Depuis, la vie de Monsieur Ndao est complètement bouleversée. Les jambes et la main droite paralysées, il souffre de crises convulsives tonico-cloniques et d’un déficit moteur de l’hémicorps gauche.
Lors d’une récente consultation au district sanitaire de Touba, il a été souligné l’urgence et la nécessité « d’une prise en charge adéquate basée sur des moyens modernes de la neurochirurgie » pour améliorer sa qualité de vie.
Ayant constaté avec préoccupation l’état de santé dégradante de ce grand serviteur de l’Etat, le collectif des ressortissants du Lycée de Mbacké a décidé de sonner l’alerte et d’appeler les autorités du Sénégal, notamment celles de l’éducation à assumer leurs responsabilités.
D’ailleurs depuis 2007, les tentatives d’entrer en contact avec les autorités académiques et étatiques compétentes ne manquent pas. Informées dès les premières heures du malheureux événement, celles-ci ont brillé par leur mutisme au point que M. NDAO a dû affronter, seul, la charge financière d’une opération de la tête réalisée le 03 novembre 2007, laquelle a provoqué des complications ayant aggravé son cas.
Malgrè ses souffrances, il continue toujours de servir comme proviseur du lycée non sans beaucoup de difficultés aussi bien physiques que financières. Son traitement médical coûte très cher. Le CORELYM cherche, en France, un hôpital où il pourra être accueilli. Il a pu collecter auprès de ses membres la symbolique somme de 200.000 F CFA en guise d’appoint. Mais il lui faut plus que cela.
Récemment, le Collectif des Ressortissants du Lycée de Mbacké (CORELYM) a envoyé une lettre recommandée au Président de la République (reçue le 19 février dernier) et au ministre de l’éducation nationale pour leur demander une évacuation urgente de Monsieur A. Ndao en France afin qu’il puisse recevoir les soins adéquats conformément à l’avis de son médecin. Jusqu’à maintenant, ces lettres sont restées sans réponse.
M. Abdoulaye NDAO a beaucoup de mérite. Il a hérité d’un lycée dépourvu alors de classe de terminales, méconnu et évoluant dans un cadre géographique improbable (établissement aux locaux hostiles, sans bibliothèque, situé au cœur du marché principal de la ville de Mbacké, baignant en permanence dans le bruit conjugué des vendeurs et automobilistes …) La détermination et l’engagement de cet homme ont eu raison des velléités contestataires des élèves et enseignants, et inscrit ces derniers dans une dynamique de réussite malgré les difficultés matérielles. Les fruits de ce sacrifice commun, dont il a été l’inspirateur, furent l’excellence des résultats du lycée de Mbacké au baccalauréat ; excellence prolongée aujourd’hui par les brillants parcours des ressortissants de ce lycée, lesquels ont souvent l’honneur d’être des rares représentants de notre pays dans des formations universitaires d’excellence ou dans les grandes écoles.
Abandonné à lui-même alors qu'il méritait un soutien total, le proviseur Ndao est aujourd'hui un homme moralement abattu. Sa paralysie n’a pas manqué d’affecter la vie et le fonctionnement du lycée de Mbacké, dont les corps enseignant et administratif, traumatisés par le triste sort réservé jusque-là au proviseur, semblent sombrer dans la frustration et la démotivation. La sinistre preuve de ce constat réside dans les résultats peu glorieux du lycée au baccalauréat de l’année dernière. Ils n’ont pas été ce qu’ils furent.
Avec un taux de réussite d’un peu moins de 59%, le lycée de Mbacké reste certes au dessus de la moyenne nationale (40%) mais largement en deçà de ses performances habituelles depuis sa création : 63% en 2002, 72% en 2003, 89% en 2004, 91% en 2005, 86% en 2006, 88% en 2007 et 85% en 2008.
Il est ainsi évident que l’état de santé du proviseur du lycée de Mbacké est devenu un enjeu essentiel dans l’avenir de l’enseignement secondaire dans le département de Mbacké, l’un des rares départements du pays à compter plus d’un million d’individus grâce au poids démographique de Touba. L’Etat n’a pas le droit de laisser ce découragement moral noyer davantage cet établissement d’excellence dans le désarroi. Sauver le proviseur Abdoulaye NDAO, c’est sauver le lycée de Mbacké ! C’est sauver l’excellence ! C’est sauver l’éducation nationale !
Contact : Collectif des Ressortissant du Lycée de Mbacké
Email : [email protected]
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