno le 17 Septembre 2011 a permis de franchir un pas décisif pour le choix d’une « Equipe et d’un Candidat de l’Unité et de Rassemblement » en perspectives des élections présidentielles et législatives de 2012.
A cet égard, le Séminaire a d’emblée clarifié définitivement le débat sur la Transition, en réaffirmant qu’elle est une nécessité et que sa durée est de trois ans au maximum. Il ne s’agit donc pas d’un « mandat de transition de 5ans », comme le soutient Benno Alternative 2012, mais bel et bien d’une période de transition de 3ans au maximum.
Et pour lever toute équivoque sur la question, le Séminaire a dissocié la durée de la Transition de celle du mandat du Président élu qu’il a portée à 5 ans, conformément aux dispositions du projet de Constitution que Benno, en accord avec les Assises nationales, va proposer au Sénégalais, après la victoire, pour son adoption par référendum.
En outre, avec l’adoption, sur des bases de large consensus, des 5 critères pour constituer l’ « Equipe », et de 10 critères pour choisir le « Candidat de l’Unité et du rassemblement », il ne devrait plus y avoir de doute, que Benno aura bel et bien son « Equipe et son Candidat » à l’issu de son processus de consultation que devra mener un « groupe de facilitateurs composés de personnalités issues de Benno et de la Société civile des Assises Nationales ».
Séance tenante Benno avait désigné ses représentants dans ce « groupe de facilitateurs », et il ne lui reste qu’à désigner, en accord avec le Bureau des Assises nationales, les représentants de la Société civile qui devraient y siéger. Il ne s’agit donc pas d’un quelconque « Comité indépendant de sélections de Candidats » issus des « diverses structures socio professionnelles », comme le propose Benno Alternative 2012. Ainsi, avec cette démarche, Benno aura associé, à toutes les étapes de ses concertations, les représentants de la Société civile dûment mandatés par les Assises Nationales, comme cela fut le cas avec sa « Plate forme politique » et sa « Plate forme institutionnelle » pour l’élaboration du « Projet de Constitution ».
Benno administre ainsi la preuve irréfutable de l’ancrage de son travail dans les Assises Nationales, travail dans lequel la Société civile a été associée, non pas par ses composantes individuelles, mais par les structures habilitées à cet effet par les Assises Nationales. Et cette démarche est même illustrée par le 10ème critère du choix du « Candidat », qui stipule : qu’il « est issu des partis ou organisations les plus représentatifs de Benno, ou être porté par les forces les plus représentatives sans exclusive ».
De cette manière, Benno aura toujours son « Candidat », même s’il n’y a pas de consensus autour d’une personnalité issue des partis ou des organisations les plus représentatifs de Benno. Avec une telle démarche et de tels critères, il est incompréhensible de voir des analystes et autres publicistes continuer de tenter de faire croire à l’opinion, que Benno veut exclure dans sa démarche et ses choix, la Société civile des Assises nationales, comme le soutiennent les principaux ténors de Benno Alternative 2012.
Cet aveuglement ne peut se comprendre que par leur volonté d’encrer, dans la tête des Sénégalais, que Benno ne veut faire des choix que dans les limites strictes des partis politiques, et par conséquent, ne pourra pas éviter d’imploser devant les « intérêts politiques » supposés « irréductibles » entre le PS et l’AFP.
Sur quoi fondent- ils cette conviction aussi tenace ? Certainement pas sur des faits établis depuis l’avènement de l’Alternance. En effet, par ce que Niasse avait choisi en 2000 le camp de Wade au détriment du camp de Diouf, certains en ont conclu, l’existence d’ « haine » irréductible entre le PS et l’AFP, qui fait, qu’aucun d’entre eux ne pourra accepter de s’effacer au profit de l’autre ! Mais cette assertion n’est pas étayée par le comportement des leaders des ces deux partis quand l’intérêt de la République, de la Démocratie et du peuple sont en jeu. Plusieurs faits peuvent attester ce constat depuis l’avènement de l’Alternance. C’est ainsi qu’ après avoir obtenu sa « Constitution » en Janvier 2001, et, en direction des Législatives d’Avril 2001, la réforme du Code électoral qui a porté à 55% contre 45% la répartition du nombre des députés entre le scrutin majoritaire et celui dit proportionnel, à la place de la répartition égalitaire(50%) pour chaque scrutin que Diouf nous avait concédée, Wade avait usé de toutes les pressions possibles pour amener le PS, encore majoritaire à l’Assemblée nationale, à renverser le premier Gouvernement de l’Alternance dirigé par Niasse.
Dans ces conditions, si le PS était animé d’un esprit de revanche sur Niasse, pourquoi aurait-il risqué d’affronter les représailles de Wade, en refusant de voter une motion de censure pour faire tomber Niasse ? De même, si Niasse en voulait tellement à Tanor et à son Parti, pourquoi aurait-il pris, sur soi, le risque de défier Wade en soutenant, lors de l’élection du Maire de Mbour, le Candidat du PS contre celui du PDS, malgré toutes les pressions de Wade ? Wade n’avait-il pas utilisé ce prétexte pour accuser Niasse de « collision avec « l’ennemi » pour le renvoyer du Gouvernement ? Ainsi, si Niasse et Tanor n’avaient pas dépassé les « rancœurs » nées des Présidentielles de 2000, de tels comportements politiques auraient ils pu avoir lieu ?
Donc, dès les premiers moments de l’Alternance, ils ont fait la preuve qu’ils étaient capables de mettre l’intérêt de la Démocratie, de la République et du peuple devant leurs intérêts politiques individuels et de ceux de leurs partis. Depuis lors, ils ne sont jamais départis de cette posture d’Hommes d’Etat imbus de haute valeur républicaine et démocratique. C’est pour cela, que notre Parti, le PIT/SENEGAL, qui s’était très tôt opposé au mode de gestion de Wade et à son projet de réforme de la Constitution et du Code électoral, était arrivé, très tôt, à la conclusion, qu’avec ces hommes, il était possible de construire une puissante force d’opposition pour une véritable Alternative républicaine et démocratique au Despotisme que Wade avait décidé d’instaurer au Sénégal.
C’est la raison pour laquelle, le PIT avait proposé, de rassembler les forces de l’opposition d’alors en vue d’une liste commune pour barrer la route à Wade, compte tenu du large biais majoritaire qu’il a introduit dans le mode de scrutin. Mais les conditions subjectives n’étaient pas réunies du fait de l’arrivée récente de Niasse dans l’opposition et des illusions électoralistes qui habitaient encore le PS, l’URD et le Jëf Jël. Mais, c’est au sortir des élections législatives d’Avril 2001, qui a vu Wade, avec 49% du suffrage exprimé, rafler 66% des sièges à l’Assemblée nationale, que la proposition de rassemblement du PIT a reçu l’écho favorable qui a permis de mettre sur pied le Cadre Permanent de Concertation (CPC) pour aller ensemble aux élections locales de Mai 2002, sur la base de liste commune. Mais Wade avait essayé de torpiller ce début de rassemblement de forces opposées à son régime, en instituant la fonction de « Chef de l’opposition parlementaire ».
Dans ce cadre, il a joué, en vain, sur les résultats des Législatives qui ont donné au PS plus de voix, mais du fait du mode de scrutin, c’est l’AFP, avec moins de voix, qui avait raflé plus de Députés que le PS. Wade avait tout fait pour que l’un ou l’autre accepte qu’il l’intronise « Chef de l’opposition » avec tous les avantages qu’il comporte pour lui et son parti. Dans ces circonstances où l’intérêt national commandait le rassemblement et non la dispersion des forces de l’opposition, Tanor et Niasse ont encore prouvé, qu’ils étaient capables de sacrifier, pour cela, leurs intérêts personnels et de leurs partis, en refusant dignement l’offre de Wade. C’est leur attitude, hautement républicaine, qui a permis au CPC d’affronter le pouvoir aux élections locales sur la base de listes uniques par circonscriptions.
Cette première expérience d’établissement de listes communes s’était heurtée, à la base, à des considérations de représentativité politique, mais c’est le consensus voulu par les leaders du CPC qui a prévalu dans la plus part des cas. C’est ainsi que l’esprit d’équipe et de solidarité se forgeait peu à peu dans les rangs du CPC, au point d’en faire une véritable force alternative émergente qui avait mis en échec toutes les tentatives pour construire une troisième force pour affaiblir l’adhésion des populations au CPC.
C’est dans ces conditions que l’on a eu à enregistrer le départ de Jëf Jël, suivi de celui du Renouveau qui a rejoint le pouvoir, l’arrivée de la LD, sorti du Gouvernement, et du Parti de la Réforme de Agne, accompagné de ses alliés. Ce sont ces évolutions qui ont donné naissance à la Coordination des Partis pour l’Alternance, (CPA), à la place du CPC, pour aller ensemble aux élections présidentielles de 2006, et aux Législatives de 2007, autour d’un Programme commun de mandature. Mais cette nouvelle alliance connut, chemin faisant, une forte perturbation avec le départ du Parti de la Réforme pour rejoindre le pouvoir.
Les deux défections de l’URD et du Parti de la Réforme pour aller joindre le pouvoir ont semé le doute et la méfiance au sein de la CPA, au point de faire renaître le « vieux reflexe de parti » longtemps contenu par les principaux leaders, notamment, Tanor, Niasse et Dansokho. C’est dans ces conditions, que les partis de la CPA sont allés en rangs dispersés aux Présidentielles, donnant ainsi l’occasion à Wade de mettre en œuvre son plan de confiscation du pouvoir, en se proclamant vainqueur au premier tour, et en attribuant des scores ridicules aux candidats issus de la CPA pour pouvoir mieux les humilier. Le traumatisme causé par le coup de force électoral de Wade était si énorme, qu’il a permis à l’opposition de remettre sur pied un nouveau rassemblement encore plus large sous l’appellation « Front SIGGIL SENEGAAL », pour évaluer les conditions ayant permis ce hold up électoral du siècle.
C’est sur la base de cette évaluation, que le « Front SIGGIL SENEGAAL » a décidé de mobiliser l’opinion nationale, pour un boycott actif des Législatives de Juin 2007, pour démonter à l’opinion internationale, que Wade n’avait pas été élu au 1er tour des Présidentielles de Février 2007, et que, par conséquent, son pouvoir était illégitime. Pour relever un tel défi, il a fallu de la part du PS et de l’AFP, un sursaut républicain pour accepter de sacrifier leurs propres intérêts et ceux de leurs partis. Ils ont démenti, par leur engagement pour la République et pour la Démocratie, tous ceux qui rivalisaient d’ardeur pour persuader l’opinion, que le PS et l’AFP, vu leur représentativité, ne pourraient jamais accepter ce boycott qui n’arrangerait que les petits partis du genre du PIT/SENEGAL. Ce sont donc ces hommes et femmes, autour de leurs leaders respectifs, que l’on veut nous présenter aujourd’hui, comme des gens incapables de dépasser leurs intérêts individuels et partisans, au nom de l’intérêt national, en se référant à des « rancunes tenaces » et/ou à l’ « épisode CPA de 2007 », sans tenir compte du contexte dans lequel elle s’est produite. En effet, le contexte et la nature sociale du rassemblement en 2007 sont complètement de différents de ceux de 2012.
L’expérience unitaire du boycott et le large consensus issus des Assises Nationales, en plus du consensus plus fort qu’en 2002, obtenu, à la base, dans la confection des listes communes aux élections locales de Mars 2009, ont marqué de manière plus décisive qu’en 2007, la volonté d’aller ensemble aux Présidentielles et aux Législatives. De même, le choix du « Candidat » voulait se faire dans les limites strictes des partis de la CPA en 2007, tandis que pour 2012, le choix se fera en concertation avec la Société civile des Assises Nationales. L’incapacité de nos analystes et autres publicistes de tenir compte de ces différences, les amènent à ne voir 2012, que sous le prisme déformant des « rancunes de 2000 » et de « l’exemple de la CPA » de 2007. Mais, c’est surtout ceux qui rêvent de l’implosion de Benno par le choc des ambitions PS/AFP, qui continuent à ressasser ces contre vérités, qui ne font que le jeu du pouvoir et de ceux qui, dans l’opposition et dans la Société civile, espèrent occuper les devants de la scène, suite au discrédit, aux yeux de l’opinion, de ces deux partis, qui seraient perçus comme les causes de l’échec de Benno de se doter d’une « Equipe » et d’un « Candidat de l’Unité et du Rassemblement » pour battre le régime de Wade et mettre en œuvre les Conclusions des Assises nationales.
Le danger d’un tel acharnement sur Benno réside dans le fait, que des cercles réactionnaires de jeunes loups aux dents longues, tapis au sein du PS, pressés de prendre la direction de ce parti, exercent de fortes pressions, largement relatées dans la Presse, sur Tanor, pour le contraindre à refuser un « Candidat de Benno autre que lui », avec l’odieux chantage de présenter un « autre Candidat du PS », si jamais il se conformait à un tel consensus. De cette manière, ils agissent comme s’ils veulent désavouer, dors et déjà, le Secrétaire Général du PS qui vient de confirmer, à travers le 10ème critère de sélection du « Candidat », adopté par consensus lors du Séminaire du 17 Septembre 2011, qu’il accepte de s’effacer derrière un « Candidat » non issu des Partis de Benno les plus représentatifs !
Ce n’est donc pas la victoire de Benno sur le candidat du pouvoir qui les anime, mais bien la prise du pouvoir au sein du PS, pour mieux se positionner dans les perspectives de reclassement politique post 2012. Pour ce faire, ils ont clamé, haut et fort, qu’ils ne reculeront même pas devant une scission, en désignant, en parallèle, un « Candidat » issu du PS pour briguer le suffrage. Dans les circonstances historiques que traverse notre peuple en direction des élections de 2012, ni Benno, encore moins le Sénégal, n’a besoin d’un PS faible et divisé. Tout affaiblissement du PS ou d’une quelconque composante de Benno, porte un grave préjudice à l’espoir de notre peuple de se défaire du régime malfaisant de Wade, pour tourner définitivement la page de tous ces types de régime qu’il a connus depuis 1962.
Ces gens qui veulent fragiliser le PS, et qui jouent ainsi le jeu du pouvoir, doivent être démasqués et dénoncés, pas seulement par les membres du PS acquis aux valeurs républicaines et démocratiques jusqu’ici portées par Tanor, mais aussi par tous les Démocrates et Républicains du Sénégal, pour mettre en échec ce projet de forfaiture.
Quand l’intérêt supérieur de la Nation est en jeu, ce type de combat n’a pas de frontières partisanes, et ne peut donc, en aucun cas, être interprété comme une immixtion dans les affaires intérieures du PS. Traquer, isoler et minoriser ces cercles malfaisants devient dès lors un devoir de salubrité publique.
Ibrahima Sène PIT/SENEGAL
Nettali
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