«Kersa et sutura (1) ornent nos actions en les rendant moralement belles.»
Pr Boubakar Ly
Dans son ouvrage Petit traité des grandes vertus, André Comte-Sponville nous rappelle : «Si la vertu peut s’enseigner, c’est plus par l’exemple que par des textes. A quoi bon, alors, un traité des vertus ? A ceci peut être : essayer de comprendre ce que nous devrions faire, ou être, ou vivre, et mesurer par là le chemin qui nous en sépare.»
J’ajouterais qu’il y a un côté esthétique dans l’éthique. Les français parlent du «bel agir». Les wolof disent «jikko ju rafet». En ces temps d’incertitudes où violence verbale et violence physique au sein des familles sont légion ici au Sénégal, il peut être intéressant de rappeler et d’examiner nos vertus morales.
Cet article se limite à une description succincte de quelques vertus. Nous comptons, plus tard, dans d’autres articles, examiner les conditions d’une bonne pratique de celles-ci et aborder la question de leur évolution à la suite des changements qui interviennent dans nos conditions d’existence.
L’intérêt pour les questions éthiques m’avait poussé, il y a quelques années, à entreprendre des démarches en vue d’en savoir plus sur nos vertus. Pour ce faire, je m’étais rendu à l’IFAN et j’avais découvert deux documents : le livre du professeur Assane Sylla, La philosophie morale des wolof. Et la copie de la thèse du professeur Boubakar Ly, «L’honneur et les valeurs morales dans les sociétés ouolof et toucouleur du Sénégal».
Ces deux documents, ainsi que le Petit traité des grandes vertus de André Comte-Sponville et le livre du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba Nahju qadâl’il haj, constituaient mes références pour démarrer la réflexion.
Depuis lors, j’ai découvert d’autres œuvres aussi intéressantes les unes que les autres, mais je peux dire qu’une bonne partie des analyses et descriptions de cet article prend appui sur les documents cités plus haut.
Il est difficile d’évoquer l’éthique wolof sans parler de Kocc Barma, de Ndamal Gossas ou de Khaly Ma Diakhaté Kala. Comme le dit le professeur Assane Sylla, «ils ont contribué à former le même type d’homme et à faire triompher la même morale de l’honneur». Certainement, et sans le savoir, la plupart des sentences ou dictons que j’évoquerai par la suite leur appartient.
«L’arbre des vertus chez les wolof», dont je parle ici, est juste une image qui me permet de décrire les vertus. Je me suis posé une question simple : si je devais associer quelques vertus des wolof aux différentes composantes de cet arbre, comment allais-je procéder ?
Dans les racines, je mettrais quatre vertus essentielles :
· le jom (le sens de l’honneur),
· le ngor (la noblesse de caractère),
· Le teggin, le yar (la courtoisie, la politesse),
· le sago, nit ku teey, dal, (la maîtrise de soi, un être prudent , pondéré).
Dans le tronc, j’associerais quatre vertus importantes :
· le njub (la droiture, l’honnêteté),
· le fit (le courage),
· le muñ (l’endurance, la longanimité),
· le màndu (l’intégrité, la circonspection).
Dans les branches, j’introduirais huit vertus :
· la kersa (la pudeur),
· la sutura (discrétion, non divulgation des faiblesses et défauts des gens ),
· le dëgg (la vérité, la bonne foi),
· la teraanga(2), nit ku tabe, yéwén, laabir (l’hospitalité, un être généreux, d’une grande libéralité, charitable),
· le woyof (la modestie, l’humilité et la simplicité),
· le fulla(3) ak fayda (le sens de la dignité ou la magnanimité),
· le kollëre (la fidélité),
· le ubbeeku, nit ku yaatu (l’ouverture, un être ouvert).
Pour moi, ces seize vertus constituent les plus importantes. Mais, d’autres vertus jouent un grand rôle dans le vécu des wolof. Le masla est le tact, la patience, le sens de la diplomatie et de la conciliation. Le fond du masla se trouve dans l’éthique de la kersa et de la sutura. Le pas-pas ou le pasteef expriment de la détermination, de la volonté. L’homme qui a du jom a généralement beaucoup de pas-pas et de pasteef. C’est un homme d’honneur, un jambur.
Kaf, caaxaan sont appréciés dans la société wolof, pourvu qu’ils restent dans la limite de l’ordre. Le yiw est la sociabilité ou le commerce agréable d’une personne pleine de civilité ; il englobe de nombreuses vertus. Il y a bien sûr des «chevauchements» entre les vertus. Cet aspect sera abordé dans un prochain article.
Les wolof disent : «Nit day (4) gore !», «Nit jom !» «Nit kersa !» «Nit sago !» «Nit Xel !» «Nit day màndu !».
Vertus situées au niveau des racines
Le jom (le sens de l’honneur)
Le jom est le sens de l’honneur. L’homme de jom a un sens aigu de l’honneur. Dans son commerce avec ses semblables, il évite la honte (gacce). Il refuse de s’abaisser, de s’avilir. Il a le sens de l’effort et refuse la facilité ou la dépendance. L’homme doté de ce mental de jom aura facilement accès à ses ressources, car il s’appuie sur de vrais ressorts. Le professeur Assane Sylla nous rappelle : «Maîtrise de soi, probité, parfaite sociabilité, raffinement du comportement et du langage, honneur, voilà les principes fondamentaux qui régissent la vie du wolof : du berceau à la tombe, la conscience de l’individu est nourrie et façonnée par cette morale de l’honneur…»
Le professeur Boubakar Ly va dans le même sens : «L’importance que les ouolof attachent au jom est attestée par le fait qu’ils définissent l’homme par le jom. Ils disent en effet : Nit jom ! Nit su amul jom rekk amul dara.» Et les wolof disent de façon générale : « Nit bu ca jom jogge dara desatu ca ».
Le jom nous prémunit contre certaines tentations et il constitue un ressort puissant pour l’effort créateur. De ce point de vue, il joue sur le concupiscible (désir) et sur l’irascible (la crainte). Dans l’esprit des wolof, la réussite d’un individu a un lien étroit avec ce jom. Voilà pourquoi j’ai placé le jom au centre des racines de cet arbre.
Le teggin (la politesse, la courtoisie)
Le teggin veille au respect des protocoles de communication interpersonnelle, en vue d’établir des échanges cordiaux et équilibrés. Cette vertu contribue à affermir le lien social. Elle est visible par l’attitude et le comportement empreints de considération, de courtoisie, de circonspection et surtout de respect à l’égard d’autrui. Elle se reflète à travers l’attention accordée au respect de certaines prescriptions : dire «jàmm nga yendu» («bonjour »), «jërëjëf» («merci»), «jéggal ma», («pardon»), «baale ma» («s’il vous plaît» ou «permettez-moi»), etc., et à l’évitement des interdits (la vulgarité, la grossièreté, tout écart de langage ou attitudes choquantes tel que couper la parole, élever la voix, utiliser des mots blessants, etc.). Écoute et empathie font partie intégrante du teggin.
?Le teggin se situe aux origines des vertus. C’est lui qu’on enseigne d’abord aux enfants. Il est très important, en ce sens que sa présence ou son absence frappe les premières impressions d’une rencontre et s’incruste dès lors dans la perception qu’on a de l’autre.
Yar (éducation) est utilisé pour les enfants; teggin aura pour les adultes un sens de raffinement dans le langage et le comportement. Quand les wolof disent que «diw dafa sellal lamiñam», cela veut dire qu’on n’entendra jamais sortir de sa bouche des grossièretés. On dit souvent «xalé bu yaradiku momul li mu am, su roté ku yaru mo koy fab» («la possession d’un homme impoli est généralement instable, car ce bien sera toujours récupéré par plus poli que lui»). D’autres vertus prolongent le teggin : am aajo (courtoisie), Yég, weg, naw, fonk (affabilité, considération envers autrui, attention), yitte (courtoisie doublée de serviabilité et de disponibilité).
Le sago, nit ku teey, dal, (la maîtrise de soi, un être prudent , pondéré).
Le sago renvoie à la prudence. Cette vertu permet de choisir de façon judicieuse ce qui est bon ou mauvais, utile ou inutile. Vertu cardinale, la prudence a fait l’objet de nombreuses réflexions qu’on retrouve également dans les textes sacrés.
D’après saint Thomas, la prudence est la bonne disposition qui permet à l’intellect de choisir des moyens en vue de la fin. Un homme prudent a surtout une conduite raisonnée. Vertu morale et vertu intellectuelle, la prudence est souvent assimilée à la condition des vertus.
Baltasar Graciàn en fait une valeur sûre pour évoluer à la cour (des rois). La prudence participe fortement à l’harmonie de la cité. Elle joue beaucoup sur la variable temps ou la durée. C’est pourquoi on l’appelle vertu temporisatrice. Elle est, comme l’indique saint Thomas, «mémoire du passé, intelligence du présent et habileté à prévoir l’avenir». Sans cette vertu, toutes les autres deviennent aveugles. C’est elle qui les canalise en les maintenant dans les limites de l’ordre et de la mesure.
Chez les wolofs, un homme qui est teey ne se précipite jamais. Un homme dal est celui qui a le sens de la mesure ou de la modération. Il ne va jamais adopter des positions extrêmes. Il maîtrise sa colère (andak sago). Dans une situation délicate, il ne va jamais se «lâcher» pour éviter des regrets.
«Yakamti ak gaawantu bu nu juréé doom reccu am caw yoon» («l’empressement et la précipitation ne peuvent engendrer un enfant sans que des regrets s’y ajoutent»).
Dans ce registre, une caractéristique essentielle de l’homme prudent (teey) est la façon dont il tient sa langue. Ce dernier ne lui jouera jamais des tours. Il utilisera le silence quand c’est nécessaire.
L’homme prudent est également prévoyant. Les wolof disent : «Ellëk du añ du réér waaye dés na ko sédd» («Demain ne dîne ni ne soupe mais il faut lui réserver sa ration»).
Le ngor (la noblesse de caractère)
Selon le professeur Assane Sylla, être gore c’est avoir du ngor ; le mot gore est dérivé de gor, qui désigne l’homme libre. Le gor est honnête (jub) et incapable de succomber à la tentation de l’argent et des biens matériels. C’est l’homme qui, en toute circonstance, accomplit son devoir (liwar ou wareef). «Gor du soppiku», disent les wolof.
Serigne Abdoul Ahad Mbacké disait à propos du gor : «Su waxi démb am ak jëfu tey am mbingo, jàppal, gor a ngi nonu» («Si les promesses d’hier de quelqu’un correspondent aux actes d’aujourd’hui, vous avez en face de vous un gor»).
Vertus situées au niveau du tronc
Le njub (la droiture, l’honnêteté)
L’honnêteté ou njub est la vertu de l’homme dont la conduite est réglée sur la probité morale. Il accorde à chacun le sien. C’est la vertu de la personne qui ne veut pas être prise en défaut, même si elle est sûre que cela n’entraîne aucun préjudice. Le respect des lois de la cité ne suffit plus, car la personne est attachée à la justice et à l’équité. Sa conduite est dictée par le devoir : faire le bien est à la base de son action. Le njub constitue l’ossature du ngor.
D’après le professeur Assane Sylla, «chez les wolof, la justice est immanente. Il existe un déterminisme moral qui a ses lois de causalité telles que chaque acte bon ou mauvais engendre des conséquences qui rétablissent tôt ou tard la justice».
Ces dictons tirés du livre du professeur Assane Sylla l’illustrent : «Lu waay rendi mu nacc ciy loxoom» («qui égorge ne peut manquer d’avoir ses mains souillées de sang»). Dit autrement, cela veut dire que nul ne peut éviter d’être éclaboussé par les conséquences de ses actes. «Naxe ku ca am mbube, am ca tubey, mbakhana te la ca» («celui qui a pu obtenir, par escroquerie, un boubou, puis un pantalon, échouera lorsqu’il ne reste plus qu’à obtenir le chéchia»).
Le fit (le courage)
Le courage est cette force qui s’oppose à la peur, à la lassitude, à la facilité. Le courage est la vertu des héros, des intrépides mais aussi de l’honnête homme qui sait endurer les épreuves de la vie quotidienne.
Le courage est essentiel aux vertus, c’est lui qui leur donne de la vitalité. Le courage s’attaque à l’inertie, l’inaction, la paresse. Il constitue avec la fermeté d’âme, les vertus qui permettent de dompter les passions. La fermeté d’âme réfrène les passions, poussées par l’amour de soi (intérêt, vanité) ; le courage, lui, s’adresse à la peur, l’angoisse, la crainte ou l’inertie.
On trouve plusieurs types de courage : Le courage devant le péril (fit) ou encore, le courage des meilleurs, le courage des héros, des vainqueurs et des conquérants (jambar) ; le courage face aux labeurs, à la lassitude, à l’échec, (a un lien avec le jom) ; le courage face à l’incompréhension ou à l’adversité (a un lien avec le muñ) ; le courage face aux vicissitudes de la vie quotidienne (muñ) ; le courage du désespoir ou le courage face à la mort (muñ).
Le muñ (l’endurance, l’abnégation ou la longanimité)
Le muñ est l’abnégation patiente devant l’épreuve, mais aussi la longanimité dont on fait preuve dans le commerce des hommes.
Ce courage est celui de l’homme qui affronte la difficulté, l’échec, sans faire preuve de faiblesse. Rappelez-vous l’histoire d’Abraham Lincoln : il fit faillite à 31 ans, vit mourir sa fille à 35 ans, eut une dépression nerveuse à 36 ans et fut battu par 7 fois à des élections, mais fut élu président des USA à l’âge de 60 ans. Pareil pour Edison qui a fait 9999 essais sans parvenir à améliorer l’ampoule électrique. Plus proche de chez nous, rappelons le cas du Président Abdoulaye Wade qui s’est opposé à l’ancien régime pendant 26 ans et fut élu en 2000 à l’âge de 74 ans.
Les wolofs disent «ku muñ di nga muuñ» («Si tu as l’habitude d’endurer des épreuves, un jour tu souriras»). Ou bien «muña man muus» («l’abnégation patiente l’emporte toujours sur la ruse»). Mais un niveau élevé de muñ est d’avoir tous les atouts en terme de savoir, de pouvoir ou d’avoir, et se garder de les utiliser alors que rien ne s’y oppose : se taire alors qu’on est persuadé d’avoir raison (même lorsqu’on est acculé); se retenir à utiliser la force devant l’affront alors qu’on a ce pouvoir. Ici le muñ devient de la longanimité qui est cette patience avec laquelle on supporte une offense dont on peut punir l’auteur. Il allie le courage, la fermeté d’âme, la générosité et une certaine forme de simplicité. A son niveau encore plus élevé, il se rapproche de la charité (baax) ou de la grâce (yiw)- les wolof estiment que c’est une grande vertu.
Le màndu (l’intégrité morale)
Cette vertu est assimilée à l’intégrité morale. Pour le professeur Assane Sylla, le màndu dépasse le yiw. Il dit : «On ne dit d’un homme qu’il est màndu que lorsqu’on a la certitude qu’il est profondément honnête et incapable de commettre certaines fautes.»
Le màndu est une valeur difficile car il suppose l’attitude de non-jugement. Quand on est màndu, on ne juge pas, on ne stigmatise pas, on évite les attributions, on ne critique pas de façon gratuite, on n’évalue pas sans une certaine rigueur.
«Juger, c’est ne pas comprendre !» André Malraux et Amadou Hampathé Ba disent la même chose.
L’homme qui est màndu se garde de calomnie, de médisance. C’est une vertu de l’homme qui évolue dans son essence. C’est une vertu des sages et des saints.
Vertus situées au niveau des branches
La kersa (la pudeur)
La kersa évoque pudeur, respect, tact et diplomatie. Ici, il faudrait reproduire de larges extraits du texte du professeur Boubakar Ly. «L’homme de kersa connaît le monde ; il agit toujours pour le mieux et il est très conciliant. Les comportements de kersa sont empreints de respect, de discrétion, de délicatesse et de tact fondés sur la pudeur. L’homme de kersa n’a toujours que de belles paroles. Il n’est jamais grossier. L’homme de kersa doit savoir employer des expressions belles qui rendent le commerce social plus lisse.»
Il poursuit : «La délicatesse du langage est un aspect très important de la kersa. L’homme de kersa ne dit pas tout ce qu’il sait. Le respect pudique qu’est la kersa impose de ne jamais acculer un homme ; et de ne jamais faire quelque chose qui puisse provoquer de la honte (toroxal). Un homme ayant de la kersa préfère souvent à la vérité toute crue, toute dure, un mensonge poli, un mensonge de situation.»
Une bonne illustration de la kersa nous est fournie par l’écrivain Hampaté Ba : «Si vous demandez un service aux gens de Ségou et qu’ils s’entendent vous le refuser, ils le feront avec tant d’intelligence et d’adresse que vous vous croirez encore obligé de leur dire merci.»
Cela évoque, chez moi, la perception que j’ai des gens de Saint-Louis du Sénégal. Tout dans leur attitude est douceur et gentillesse. Pape Touré l’a bien mentionné dans sa chanson «Mandali».
La sutura (discrétion, non-divulgation des faiblesses et défauts des gens)
Cette vertu consiste essentiellement au refus de provoquer la honte chez l’autre. Dès lors, on cache aux yeux du public les faiblesses et les défauts de quelqu’un, pour ne laisser paraître que ce qui le rend respectable.
Le professeur Boubakar Ly poursuit : «L’homme de kersa sait ménager les gens. Il a de la sutura. ‘Sangue sutura’, c’est jeter un voile pudique. ‘Suturaal’ veut dire éviter de faire ou de dire ce qui peut acculer une personne. C’est éviter tout ce qui peut la déconsidérer aux yeux d’autrui en jetant un voile pudique sur tout ce qu’il y a de délicat tant dans sa personnalité que dans sa vie. On peut dire non à une demande, mais cela doit être exprimé avec délicatesse, car on doit toujours manifester, à celui qui a demandé, du respect. L’homme de sutura ne va jamais humilier quelqu’un pour quelque motif que ce soit. Il évitera, à tout prix, la souffrance sans raison suffisante.»
Le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba dit dans son livre Nahju qadâl’il haj, dit : «Ne cherche pas à déceler, dans les défauts des gens, ce qu’ils ont mis sous voile de peur que Dieu ne déchire les voiles de tes propres défauts.»
?Il ajoute : «Si tu désires vivre et que ta foi soit sauve, tes droits respectés et ton honneur préservé, alors n’évoque pas de ta langue les défauts d’autrui, car il figure en toi des vices et les autres ont des langues.»
Même dans la critique, la forme est très importante. Le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba toujours : «Ne dis jamais à quelqu’un ‘Tu mens’, ‘Ce que tu dis est faux’, ‘Tu t’es trompé’ ou tout autre propos du genre, qui peut le frustrer, fut-il même un enfant. Dis-lui plutôt ‘Je ne le voyais pas ainsi’ ou ‘Pour ma part j’ignorais que...’. Habitue ta langue à la bonne parole, ainsi tu en seras heureux et tu seras préservé de tout mal.»
La sutura est mise en évidence par ce dicton : «Fu jamm yendu nit a fa xam lu mou waxul» («Là où règne la paix, il y a quelqu’un qui a su taire ce qu’il sait»). L’homme de kerssa et de sutura sait gérer le silence, car il comprend tout le poids des mots et leur capacité créatrice ou destructrice. Les wolofs disent «nit kersa !» («l’homme vertueux a de la kersa»), «si tu n’accordes ni kersa ni sutura aux personnes, Dieu ne t’accordera ni kersa ni sutura».
Le dëgg (la vérité, la bonne foi)
Un homme deggu est attaché à la vérité et souffre de toute incohérence pouvant survenir entre sa pensée, ses propos et ses actes. Il dit ce qu’il pense et traduit ses propos dans ses actes. L’homme de bonne foi refuse le mensonge, la dissimulation, l’artifice (sorte de manœuvre malicieuse relevant de la ruse). Il évite la médisance (jëw) et le colportage. Il ne fait pas de calomnie. Chez les wolof, l’homme vertueux doté d’une vraie noblesse de caractère est d’abord un homme attaché à sa parole : «Gor sa wax ja !»
L’authenticité est très difficile, car elle peut être perçue comme du naturel, de la spontanéité chez certains, et vue par d’autres comme de l’exhibition, de la grossièreté. Dire ce que l’on pense même lorsque cela heurte, ce n’est pas de l’authenticité, c’est de la rusticité. Mais avouer sans complexe ses difficultés, présenter les choses comme elles sont, élever la vérité plus haut que les petits intérêts, cela constitue une vraie authenticité. Vus des hommes rusés, une telle attitude relève de la naïveté.
La teraanga, nit ku tabe, yéwén, laabir (l’hospitalité, un être généreux, charitable)
Selon André Comte-Sponville, la générosité est la vertu du don. Elle est ce désir de procurer de la joie à l’autre et ainsi tirer de la joie sur cette joie. Elle est donc joie sur joie. Très souvent, elle concerne des choses qui présentent de l’intérêt pour le bénéficiaire et dont la dépossession n’entraîne aucun dommage à son propriétaire. La générosité du cœur (labiir) dépasse les limites du don pour s’étendre à la clémence, à la compassion et à la tolérance. Ici, la joie est transmise non uniquement à nos amis et parents, mais à des inconnus et même à nos ennemis.
Dans la société wolof, la libéralité (tabe) est très bien vue. Ce n’est pas pour rien que le Sénégal est appelé le «Pays de la teraanga». Mais dans les cérémonies familiales, ce qui frappe l’observateur extérieur, c’est le côté peu discret des transactions (don, gratitude). Il est important de préciser à l’assemblée qui a donné quoi. A ce jeu, on voit bien que cela peut entraîner des rancœurs pour celui qui n’a pas été en mesure de rendre des présents à la hauteur des dons reçus.
Très souvent, ces parties de dons réciproques ressemblent à une guerre déguisée où la victoire est accordée à la famille qui parvient à offrir le maximum de cadeaux. «Jam nañu lène» («Nous les avons eus») veut dire que notre famille (la plus prestigieuse) a eu le dessus. Quelle façon paradoxale de donner !
Le woyof (la modestie, l’humilité et la simplicité)
Le woyof englobe la modestie, l’humilité et la simplicité. Être simple, c’est être comme on est (sans chercher le triomphe de son ego, sans chercher toujours à l’emporter). Le simple est sans artifice. Il est, à la limite, naïf car il dit ce qu’il pense (franchise) et son action est conforme à ses pensées (sincérité) ; mais mieux, il ne passe pas son temps à s’ajuster, à se compasser, à se mesurer.
«L’homme simple voit en ligne droite»; il fait de son mieux pour que les autres comprennent; il a horreur des fioritures, et il donne aux autres l’opportunité d’exister, de s’affirmer et de célébrer, en réfrénant les ardeurs de son ego. Cela constitue le fondement de la modestie.
Il a certainement conscience de sa faiblesse ; cela lui procure de l’humilité, mais il évite de se définir, de se positionner, de s’identifier (attitude très courante dans la communication interpersonnelle). Pour être bien dans sa peau, il n’a pas besoin d’impressionner ou d’ajouter des éléments (complètement vains) à sa personne. La simplicité est une vertu difficile car elle «attaque» directement notre ego.
Pour les wolofs, être simple c’est acquérir un supplément de dignité, puisque c’est éviter les multiples affronts auxquels on se heurte par vanité. Quel que soit le domaine, il y aura toujours meilleur que soi et pire que soi. Le dicton suivant le décrit : «Xarum waay gayndé waay» («On est toujours le mouton de quelqu’un et le lion de quelqu’un d’autre»). Le professeur Assane Sylla ajoute à ce propos : «Les penseurs wolofs ont déployé toutes les ressources de leur intelligence pour flétrir l’orgueil et la vanité. Ils ont montré combien ils apprécient le courage calme, la richesse qui est générosité, la science qui éclaire sans écraser, la force qui se fait protectrice et l’autorité qui se fait joviale.»
Le fulla ak fayda (le sens de la dignité )
Fulla peut être assimilé à la fermeté de caractère. Fayda prolonge le fulla en y incluant de la détermination. Tous les deux font appel à la dignité. Le fulla et le fayda a un lien avec le jom. Les couples «honneur-dignité» et «pudeur-honte» entrent également ici en jeu. Dignité étant un désir de préserver son honneur (samm sa sag) ; la pudeur étant une aversion pour la honte (daw gacce).
Il s’y ajoute une certaine fierté qu’on pourrait nommer assurance ou estime de soi. Cette estime de soi est cette vertu de l’homme doté d’une claire conscience de ses capacités personnelles avec une bonne évaluation de sa valeur, de ses forces, de ses faiblesses, et surtout de son potentiel. Elle se transforme en orgueil dès que la personne surestime ses forces ou sous-estime ses faiblesses. Dans le cas contraire, on assiste à une mésestime de soi. Tout cela se construit dans l’ego à travers les premières interactions que l’enfant entretient avec son entourage.
L’assurance de l’homme de fulla est essentielle dans sa relation avec autrui. Elle devient vertueuse à partir du moment où en se diffusant, elle suscite des émotions positives chez les autres. Mais si elle pousse l’individu vers l’amour-propre ou l’arrogance, cela suscite généralement des réactions négatives.
L’homme de fulla est très digne. Son fayda en fait un homme responsable. Tout dans son comportement renvoie cette image de dignité à son entourage. Le dicton dit : «Fullaay jaay daqaar, mbaa ‘ma moss’ jeexal ko» («C’est la fermeté qui permet de vendre du tamarin , sinon les acheteurs le finissent à force de goûter»).
Les wolofs disent que pour être heureux, il faut se connaître soi–même (xam sa bopp). Cela veut dire essentiellement connaître ses possibilités et ses limites. Ils disent dans le même ordre d’idées : «Def la nga mën, wax la nga xam, boo tëddé nélaw» («Ne faire que ce qu’on peut, ne dire que ce qu’on sait ; couché, on dort tranquillement»).
Le kollëre (la fidélité)
La fidélité est une vertu de mémoire, la vertu du même selon Jankélévitch. Sans fidélité, les vertus auront beaucoup de mal à se stabiliser ; la fidélité constitue le principe des vertus. Sa tâche est immense, car la nature humaine est par principe changeante et la fidélité s’évertue à lutter contre cette tendance.
Le kollëre est la vertu de l’homme qui reste attaché à ses idées, sa foi, ses racines, son serment, ses engagements et ses relations. Elle relie celui-ci à son passé et crée un lien entre ce dernier, le présent et le futur. Certes, personne ne peut prétendre garder intact tout son passé, car l’être humain est sujet au changement et il oublie. On peut même accepter qu’il y ait des évolutions chez l’homme, mais ce qui constitue un problème, c’est lorsque ces transformations ressemblent à du reniement, à de la versatilité et de l’inconstance avérée.
Il est très difficile de dire jusqu’où on met le curseur. La vie est un labyrinthe. Il est très fréquent de constater des évolutions notables dans la vie d’un homme. Nous ne pouvons revivre complètement le passé, mais il y a au moins un respect que nous devons accorder à ce qui nous avait lié à untel ou aux idées et principes que nous avons épousés à tel autre moment de la vie, ou aux vieilles relations tissées le long de notre parcours.
L’une des caractéristiques de la fidélité consiste à accepter son passé sans complexe (ses origines, ses vieilles relations, ses idées, sa foi, son serment et ses engagements). Si l’on peut changer de chaussette comme l’on veut, cela ne peut se faire pour les relations tissées.
Les wolof disent que «kollëre guinàw lay fëté» («La fidélité consiste surtout à prêter attention au passé»), «Mbok Alal lu yalla la » ou encore « les liens de parenté constituent une richesse divine. » « Il faut donc les sauvegarder par le pied, en allant rendre visite régulièrement à ses parents, par la main, en apportant sa contribution et par la bouche, en prenant soin de leur dire des choses agréables. »
Les wolof disent «nitu demb» («un homme attaché au passé»), de quelqu’un qui accorde le plus grand respect à son passé (ses vieilles connaissances, ses parents, ses engagements, etc.)
En résumé nous dirons : fidélité à ses racines, fidélité à la pensée, fidélité à l’amour, fidélité en amitié, fidélité à sa foi, fidélité aux morts et disparus, fidélité à la morale.
Le ubbeeku, nit ku yaatu (l’ouverture, un être ouvert)
L’ouverture est une vertu de relation qui extériorise la capacité à communiquer efficacement avec tous. Elle est toujours accompagnée d’une écoute empathique et d’une forte tolérance. Elle facilite le commerce des hommes. L’homme ouvert d’esprit n’est pas seulement courtois, il est tolérant, se garde d’avoir des préjugés ou d’adopter certaines attitudes : peu enclin aux jugements, aux évaluations hasardeuses, aux critiques maladroites. Mieux, s’il est obligé de le faire, il agit avec beaucoup de tact et après mûre réflexion, en mettant en avant l’éthique de la kersa et de la sutura.
Aux origines des vertus wolof, on trouve le teggin. Le yiw prolonge les vertus et les oriente vers la probité morale. Le sago les canalisent dans le bon sens en introduisant calme, pondération et maîtrise de soi; l’attitude teey ou dal (dans le sens de prudence) est une condition des vertus. Le fit et le jom leur donnent du tonus ou de la vitalité. Mais le jom constitue la pièce maîtresse de l’éthique wolof. Cela a un lien avec la structure de la société traditionnelle. La kersa et la sutura y ajoutent de l’ornement et le woyof leur donne le relief qui en fait de l’excellence. La simplicité est le support et la fondation des vertus, d’après Jankélévitch.
Il est vrai que c’est la charité (laabir) qui constitue leur couronnement, mais charité sans simplicité pose quelques difficultés. Car autrement, elle manque de pureté ; on y décèle facilement l’intérêt ou la vanité.
Màndu et woyof sont des vertus qui appartiennent aux sages et aux saints. Elles sont très difficiles à mettre en pratique, car se dresse devant eux l’ego avec ses mécanismes de défense. Ce sont des vertus du futur.
Nous avons juste décrit quelques vertus wolof sans procéder à une analyse des difficultés que l’on rencontre quand il s’agit de les mettre en pratique. Nombreux sont les auteurs (entre autres, Aristote, Pascal) qui plaident pour la complémentarité des vertus, même s’ils utilisent des termes différents.
Le Professeur Assane Sylla va dans ce sens quand il parle de «’courage calme’, ‘richesse qui est générosité’, ‘science qui éclaire sans écraser’, ‘force qui se fait protectrice et autorité qui se fait joviale’».
On peut le voir à travers les éléments suivants : le teggin, voire le yiw, peut être utilisé comme moyen de roublardise ; il faut s’assurer qu’un homme poli est honnête. Les wolof sont assez vigilants à ce niveau quand il disent : «Defa jekk yiw te saay saay».
La fidélité (kollëre), poussée jusqu’au bout, est synonyme de conservatisme, passéisme, vision étriquée. La loyauté ne doit pas être source de fanatisme; l’ouverture ou ubbeeku la complète.
Les comportements d’un homme teey ou dal peuvent rimer avec inaction, inertie ou apathie : «Cet homme est très prudent, est–il courageux ?», «il est très courageux, est-il prudent ?». L’attachement au dëgg peut être source de rusticité : avons-nous affaire à un homme qui a de la kersa et de la sutura ? Ici également la question peut être inversée.
La générosité (tabe) de cette personne est–elle fondée sur la mésestime de soi (tout pour les autres) ou sur l’orgueil mal placé (tout pour moi, visant surtout les louanges) ? Le woyof de certains ne cache-t-il pas un manque de fulla ak fayda ?
Ibrahima THIOYE, cadre des Télécoms
N. B. : J’avais obtenu une copie de la thèse du professeur Boubakar Ly en 2009. J’étais absolument impressionné par son contenu. Je me demandais pourquoi cette thèse n’avait pas été édité. En écrivant ces lignes et en googlant «professeur Boubakar Ly», je découvre avec beaucoup de joie que cela a été fait en 2016. Son titre est La morale de l'honneur dans les sociétés wolof et halpulaar traditionnelles : Tome 1 et Tome 2. Je le recommande vivement à tous ceux qui sont intéressés par la morale chez les wolof et les halpulaar.
1. «sutura» au lieu de «suturë». Je me réfère au dictionnaire wolof-français de Jean Leopold Diouf.
2. «teraanga» au lieu de «teranga». Je me réfère au dictionnaire wolof-français de Jean-Léopold Diouf.
3. «Fulla» au lieu de «fullë». Je me réfère au dictionnaire Wolof-Français de Jean-Léopold Diouf
4. «Day» = «dafay»
80 Commentaires
Anonyme
En Novembre, 2018 (16:18 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (16:39 PM)Wolof Ndiaye
En Novembre, 2018 (16:40 PM)Les sociétés traditionnelles tiédos n'avaient rien à envier , en termes de vertu et de sagesse, aux sociétés chrétiennes et islamiques.
Anonyme
En Novembre, 2018 (16:41 PM)Jom, ngor, teggin, yar… : L'arbre des vertus chez les wolof.
Now c'est le gnakk diom, le goreedi, le gnakk tegguin et le yaradikou qui règnent.
Anonyme
En Novembre, 2018 (16:46 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (18:11 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (19:02 PM)Dans toute langue on trouve des mots décrivant des vertus
Quand on parle de courage qui pense au wolof
Quand on parle de djom qui pense au wolof
Quand on parle de mandou qui pense au wolof
Quand maba diakhou ba se faisait tuer au champ d honneur le vrai wolof lat dior à fuit et l a abandonné le reste c est du blabla
Anonyme6
En Novembre, 2018 (19:20 PM)Je vais l'imprimer et le garder car c vraiment tres instructif, on attend la 2 eme partie.
Juste pour y ajouter ce que mon pere m'a recemment appris concernant sur la philosophie woloff et mon ignorance sur ma propre langue.... il m'a parle sur la differencer de ces 2 expressions:
1. Niak ndiarigne
2. Jambaru facc deud
-Niak ndiarigne ...(1 homme pas productif, nuisible a la limite)
-Jambaru facc teud" (1 homme courageux mais qui fait son lit pour se coucher)
il m a fait savoir k le mot "niak ndiarigne" est dur...a la limite une insulte laquelle la langue 'evite au mieux pour s'addresser a quelqu'un.
Pour lui l'expression correcte pour qualifier kelk 1 de "nusible" c d'utiliser "Jambaru facc deud" pour eviter d'offenser la personne, le woloff trouve un moyen subtile poujr vehicler sa pensee tout en etant tres respectueux dans la positivite avec le concept de "jambar".
Anonyme Vos Contacts Monsieur
En Novembre, 2018 (19:38 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (19:46 PM)PREMIERES ANNEES (1809-1860)
Amath Bâ, plus connu sous le nom de Maba Diakhou, est né dans le Rip vers 1809. Son père était un marabout toucouleur dénianké. Maba fit ses études au Kayor, et enseigna ensuite au Djolof, pays natal de sa mère. En 1846 probablement, il aurait rencontré El Hadj Omar à Kabakoto. Celui-ci l’aurait nommé responsable tidjane de la région.
JIHAD AU RIP (1861-1862)
En 1861, une expédition punitive anglaise épargne sur sa demande, le village de Maba, lequel aide en contrepartie à la conclusion d’un traité de paix. Diéréba Marone, roi animiste du Rip, le considérant comme un traître, veut le faire assassiner par son fils, Math Diaker. Mais c’est ce dernier, de même que son père, qui perdent la vie. Les milieux maraboutiques contrôlent bientôt tout le pays, dont Maba est nommé almamy.
JIHAD AU SALOUM (1862-1864)
Macodou Codou Coumba Fall, damel déposé, se réfugie auprès de Maba. Ce dernier l’aidera par deux fois (juillet et septembre 1862) à battre son fils, le bour Saloum, Samba Laobé. Le marabout ne parviendra cependant pas à s’emparer de la tour de Kaolack, défendue par le sergent Burg et douze hommes, dans laquelle s’est réfugié Samba Laobé (2 octobre 1862).
Au cours de l’année 1863, les forces de Maba contrôlent une partie du royaume du Saloum. Les villages des réfractaires à l’Islam sont brûlés, et leurs occupants tués ou emmenés en esclavage. Cette même année, Maba doit faire face à une contre attaque des anciens chefs animistes mandingues du Rip, soutenus par le Ouli et le Kiang. A côté de succès, il subit une lourde défaite à Kwinella (rive Sud de la Gambie).
En mai 1864, Lat Dior, battu par les forces françaises à Loro (12 janvier 1864) se réfugie, avec Alboury, sa famille et ses guerriers, auprès de Maba, lequel y met comme condition la pratique de l’Islam. En octobre 1864, les autorités françaises reconnaissent Maba comme almamy du Rip et du Saloum.
JIHAD AU DJOLOF (1865)
Envoyé par Maba contre le Djolof au printemps 1865, Lat Dior pille le Baol oriental, mais est arrêté dans sa progression par le bourba Bakantam Khory. Venu à son secours, Maba bat le bourba à trois reprises et entre à Warkhokh, la capitale (juillet 1865). Le marabout recherche l’alliance des Maures trarza et des Foutankobé, mais une rébellion de certains musulmans du Rip l’oblige à quitter le Djolof en octobre 1865, après avoir brûlé plusieurs villages animistes (dont Warkhokh semble-t-il), et en avoir envoyé les habitants dans le Rip comme esclaves. Plusieurs musulmans le suivent lors de son départ.
ATTAQUE FRANÇAISE CONTRE LE RIP (1865)
En fin 1865, une forte colonne, commandée par le gouverneur Pinet-Laprade, marche contre le Rip. Une partie de cette colonne tombe dans une embuscade tendue par Lat Dior à Paoskoto (ou Pathé Badial) le 30 novembre 1865. Les Français entreront à Nioro, et incendieront plus de trente villages, mais se retireront dès le 2 décembre.
JIHAD AU SINE ET MORT (1866-1867)
En 1866, Lat Dior entre au Baol, brûle des villages, emmène des prisonniers comme esclaves. En compagnie d’Abdou Bâ, frère de Maba, il attaque par surprise (en infraction des règles de la jihad) Koumba Ndoffène Diouf, souverain du Sine, brûle Diakhao la capitale, ravageant des villages, faisant de nombreux prisonniers. Ayant rejoint l’armée, Maba témoigne de son mécontentement, et rentre au Rip en début 1867.
En avril 1867, Maba reparait dans le Sine. Campé à Kaolack, le capitaine le Creurer se porte à sa rencontre, mais est battu à Thiofack et y perd la vie (20 avril 1867). Après s’être heurté sans succès au bour Sine à Marout, Maba rentre au Rip.
En juillet 1867, le marabout fait une nouvelle tentative contre le Sine. A l’issue du combat de Somb (18 juillet 1867), Maba est trouvé mort sur son tapis de prière. Son corps est dépecé, et les fragments dispersés. Présent au début de l’engagement, Lat Dior et les siens font défection en plein combat et regagnent le Rip.
Anonyme
En Novembre, 2018 (20:01 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (20:16 PM)Diambar wakh niou foo bok book ndakh niou kham ndakh say maame nioo gueunoone ouolof yii. Foo deukk? Si bane askane nga bok? kouy sa maame? Boo niemee rek wakhal . Leegui ma wakh la sa bopp.
Anonyme
En Novembre, 2018 (20:54 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (21:11 PM)Résultas:les hommes dignes qui ne courbent jamais l'échine,s'en éloignent et puisque la nature a horreur du vide ce sont les plus médiocres qui occupent les plus grands postes de responsabilité.
De très mauvais exemples donc pour la société.
Anonyme
En Novembre, 2018 (22:28 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (22:55 PM)Tu n'oses, jusqu'à présent, nous dire fann nga bokk. Dis le . Si bann askane nga bok, moo hueune khasté bi. Je ne veux pas dire du mal d'autres communautés. Soo wooloo sa bopp rek, dis mois si bane askane nga bokk.
Anonyme
En Novembre, 2018 (23:27 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (00:43 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (00:43 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (00:43 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (01:54 AM)L honneur est l apanage des individus pas des ethnies dans toute ethnie on trouvera un honorable et un sans honneur idem pour le courage idem pour la loyauté
Les wolofs les peuls les serers les diolas c est pareil
Se chanter une gloriole ethnique est ridicule
Ce Mr et son texte la c est du gueweulisme
Alors arrêtez de rêver
Nos ancêtres vivaient ensemble et avait la même culture
Anonyme
En Décembre, 2018 (01:54 AM)L honneur est l apanage des individus pas des ethnies dans toute ethnie on trouvera un honorable et un sans honneur idem pour le courage idem pour la loyauté
Les wolofs les peuls les serers les diolas c est pareil
Se chanter une gloriole ethnique est ridicule
Ce Mr et son texte la c est du gueweulisme
Alors arrêtez de rêver
Nos ancêtres vivaient ensemble et avait la même culture
Anonyme
En Décembre, 2018 (05:53 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (08:56 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (09:05 AM)Le wolof à toujours dit OUI au colon de peur des représailles.Les prisons étaient remplies des joolas,peuls,soossès et autres car eux,avaient toujours dit NON si cela ne convenait pas.
Le reflet de la société sénégalaise d'aujourd'hui en dit long.Thiey si c'était DIA qui avait,à l'aube,les rênes de ce pays.!!!.
Les ambianceurs veulent se rattraper de leur retard du cotè des vertus mais il faut bosser dur pour y arriver.
Merci Cheikh Omar El foutiyou TALL.
Alibaba
En Décembre, 2018 (09:54 AM)Vous voyez que le Pr Cheiikh Anta Diop avait raison au qu’un peuple ne peux se développer avec une langue étrangère.
Si le Wolof était utilise a la place du français, toutes ces valeurs n'allaient pas être en voie de disparition et tous ces mots barbares français ''Je m'en fou'' ''je m'en bat les ...'' ''Mais putain de merde'' ''ta gueule de ...'' n'allaient jamais être connu.
Le résultat serait un peuple plus éduqué, plus mature, plus sage donc moins de corruption, de mensonge et de vices.
Le travail de la police ainsi que les forces de sécurité serait ainsi allégé.
"Wolof Ndiaye neena, Ku Wathie sa and, and bo dem feekfa Borom"
Thierou
En Décembre, 2018 (10:57 AM)Néanmoins, je pense sincèrement qu'il est toujours possible de rattraper une partie du patrimoine culturel en voie de disparition, en rebâtissant entièrement notre système éducatif et de promotion professionnelle autour de ces vertus qui, soit dit en passant, sont partagées par toutes nos ethnies. Ce sont les mots qui diffèrent, mais le sens reste le même.
Pour commencer, je propose que tous les enseignants du primaire, moyen et secondaire, sans exception, fassent un travail de recherche sur cette question. Le fruit de cette production servirait de base à la définition d'un nouveau programme de morale, de français, d'histoire, de langue, etc. Il servirait aussi à la définition des critères d'accès à la fonction enseignante. D'autres dispositions structurantes pour la fonction publique, au sens large du terme (y compris la justice et la sécurité) et d'autres pans du tissu socioculturel et économiques pourraient alors suivre.
Encore merci M. Thioye de cet excellent travail.
Wa salaam.
Anonyme
En Décembre, 2018 (10:59 AM)Gui gui et Queen biz sont des artistes cherche ndeye gueye et compare
Comme résistant on connaît cheikh oumar
Tape danse wolof sur internet et ne détourne pas les yeux
Senghor et Mamadou dia ont demandé l indépendance
Et ton papa les à servi avec soumission et fidélité
Toi tu osé dire ce que ton pater n osait pas
Je vous le redis sans insulter si tu cherche s la vertu chez les wolofs tu auras besoin de beaucoup de mots pour t en convaincre
Wade l émissaire de bengazi wakh wakhet est votre référence à 95 ans
Anonyme
En Décembre, 2018 (11:00 AM)Gui gui et Queen biz sont des artistes cherche ndeye gueye et compare
Comme résistant on connaît cheikh oumar
Tape danse wolof sur internet et ne détourne pas les yeux
Senghor et Mamadou dia ont demandé l indépendance
Et ton papa les à servi avec soumission et fidélité
Toi tu osé dire ce que ton pater n osait pas
Je vous le redis sans insulter si tu cherche s la vertu chez les wolofs tu auras besoin de beaucoup de mots pour t en convaincre
Wade l émissaire de bengazi wakh wakhet est votre référence à 95 ans
Anonyme
En Décembre, 2018 (11:00 AM)Gui gui et Queen biz sont des artistes cherche ndeye gueye et compare
Comme résistant on connaît cheikh oumar
Tape danse wolof sur internet et ne détourne pas les yeux
Senghor et Mamadou dia ont demandé l indépendance
Et ton papa les à servi avec soumission et fidélité
Toi tu osé dire ce que ton pater n osait pas
Je vous le redis sans insulter si tu cherche s la vertu chez les wolofs tu auras besoin de beaucoup de mots pour t en convaincre
Wade l émissaire de bengazi wakh wakhet est votre référence à 95 ans
Anonyme
En Décembre, 2018 (13:39 PM)Certain ont honte de travailler mais vendent les kottous sans ngor
Il est évident que leur fils n en saisissent pas la honte
Va conseiller à tes soeurs de se faire employés de maison plutôt que prostituées au Louma
Je te laisse être sans honneur menteur
Va accueillir le fils de ton dieu Wade a reubeus voleur
Anonyme
En Décembre, 2018 (13:39 PM)Certain ont honte de travailler mais vendent les kottous sans ngor
Il est évident que leur fils n en saisissent pas la honte
Va conseiller à tes soeurs de se faire employés de maison plutôt que prostituées au Louma
Je te laisse être sans honneur menteur
Va accueillir le fils de ton dieu Wade a reubeus voleur
Anonyme
En Décembre, 2018 (13:39 PM)Certain ont honte de travailler mais vendent les kottous sans ngor
Il est évident que leur fils n en saisissent pas la honte
Va conseiller à tes soeurs de se faire employés de maison plutôt que prostituées au Louma
Je te laisse être sans honneur menteur
Va accueillir le fils de ton dieu Wade a reubeus voleur
Anonyme
En Décembre, 2018 (13:54 PM)Il est le référent de la tidjianiya
Un homme saint
Vraiment mandou wo
Que sait tu de queen biz ou gui gui mandou wo
Togne
Wakh
Fen
Yak der
Voyage un peu dans le monde tu verras que tu as réputation d escroc partout en afrique
Anonyme
En Décembre, 2018 (13:54 PM)Il est le référent de la tidjianiya
Un homme saint
Vraiment mandou wo
Que sait tu de queen biz ou gui gui mandou wo
Togne
Wakh
Fen
Yak der
Voyage un peu dans le monde tu verras que tu as réputation d escroc partout en afrique
Anonyme
En Décembre, 2018 (14:12 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (15:12 PM)Je vois tous ces vertus son inclus dans le Talibe (au sens Mouride du terme). Peut être on doit retourner sur ça et l’inclure à la jeunesse
N°: 14
En Décembre, 2018 (15:46 PM)il suffit de voir les réponses à tes observations....
comme le dit le sérère quand il parle du griot
"QUI SE SENT MORVEUX SE MOUCHE"
Anonyme
En Décembre, 2018 (16:02 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (16:03 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (16:03 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (16:29 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (17:03 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (17:59 PM)Deniy doul rek
Ibrahima
En Décembre, 2018 (19:17 PM)Je comprends la passion qui vous anime tous. J'aurai du appeler le texte 'arbre des vertus' et juste illustrer le texte avec les noms Wolof que je connais mieux. Le défi que je propose c'est que ceux parmi vous qui maîtrisent bien leur langue nous proposent l'arbre avec les noms en halpulaar, en sérère et en diola.
Le deuxième défi, c'est d'expliquer pourquoi nous avons du mal à mettre en pratique ces vertus dans le monde moderne, en essayant d'être courtois, sans stigmatisation. En restant courtois, nous donnons le courage à ceux qui connaissent vraiment d'intervenir sur ces échanges. J'ai peur qu'en lisant certains propos, cela fait peur aux sages (bien sûr que moi je n'en fait pas partie)
Merci encore pour vos contributions
Anonyme
En Décembre, 2018 (20:36 PM)J'ai peur pour l'ouvrage "histoire générale du sénégal" qui est entrain d'être écrit.
Il pourrait parachever la confiscation de l'histoire des ouolof et sa falsification outrancière.
Je voudrai bien connaître le profil de ceux qui sont chargés de rédiger cet ouvrage. J'espère que des ouolofs qui connaissent leur histoire y figurent et qu'ils ne se laisseront pas faire. Autrement, la sortie d'un ouvrage falsificateur de l'histoire ouolof n'aura aucune crédibilité car les personnes averties ne manqueront pas de lui apporter les démenties qui s'imposent.
Anonyme
En Décembre, 2018 (21:45 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (22:04 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (22:09 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (22:25 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (22:54 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (00:35 AM)https://www.nofi.media/2017/05/la-resistance-a-lesclavage-wolofs/38819
Anonyme
En Décembre, 2018 (00:39 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (00:59 AM)Bizarrement son insulte et ma réponse ont disparu de l'article quelques minutes après.
Mdr, alors là, je vois que Momar Mbaye et consorts ont eu le temps de se documenter pour contre attaquer et ont vite commandé un article et des commentaires visant à rétablir leur honneur.
Il y a de très grands malades mentaux et psychopathes qui souffrent d'un complexe de supériorité.
Si vous n'avez pas attaqué injustement une ethnie, je n'allais dire toutes ces vérités en réveillant et blessant vos égos surdimensionnés. Je devrais dire votre/ton égo surdimensionné car j'ai peut-être affaire à un seul individu schizophrène aux multiples personnalités.
@poste40
En Décembre, 2018 (02:55 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (03:01 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (03:20 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (03:21 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (03:47 AM)Poste40
En Décembre, 2018 (04:21 AM)Poste40
En Décembre, 2018 (04:24 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (04:24 AM)Alibaba
En Décembre, 2018 (06:43 AM)J'aimerai juste rappeler que l'histoire, elle est toujours subjective car aucun de nos parents ou grands parents ne furent présent.
L’élément clé quand l'on fait une recherche historique sérieuse, c'est la SOURCE :
Comme disait le Prof Cheikh Anta Diop il y'a deux types sciences: la science direct et indirect
En effet les Wolof viennent de l’Égypte pharaonique, il y'a une similitude frappante entre le Wolof et les hiéroglyphes en voici quelque exemples:
Égyptien Wolof
tefnut (Dees capable de secreter de la salive teflit (crachat)
Kef (empoigner,pendre ...) kef (saisir sa proie)
nad (demander) lath
Toutânkhamon(Le plus jeune pharaon d'Egypte) Toutank( jeune)
Vous pouvez vérifier sur le NET
Bonne journée a tous
Ibrahima
En Décembre, 2018 (09:54 AM)Je trouve que ces posts sont intéressants . Il faudrait que les spécialistes sociologues , psychologue et historiens nous aident à mieux les comprendre. L’analyse qu’ils nous suggère est la suivante :
- je ne suis pas surpris du ton de certains posts ; nous n’avons pas la même vision de la courtoisie et de la pudeur ; ce que certains considèrent comme des insultes, d’autres peuvent simplement y voir de la passion ou leur façon normale de s’exprimer;
- on comprend aisément la révolte et l’indignation de certains : ils ont l’impression qu’on parle d’un monde idéal avec des valeurs qu’ils ne voient plus. Récemment, nous avons enregistré des scènes de violence verbale ou de violence physique qui nous ont tous surpris. Chacun essaie de faire le diagnostic;
- rares sont les posts qui s’intéressent au fond de l’article ; le débat est plutôt orienté vers la dichotomie wolof-non wolof; en terme de réflexe d’apprentissage, nous sommes plus attirés par ce qui sépare que par ce qui unit ; je crois que les premiers posts de certains, ayant apprécié ce travail, ont pu heurter la sensibilité d’autres personnes; j’ai eu un petit sourire aux lèvres (par autodérision) en lisant celui qui a suggéré qu’on introduise ces éléments à l’école sans tenir compte de la diversité qui existe dans ce pays;
- j’ai senti une sorte de purge (les gens sortent ce qu’ils ont dans le cœur) ; je trouve cela très sain tant qu’on arrive à canaliser le débat dans une certaine limite ; Au moment où l’on parle de panafricanisme ou même plus (moi je me considère comme un citoyen du monde), nous devons plus regarder ce qui nous unit , nous relie que ce qui nous différencie ; le gros défi est à ce niveau.
Lune
En Décembre, 2018 (10:08 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (10:46 AM)Anonyme
En Décembre, 2018 (11:39 AM)Vous verrez les insultes diaboliques de ce malade mental. Mais je sais que vous trouverez un moyen de le dédouaner.
Anonyme
En Décembre, 2018 (13:06 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (13:21 PM)Ne surtout pas perdre de vue le formidable brassage culturel au Sénégal et ailleurs. Quelqu'un avec du sang wolof et serrere par exemple risquerait de ne plus savoir ou vouloir où se positionner à cause des propos insignifiants des uns et des autres . Nous sommes dans un monde moderne, il nous faut réfléchir sur les repères à mesure de nous aider à créer et fortifier nos bonnes actions, activités, initiatives de développement. Un climat de paix, de compréhension mutuelle pourrait nous y amener.
Les autres peuples réfléchissent à encore plus et mieux de moyens de subsistance.
Faisons en de même.
J'encadre en ce moment une start-up composée de trois jeunes issus de milieux différents (wolof, peulh et diola). Je les ai bien observés pendant longtemps avant d'accepter de les encadrer. Ce qui m'a plu le plus c'est qu'ils sont tellement soudés et tournés vers l'avenir.
Alors messieurs, ne serait-ce que pour ce genre de groupe d'individus, arrêtez de nous abreuver d'insultes ou de commentaires déplaisants.
TOURNONS-NOUS VERS L'AVENIR.
Mbidous=collabos
En Décembre, 2018 (13:52 PM)Il était une fois, une intronisation d’une princesse à Nder, capitale du royaume du Walo. Dès son accession au trône, le 1er octobre 1846, la reine Ndatté Yalla Mbodj exerce le pouvoir comme un ’véritable’ Brack (nom donné aux rois du Walo). Son règne sera marqué par une défiance permanente des colonisateurs français. Elle va même livrer une bataille acharnée contre Louis Faidherbe, dont le pont de Saint-Louis porte le nom. Une bataille que ses troupes vont perdre devant l’armée du gouverneur. Dans la bande dessinée Talaatay Nder : La véritable histoire de Nder racontée aux enfants, Fatou Sow Sarr conte l’avant et l’après Ndatté Yalla à Nder. La directrice du laboratoire Genre et Recherche scientifique de l’Ifan remonte jusqu’au règne du Brack Amar Fatim Borso, le père de la princesse Ndatté Yalla pour raconter le drame des femmes de Walo qui se serait produit un certain mardi. La bande dessinée a été présentée mardi à l’Ucad II à l’Université de Dakar. Le 7 mars 1820, des femmes de Nder consentirent le sacrifice ultime pour ’leur patrie, au nom de l’honneur, de la dignité et de la liberté.’
Ce jour-là, des dignitaires du royaume étaient à Saint-Louis, en compagnie du roi Amar Fatim Borso qui soignait sa jambe fracturée lors d’une attaque survenue le 21 septembre 1819. Les guerriers des états Maures et Toucouleurs, qui voulaient islamiser le Walo animiste, s’allièrent au maitre des colonies, François Pellegrin et “profitèrent” de l’absence du Brack pour attaquer la capitale. Sous la direction de la Linguère Fatim Yamar Khouryaye Mbodj, les femmes se déguisent en hommes et ripostent. Les assaillants se replient, les guerrières crient victoire et ôtent leurs turbans. Elles dévoilent alors leur identité et provoquent “un sursaut d’orgueil mâle” chez les envahisseurs. Ces derniers reprennent les armes, reviennent à l’assaut et auront finalement raison des femmes. Encerclée, la Linguère qui avait organisé la résistance, ainsi que plusieurs de ses “sœurs d’armes”, décident de s’immoler par le feu. Avant de se donner la mort, Fatim Yamar Khouryaye Mbodj va ordonner à une jeune fille, Saydani, de se dissimuler derrière un grand canari pour que “la tragédie de Nder ait un témoin et soit connu par le Walo et dans le reste du monde”. Elle aura également pris le soin de faire évacuer ses deux filles, Ndaté Yalla et Ndieumbat, âgées respectivement de 10 et 12 ans. Elles seront confiées à leur tante paternelle, Ndickou Fatim Borso à Niassène, “pour préserver la lignée des Tédiek” qui conserva le pouvoir pendant plus de 50 ans au Walo.
Les deux princesses vont finir par diriger le royaume après plusieurs années. C’est l’aînée qui dirige d’abord Nder. Son règne sera marqué par la volonté de donner ’un répit à son peuple agressé de toutes parts par les voisins maures et toucouleurs.’ C’est finalement en 1846 que Ndatté Yalla va accéder au trône. Elle sera vaincue par le gouverneur Faidherbe “grâce à la supériorité de son armement”, le 5 février 1855. Ndatté Yalla se réfugie au royaume du Cayor d’où était originaire son mari, Marosso Tassé Diop. Talaatay Nder : La véritable histoire racontée aux enfants est réalisée pour inscrire dans la conscience des plus petits ’les principes de justice, d’égalité et de bravoure’. Selon Fatou Sow Sarr la cible a la mémoire fraîche et il faut la nourrir à la “bonne source”. Pour la sociologue, il est du devoir des scientifiques de rétablir la vérité sur la date et la nature de cet évènement tragique ’qui n’a rien à voir avec les razzias maures comme l’ont raconté certains romanciers et écrivains étrangers’. Talaatay Nder : La véritable histoire de Nder racontée aux enfants de Fatou Sow Sarr : Bande dessinée, 31 pages, Prix : 1500 FCFA.
Anonyme
En Décembre, 2018 (15:00 PM)Maxu
En Décembre, 2018 (15:18 PM)Maxu
En Décembre, 2018 (15:18 PM)Maxu
En Décembre, 2018 (15:19 PM)Maxu
En Décembre, 2018 (15:19 PM)Jean
En Décembre, 2018 (16:02 PM)Toucouleur yi wakhlén sén wakou bopp té guiné thi Sérére yi
Anonyme
En Décembre, 2018 (16:26 PM)Débat pertinent et opportun qui vient à son heure, au soir du crépuscule des valeurs. Seulement, l'intérêt d'un tel débat se trouve dans la prise en charge et l'appropriation de ces vertus qu'elles soient, sereres, toucouleures, diolas, bambara, soces ou wolof. Réfléchir sur notre héritage commun afin de bâtir notre nation, par conséquent notre commun vouloir de vie commune, consiste à se soumettre à une introspection individuelle et collective pour passer à la loupe notre patrimoine éthique commun et ce que nous devons en faire et laisser à la postérité.
Aussi, nous ne devons aucunement perdre de vue l'essentiel, qui est ici notre posture et notre attitude par rapport à une réflexion de fond, qui interpelle chacun et tous.
Et les niches qu'il va falloir explorer pour l'appropriation de ces vertus sont sur tous les champs de la vie National au niveau temporel et meme spirituel.
Les valeurs sont au debut et à la fin de tout et cela dans les deux demeures.
Que vivement Allah te soutienne dans cette œuvre qui est plus que citoyenne, patriotique et républicaine.
Anonyme
En Décembre, 2018 (16:30 PM)Débat pertinent et opportun qui vient à son heure, au soir du crépuscule des valeurs. Seulement, l'intérêt d'un tel débat se trouve dans la prise en charge et l'appropriation de ces vertus qu'elles soient, sereres, toucouleures, diolas, bambara, soces ou wolof. Réfléchir sur notre héritage commun afin de bâtir notre nation, par conséquent notre commun vouloir de vie commune, consiste à se soumettre à une introspection individuelle et collective pour passer à la loupe notre patrimoine éthique commun et ce que nous devons en faire et laisser à la postérité.
Aussi, nous ne devons aucunement perdre de vue l'essentiel, qui est ici notre posture et notre attitude par rapport à une réflexion de fond, qui interpelle chacun et tous.
Et les niches qu'il va falloir explorer pour l'appropriation de ces vertus sont sur tous les champs de la vie National au niveau temporel et meme spirituel.
Les valeurs sont au debut et à la fin de tout et cela dans les deux demeures.
En revanche, les vertus de véridicité et non Vérité, de sincérité et d'humilité seraient aussi à prendre en compte dans votre contribution magistrale
Que vivement Allah te soutienne dans cette œuvre qui est plus que citoyenne, patriotique et républicaine.
Poste40
En Décembre, 2018 (17:22 PM)Poste40
En Décembre, 2018 (20:35 PM)Participer à la Discussion