Les
faits rapportés par la presse du jour, au sujet du procès de l’ancien Ministre
d’État Karim Meïssa Wade, font état d’une expulsion manu militari d’un de ses
avocats décidée par le Président du tribunal, des violences physiques exercées sur
le prévenu (il prétend avoir été brutalisé et tabassé par ses gardes
pénitenciers dans le box des accusés) et, affront suprême, une humiliation en
lui passant les menottes aux mains suite à son refus de rejoindre la salle
d’audience sans ses avocats. Ces faits, s’ils étaient confirmés seraient d’une
extrême gravité. Plus aucun doute n’est permis sur la façon dont le procès de Karim
Wade est mené, laquelle va à l’encontre des règles d’une bonne administration
de la justice. Ces faits, eu égard à leur nature et à leur gravité, feraient
chacun de nous un citoyen en sursis. Je m’étais juré de ne jamais me prononcer
sur une affaire pendante en justice et que j’attendrai la sentence à rendre par
la CREI pour me
faire une opinion et, éventuellement, prendre position. Cependant, comme tout
démocrate soucieux de vivre dans un État de droit, la gravité des faits
m’oblige à dénoncer la manière dont la justice en train d’être rendue dans
cette affaire. Je ne compte pas rentrer dans le fond du dossier (ce que je ne
peux pas puis que n’y ayant pas accès) ni m’inscrire dans une discussion sur la
légalité des procédures utilisées jusqu’ici. Je me limite aux faits qui ont,
jusqu’ici, émaillé le déroulement de cet important procès et, subséquemment,
dénoncer ce qui me paraît injuste et porteur d’inquiétudes. Je suis d’autant
plus à l’aise pour le faire étant donné que je ne connais pas Karim Wade ni
d’Adam ni d’Ève. Nos chemins ne se sont jamais croisés. De surcroît, je n’ai
jamais supporté le PDS ni voté en faveur de son secrétaire général. J’ai
combattu ce parti et ses responsables jusqu’à leur évincement du pouvoir au nom
des principes et valeurs que je partage avec nombre de sénégalais. Ces
principes et valeurs demeurent toujours les mêmes, peu importe les hommes qui incarnent,
aujourd’hui, le pouvoir.
Des doutes sur l’impartialité
et l’indépendance des juges de la CREI
Une
bonne administration de la justice renvoie, entre autres, aux exigences
d'impartialité et d'indépendance des juges. À la lumière de la manière avec
laquelle les juges de la CREI pilotent ce dossier, je suis devenu sceptique
quant à leur impartialité et à leur indépendance.
Le
manque d’impartialité du procureur spécial d’alors (Alioune N’Dao) est apparu
dès sa première et catastrophique conférence de presse, lorsque celui-ci viole
le principe de la présomption d’innocence en citant Karim Wade sur une courte
liste de personnes, qui constituent sa priorité, dont l’enrichissement illicite
se compte en milliards de francs CFA. Ce même procureur, très spécial, n’a pas
manqué de dire, haut et fort, qu’il n’appliquera pas une décision de la Cour de
Justice de la CEDEAO confirmant que Karim Wade devrait bénéficier d’un
privilège de juridiction, donc jugé
Haute
Cour de justice et non par la CREI. Dans une brillante contribution (WALF quotidien,
en date du 18 août 2014), le Professeur Abdel Kader Boye reconnu pour ses
compétences et son indépendance écrivait : « cette décision qui s’impose à toutes les juridictions sénégalaises,
comme à toutes les autorités chargées de veiller à son application, aurait dû
mettre un terme à la procédure initiée par le procureur spécial. C’est une
question d’obligation internationale qui pèse autant sur les autorités publiques
concernées que sur les juges ». Le manque d’impartialité de certains juges de
la CREI s’est plusieurs fois manifesté lors des audiences comme, par exemple,
la manifestation de comportements bizarres sinon incompréhensibles de la part du
Président Henri Grégoire Diop qui n’hésite jamais à briser l’élan des avocats
de la défense (notamment en leur coupant la parole) ou voler au secours des
avocats de l’État (en leur accordant toute la latitude pour exprimer leurs
points de vue). Ce même Président n’a pas hésité à tordre le coup aux règles
établies en allant, en catimini, à la Clinique ou était interné Ibrahim Khalil
Bourgi alias Bibo pour procéder à son interrogatoire sans la présence de ses
avocats. Ce qui est de nature à jeter le trouble sur pareille attitude.
Quant
à l’indépendance des juges, plusieurs faits sont venus semer le doute dont le
plus récent est la fameuse accusation que Karim Wade a lancée à la face du
substitut du procureur spécial lorsqu’il affirme « Antoine Félix Diom, répond régulièrement au téléphone du Président
Macky Sall ». Tout le monde a remarqué que l’intéressé, toujours prompt à
croiser le fer, s’est abstenu, face à cette accusation faite devant lui, de
toute réaction ou mise au point. Il confirme, ainsi, l’adage voulant « qui ne dit rien, consent ». Je sais,
et c’est prouvé, que la magistrature sénégalaise regorge en son sein plusieurs
éléments dont la probité et l’indépendance ne souffrent l’ombre d’un doute.
Comme aussi, hélas, il est connu que le pouvoir politique parvient, dans beaucoup
de dossiers, à instrumentaliser la justice. Inutile d’essayer de se voiler la
face, c’est la triste réalité. Une voix plus autorisée que la mienne, celle de
Monsieur Ousmane Camara, ancien Ministre et ancien Président de la Cour Suprême
ne dit pas autre chose lorsqu’il écrit à la page 247 de ses mémoires intitulés « Mémoires d’un juge africain » que « je me convaincs que le terme de Pouvoir
judiciaire est un pompeux euphémisme cachant une réalité peu reluisante. Il est
plus judicieux de parler de séparation de fonctions que de séparation des
pouvoirs ».
Des pièces du dossier
régulièrement à la "Une" de certains organes de presse
Tout le monde a pu constater, qu’il n’existe pas une
semaine où des procès-verbaux d’audition ou d’autres pièces versées au dossier,
au cours de la phase d’instruction, soient étalés sur la place publique à
travers certains organes de presse. Pas plus que hier, un site en ligne a
diffusé semble être des relevés bancaires qui auraient été produits par des
établissements bancaires et concernant «
les hommes de confiance de Karim Wade ». Sur ce même site, on trouve,
également, des pièces versées au dossier concernant des biens immobiliers
imputés à Bibo Bourgi. Qui sont les auteurs de ces fuites savamment organisées
et qui vont toujours dans le même sens, celui voulant accréditer, d’avance, la
culpabilité de Karim Wade ? Je ne peux pas répondre, avec exactitude, à
cette question, mais sans risque de me tromper, je peux affirmer qu’elles
émanent de la partie qui accuse. Une accusation sûre de ses preuves, n’a pas
besoin de plaider par presse interposée. Elle les exhibe devant le tribunal au
moment opportun tout en attendant, dans la sérénité, une décision finale qui
lui serait favorable. Cette façon de faire a fait germé en moi des doutes
supplémentaires, voire conforter l’idée selon laquelle on est en face d’un
procès aux relents politiques.
Des traitements de la
défense qui paraissent iniques et indignes dans un État de droit
Aujourd’hui,
j’ai l’impression que les juges de la CREI n’ont pas encore pris conscience que
les impératifs d’un État de droit ainsi que les aspirations des justiciables ne
requièrent pas seulement que justice soit rendue dans les règles de l’art. Ils exigent,
aussi, que la justice soit perçue comme une institution juste. À cet égard, il
est inadmissible qu’un prévenu, n’importe lequel, soit brutalisé par les forces
pénitencières chargées d’assurer sa sécurité au sein même du temple de Thémis
jusqu’à lui occasionner des lésions corporelles. Il faut rappeler que Karim
Wade a exercé de hautes fonctions (Ministre d’État) et qu’il est attrait devant
la CREI non pas pour détournement de deniers publics, mais d’enrichissement
illicite. Il est tout à fait concevable et humainement acceptable qu’un prévenu
attende ou refuse de retourner à une audience sans se faire entourer par ses
avocats. Il est injuste qu’un inculpé fasse les frais d’une guerre, larvée ou
ouverte, entre un de ses avocats ou tous ses et un Président du tribunal. Il
est aussi fort condamnable que les pouvoirs conférés à un Président soient
utilisés pour humilier un justiciable. Bien que tous les citoyens soient égaux
devant la Loi et la justice, il est difficilement acceptable de voir un
Président du tribunal se montrer discourtois à l’endroit d’un ancien
Garde-des-Sceaux, avocat de la défense, en allant jusqu’à ordonner son
expulsion, manu militari, d’une salle d’audience. En se montrant pugnace,
engagé, déterminé, voire déroutant, l’avocat de la défense est dans son rôle et
il le fait à ses risques (et aux risques de son client). Ramener tout à sa
personne et étaler ses susceptibilités personnelles face aux sorties des
avocats de la défense au point de vouloir user et abuser des pouvoirs d’un chef
de juridiction, ce n’est pas ce qu’on attend d’un Président dont l’une des
principales forces devraient être le sens de l’écoute active. J’ai honte des
images que j’ai vues aujourd’hui. Je suis envahi par une inquiétude subite et
angoissante, celle de savoir que le justiciable sénégalais, que je suis comme
n’importe lequel de mes compatriotes, pourrait faire l’objet de traitements
dégradants de la part de personnes chargées de dire la justice au nom du
Peuple. Aujourd’hui c’est Karim Wade, demain cela pourrait être moi, un parent
proche ou un ami. Raison pour laquelle je ne pouvais pas me taire et laisser
passer de tels comportements qui n’ont pas leur place dans la justice de notre
pays
pourquoi a t il vole les biens de particuliers dans dakar? pourquoi a t il vole et dilapide nos ressources? pourquoi s'est il paye un avion prive a nos depens? ..il n y a aucune inquietude il merite le traitement et les privileges consentis a tout senegalais en accusation. il a les memes droits et les memes devoirs...en fait ce monsieur est meme privilegie: pourquoi ne partage t il pas sa cellule avec d autres detenus alors qu il y a un probleme d espace a rebeuss.
merci mr ndour. le pb c'est notre président. un homme trop faible pr prendre des décisions, en finir avec ce procès et cette crei. Mais ds ce cas antoine diome perdrait son poste, abdoulaye sylla AHS aussi etc... les interets économiques des proches du palais, ces avocats de l'état grassement payes font que macky ne peut rien faire sinon continuer ce procès qui va pt être écourter son mandat.
Savez -vous que SIDIKI KABA etait à deux doigts d'être avocat de KARIM WADE.Lorsque le pouvoir l'a su, ils lui ont fait miroiter le poste qu'il occupe aujourdhui.
Macky yalla mola eupe dole yaw ak Grégoire diop alioun ndaw Antoine ndiom amath dasoxor felix sow latif coulibali youkhou ndour yalla molen di wer lou nek defnguenko waye dara linguen beugue moy rayko dousoty guathia moleni ray on dirait ay deume waye ki boungen koleke deh boungen konane deh boungenko rayee gueneu rewmi
Mais que croient ces senegalais qui pensent que karim doit avoir un traitement spécial?
Qui est ce gosse pour braver la justice, refuser d'obéir à la cour, tourner en dérision les questions, rire dans la salle d'audience, se faire applaudir etc?
Pourquoi ces prétendus intellectuels se croient -ils devoir faire leur article pseudo inttelllectuel pour stigmatiser la justice?
La crei n'arriver a rien en usant de cette brutalite je pense meme qu'elle devra en finir avec ce proces fleuve et annoncer un verdict .Ce proces dailleurs a tout l'air d'un reglement de compte politiques et une relle peur pour les elections presidentielles a venir. Quand est ce qu'il y'aura au senegal un president qui acceptera de partir apres un seul mandant ? Force est de contater que rien n'a changer veritablement dans la gestion gabegique de de ce pays.
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13 Commentaires
Mansa Wali Diom Ak Diomb 2015
En Janvier, 2015 (06:16 AM)POUR LE RESPECT DE L’ÉTAT DE DROIT ET DE DROITURE
POUR LE RESPECT DE LA JUSTICE EN TOUT ET PAR TOUS
ICI NOTRE NO COMMENT
Cheikh
En Janvier, 2015 (06:25 AM)Pas_d_inquietude
En Janvier, 2015 (06:35 AM)@sadikh
En Janvier, 2015 (06:39 AM)Ndiakhoum
En Janvier, 2015 (06:46 AM)Interetsxxxx
En Janvier, 2015 (06:48 AM)Omega112
En Janvier, 2015 (06:58 AM)Deugue Rek
En Janvier, 2015 (07:00 AM)Cix
En Janvier, 2015 (07:14 AM)Vivi
En Janvier, 2015 (07:19 AM)Quelignare
En Janvier, 2015 (07:30 AM)Qui est ce gosse pour braver la justice, refuser d'obéir à la cour, tourner en dérision les questions, rire dans la salle d'audience, se faire applaudir etc?
Pourquoi ces prétendus intellectuels se croient -ils devoir faire leur article pseudo inttelllectuel pour stigmatiser la justice?
L'auteur de cet article devrait être poursuivi.
Jo
En Janvier, 2015 (08:56 AM)Bouna N'diaye
En Janvier, 2015 (09:50 AM)Participer à la Discussion