
«Et on gagnera !». Ce sont les mots d’Alpha Waly Diallo, membre du directoire de campagne de Taxaw Temm. Ce militant qui, dans la manifestation du 18 février 2012, venait de recevoir une bombe lacrymogène à bout portant sur la tête, lancée par un agent de police qui, sans aucun doute, visait directement la personne du leader du mouvement, Ibrahima Fall.
Présenté comme un parfait inconnu il y a près d’un an, le Professeur Fall, comme on l’appelle affectueusement, est l’homme qui fait trembler en ce moment le régime d’Abdoulaye WADE. Après avoir impressionné par les valeurs brillantes qu’il incarne, l’ancien sous-secrétaire général des Nations Unies est en train de prouver sa grande intelligence politique. En 24 heures il a su prouver à l’opinion internationale comment Wade et ses sbires foulent aux pieds les lois de notre pays. Tels des novices, le clan wadiste, entrainé par un ministre de l’Intérieur aussi incompétent qu’arrogant, est tombé pieds et mains liés dans un piège duquel ils ne ressortiront jamais. Le Professeur de droit et l’homme d’expérience qu’est Ibrahima Fall n’a eu besoin que d’actionner un bouton, celui de la loi électorale, pour enterrer les derniers espoirs du régime libéral. En effet, le préfet de Dakar s’est basé sur un simple arrêté pour interdire une manifestation que la loi électorale autorise en son article L-61. Comble du ridicule et de l’arbitraire, même un étudiant de première année de Droit est conscient de la primauté de la loi sur l’arrêté.
C’est en découvrant qu’il a été ridiculisé par la stratégie astucieuse d’un homme, Ibrahima Fall, que le régime de Wade a opté pour ce qu’il sait faire de mieux : la répression. Depuis près de 48 heures Dakar est en état de siège, quadrillé par de jeunes policiers formatés pour charger encore et encore. Les dérapages ne se sont pas fait attendre. Après avoir jeté plusieurs bombes lacrymogènes dans un lieu de culte musulman, voilà qu’on a voulu, le 18 février 2012, toucher à l’intégrité physique d’Ibrahima Fall, candidat qui n’est coupable que d’exercer un droit conféré clairement la loi de notre pays.
Autant de signes qui donnent raison à notre compagnon Alpha Waly Diallo quand il dit : « on gagnera !». Mon, sang n’a fait qu’un tour quand je l’ai vu se relever, le visage en sang, arborant les couleurs nationales et prononçant ces mots lourds de sens. Je n’ai pas résisté à comparer cette image à celle du peuple sénégalais qui, tout le long du régime de Wade, a vécu le mépris, l’irrespect et l’insolence. Voilà qu’il se relève, fier et fort, prêt à ne laisser aucun assoiffé de pouvoir, s’appelle-t-il Abdoulaye, lui confisquer plus longtemps ses lendemains.
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