Les électeurs sénégalais viennent de redorer le blason de l’Afrique, suite à la cuisante intervention chirurgico-électorale intervenue en ce 22 mars et qui a extirpé le cancer monarchique rampant qui gangrenait les membres de ce grand corps malade : le Sénégal sous Wade. Même dans l’au-delà, Wade père, mère et fils se rappelleront ce jour fatal où Niaani a réitéré son refus de céder à l’intimidation, à la menace et à la corruption.
Karim Wade, le talon d’Achille d’un colosse aux pieds d’argile
En ouvrant les journaux ces derniers jours, Abdoulaye Wade devra sûrement se dire : « je n’y crois pas, ce n’est pas possible. Ils se sont trompés de cible. » Non, président, c’est vous qui vous êtes trompé de peuple, en vous croyant tout permis, en confondant la souffrance et la patience du peuple avec de la lâcheté. Quant au fils, il s’est barré à la première heure, pour on ne sait quelle raison. Il s’est encore réfugié dans son mutisme habituel. Ses lieutenants s’expriment à sa place, comme d’habitude. A-t-il pris la poudre d’escampette, lui qui affirmait il y a quelques jours qu’il a toujours été un « gagnant » ? Où est passée la « marée humaine », cette déferlante qui le suivait partout dans le rues de la capitale ? En tout état de cause, ces élections locales ont fait de Rimka un vrai « phénomène politico-médiatique » dont on reparlera jusqu’à la fin des temps, en Afrique, en occident, en Amérique comme en Orient. Même le journaliste de Itélé n’a pas raté l’occasion hier soir pour se moquer de Wade fils. La gifle administrée au président et à cette nébuleuse du concret n’est que justice rendue, pour avoir « grossièrement » dissout des collectivités locales dont le seul crime était d’appartenir à l’opposition. Le père et le fils se sont rendu compte que le mensonge, même s’il donne des fleurs, ne donnera jamais de fruits. Ils viennent de l’apprendre à leurs dépens. A quand le tour à l’assemblée nationale, ce bétail parlementaire ?
En route vers le sommet de l’impopularité, du désaveu et de l’humiliation
Le Tsunami électoral qui a terrassé sur son passage les ténors du PDS à Saint-Louis, Fatick, Thiès et autres localités n’a pas épargné le président du Sénat qui promettait de livrer la mairie de Dakar à la Génération de l’Abstrait et du Virtuel. Si des jeunes comme Bamba Dièye ont damé le pion aux éléphants Masseck, Oussou et Bacar, le minimum de décence voudrait que les vaincus appellent les vainqueurs pour les féliciter, comme cela a été le cas en 2000. Président, il est encore possible de sortir par la petite porte, étant donné que la grande vous demeure fermée à jamais. Vous en sortirez grandi, en remettant humblement le mandat aux citoyens qui vous ont désavoué ainsi que tous vos suppôts, à cause des intensions « successorales » qui animent votre fils. A défaut, auriez-vous l’obligeance de présenter vos excuses, à nous qui avions cru en vous, et qui vous avons élu et réélu pour enfin vous désavouer devant votre incapacité à gérer convenablement les choses de la cité ? Le seul plaisir que vous puissiez faire aux Sénégalais est de mettre fin à l’impunité et donner une suite aux dossiers nombreux judicaires qui somnolent injustement dans les tiroirs du ministère de la justice…Président, merci quand même de nous avoir fait rêver pendant toutes ces années, même si le réveil a été plus que brutal. Nous avons été vraiment idiots pour penser que vous règleriez le conflit casamançais en moins de 100 jours…et que les jeunes désœuvrés n’auraient pas à se jeter dans l’atlantique pour échapper à la misère humaine. Me Wade, vous et votre fils pourrez dire adieu à 2012, la République vous sera très reconnaissante de ne pas « quémander » une nouvelle fois le suffrage des Sénégalais, ce serait trop nous demander. Même pour les âmes bien nées, l’échec et le désaveu n’attendent point, le nombre des années. Au passage, nos sincères condoléances à la défunte GC dont l’avenir « polémique » se conjugue au passé, ce bébé mort-né dont personne ne veut, de peur d’être contaminé par le syndrome Voldemort. Vous voulez encore un 22 mars ? N’attendez pas 2012, faites-en la demande, et tout de suite.
Momar Mbaye
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