Un groupe d'intellectuels mourides a remis un document au Khalife général des Mourides en vue du Magal 2020 dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19.
Sur le fond, la démarche n'a rien d'inédit. Les descendants de Serigne Touba, ses illustres Khalifes ont toujours travaillé en parfaite intelligence avec les ressources humaines de qualité qui sont légion dans la communauté mouride.
Des hommes et femmes qui sont entièrement à la disposition de leurs guides charismatiques qui indiquent la voie à suivre. De Cheikh Mouhamadou Moustapha à Cheikh Mountakha, ce style de management basé sur la clairvoyance, le ndigueul et de son acceptation est resté intact. La décision vient de Serigne Touba qui est le Khalife. Et même s'il est possible qu'il discute avec qui de droit, le premier mot et le dernier mot lui revient.
C'est pourquoi, j'ai été particulièrement navré en lisant dans la presse des travaux de recherche qui étaient pourtant destinés exclusivement à Serigne Mountakha.
Comment un " outil d’éclairage scientifique, comportant de nombreuses préconisations sanitaires très utiles pour l’organisation du Magal" qui devrait permettre à l'autorité suprême de Touba de prendre une décision, comme le disent ses auteurs, est largement partagé sur la place publique? N'y a-t-il pas ici un manque de respect notoire et une violation flagrante à l'orthodoxie mouride et aux règles de bienséance tout court ?
Car, il est clair que, si l'objectif unique de ces recherches était d'informer et "d'éclairer la lanterne de l'autorité", une attitude plus sage devrait être adoptée. Des initiatives analogues sont menées tous les jours pour la communauté mouride sans que ses auteurs ne soient obligés de se mettre en vedette et de clamer : "je l'ai fait, c'est moi qui ai poussé le guide à faire ça". C'est de l'irrespect notoire.
La voie royale dans le Mouridisme est d'obéir à l'autorité suprême et non d'essayer de le conseiller en public, le mettre devant un "fait accompli".
La démarche de ses "intellectuels" est dès lors d'une maladresse décapante. Elle constitue un précédent dangereux qui tend à remettre en cause l'autorité, du moins l'affaiblir en voulant anticiper une décision future. Certes le "rapport" remis au Khalife, fuité puis publié, propose deux scenarii mais il est quasi certain qu'il pense plutôt pour un "Magal à domicile" en mettant en relief des évidences.
Le fait de souligner si malencontreusement le Magal 2004 et l'épidémie de choléra de cette année, participe de cette volonté de vouloir convaincre vaille que vaille. D'ailleurs, les chiffres et l'ampleur de cette maladie après le Magal sont vagues et douteux.
La presse qui s'intéresse peu aux "trains qui arrivent à l'heure" n'a fait que son travail en exploitant la partie du rapport qu'elle juge plus intéressante. Pourquoi jouer à l'équilibrisme si on connaît les intentions clairement affichées des "rapporteurs" ?
Il est temps que ce "groupe de recherche" avoue leurs erreurs graves et s'engagent à éviter de tels errements dans l'avenir.
L'attitude d'un mouride quel que soit son "niveau d'intellectualité" c'est de se taire et suivre les recommandations de celui à qui nous avons tout confié. Al Mountakha dont le leadership n'est plus à démontrer va livrer la bonne parole, comme à son habitude. Des mesures justes pour tous.
Mouride Ndigël.
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