Monsieur le Président de la République,
En apprenant votre démission de toutes les instances dirigeantes du parti Pastef, j’ai applaudi avec beaucoup d’enthousiasme, enfin l’homme d’État que le Sénégal attendait me disais-je. Eurêka ! Oui, je me disais que voici enfin le Chef qui incarne les ruptures tant espérées depuis nos indépendances. Vous vous êtes érigé en modèle, joignant l'acte à la parole, un Président qui a su se mettre au-dessus des querelles partisanes, symbole vivant de l’équidistance, non seulement entre les citoyens mais aussi entre les institutions.
Mais Monsieur le Président, permettez-moi de le dire, avec tout le respect dû à votre fonction : vous vous êtes trompé. Qui bene amat, bene castigat – « Qui aime bien, châtie bien ». Ce n’est pas dans la lettre de votre acte que vous péchez mais dans l’esprit. Une déclaration, lorsqu'elle est faite, engage non seulement celui qui la prononce mais l’avenir de la nation qu'il sert. C'est une promesse, et dans notre culture la parole donnée est sacrée, c’est une flamme allumée, une signature gravée dans le marbre. Votre parole, Monsieur le Président, ne doit pas vaciller sous le poids des manœuvres politiciennes, elle ne doit pas donner l’impression d’être l’expression d’un stratagème de l’opportunisme politique.
Oui Monsieur le Président, votre fonction présidentielle vous confère le pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale, cela va sans dire. Mais la vertu démocratique, l'élégance républicaine et l’éthique de la parole donnée vous enjoignent de respecter vos engagements solennels : laisser d’abord la déclaration de politique générale du Premier ministre se tenir comme l’exige la constitution. Cette démarche serait l'incarnation même du respect aux principes fondateurs de notre république.
Montesquieu affirme à juste titre que la démocratie est ce régime libre où le peuple, à la fois souverain et sujet, choisit parmi ses égaux les représentants de la loi. Elle repose sur un seul principe : la vertu. Cette vertu comme nous l’explique votre partenaire politique Mélenchon dans son livre intitulé « De la vertu » c’est le dévouement absolu, le patriotisme, la droiture morale mais aussi la soumission aux lois et à l’égalité. Ce sont ces vertus qui nous permettent de nous élever et de pouvoir transcender nos intérêts égoïstes et d’être au service de l’intérêt général, faisant ainsi de la loi la seule autorité suprême. D’ailleurs c’est par elle que vous régnez, et ce n'est qu'à son nom que vous pouvez exiger obéissance aux gouvernés.
Monsieur le Président, nous avons encore foi en vous, foi en votre engagement sincére pour la rupture, foi en vos promesses qui sont réalistes. Qui bene amat, bene castigat. Nous croyons en votre volonté de restaurer cette vertu, cette sagesse démocratique qui a tant manqué à notre pays et qui seule peut nous guider vers une gouvernance juste et éclairée.
Je prie le Tout-Puissant pour qu’il vous garde au cœur de cet équilibre vertueux « té mou mousseule la si diêngeu ak niaka mandou », pour que vous demeuriez l’ardent défenseur de lois sages, justes et constitutionnelles. Que jamais vous ne deveniez ce que Honoré de Balzac appelait si prosaïquement un parvenu, cet homme qui, ayant gravi les hauteurs du pouvoir, ne révèle plus que ses côtés honteux.
"Les parvenus sont comme les singes desquels ils ont l’adresse : on les voit en hauteur, on admire leur agilité pendant l’escalade ; mais arrivés à la cime, on n’aperçoit plus que leurs côtés honteux."
— Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée.
— Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée.
Monsieur le président, en tant que simple citoyen, nous ferons de notre mieux afin que votre nom reste gravé dans l’histoire non pas comme un parvenu, mais comme celui qui, dans l’ombre de la République, aura restauré l’honneur et la vertu à l’image des grands hommes d’état que ce pays a connu.
Dr Khadim Ngom
Citoyen sénégalais.
Dr Khadim Ngom
Citoyen sénégalais.
7 Commentaires
Mais enfin, c'est quoi cette histoire
Svp Parlez Sans Balzac Montesq
En Septembre, 2024 (16:08 PM)Badji Diafar
En Septembre, 2024 (12:26 PM)Il Faut Dire Que..
En Septembre, 2024 (16:55 PM)Que Vous Faut Il De Plus?
En Septembre, 2024 (16:42 PM)L'opposition a voulu initier un jeu de dupes et est tombé dans son propre piège..On ne dit pas ici :"qui aime bien châtie bien" mais "à malin mal8n et demi".Qui est pris qui croyait prendre.
Merci Diomaye !
Reply_author
En Septembre, 2024 (14:16 PM)Un Jour Viendra
En Septembre, 2024 (14:24 PM)Reply_author
En Septembre, 2024 (14:46 PM)L'oeil De Cheikh
En Septembre, 2024 (16:55 PM)Cher Dr Khadim Ngom,
Je prends acte de votre article, mais je tiens à exprimer mon désaccord avec certaines de vos affirmations. Qualifier le Président Diomaye de "parvenu" est non seulement irrespectueux, mais aussi réducteur face à l'engagement et aux actions qu'il a entreprises pour ce pays.
Où étiez-vous, Monsieur Ngom, lorsque Macky Sall violait les lois de la République, tentant d'imposer un troisième mandat en violation flagrante de la Constitution ? Avez-vous alors pris la plume pour dénoncer ces dérives autoritaires ? Il est facile aujourd'hui de citer Montesquieu et Balzac pour tenter de légitimer vos critiques, mais où était votre voix lorsque les institutions de notre pays étaient bafouées ?
Le Président Diomaye, contrairement à son prédécesseur, n'a jamais violé la loi. Il a pleinement le droit de dissoudre une Assemblée nationale composée en majorité de députés dont le comportement a souvent été indigne de leur fonction. Si cette Assemblée avait été maintenue, elle aurait sans doute voté une motion de censure uniquement pour saboter l'action du gouvernement, plutôt que de servir les intérêts du peuple sénégalais.
Vos références littéraires sont respectables, mais elles ne suffisent pas à masquer une réalité politique complexe. Vous auriez pu citer Serigne Touba, votre homonyme, ou El Hadj Malick Sy pour des paroles plus en phase avec nos réalités culturelles et politiques. C’est en soutenant le Président Diomaye et son gouvernement que vous pourrez réellement servir l'intérêt général et contribuer à l'épanouissement de notre nation.
Je vous invite, si votre amour pour le Sénégal est aussi sincère que vous le prétendez, à cesser ces critiques infondées et à rejoindre les rangs de ceux qui œuvrent pour la stabilité et le progrès de notre cher pays.
Respectueusement,
L’Oeil de Cheikh
Citoyen sénégalais
https://www.facebook.com/oeil.de.cheikh
Véridique
En Septembre, 2024 (17:01 PM)Participer à la Discussion