
On n'a pas besoin d’être économiste pour analyser la situation sociale au Sénégal. Aujourd'hui, le Sénégal est l'un des pays africains où le coût de la vie est excessivement cher, en raison de la flambée des prix des produits de base et services publics tels que le transport, l’énergie et le téléphone.
Depuis l’alternance en 2OOO, l’inflation est galopante et cela pour deux raisons : l’harmonisation de la TVA à 18% par les Etats membres de l’UEMOA, dont le Sénégal fait partie et les surtaxes sur les denrées de base.
L’harmonisation de la TVA à 18% répond à la mobilisation des recettes fiscales et à l’affectation de moyens de fonctionnement suffisants pour les Etats membres de l’UEMOA. L’application de cette politique a entraîné forcément des perturbations sur la consommation des ménages dans la zone UEMOA. Face à cette situation, la plupart des Etats membres de l’UEMOA ont eu recours à des abattements sur la valeur taxable, notamment la valeur taxable en douane.
Au Sénégal, rien n’a été fait, sinon des subventions sur certains produits de base, subventions qui ont été suspendues un an plus tard, affectant inéluctablement les niveaux de vie des ménages. Excédée par la forte hausse du prix des aliments, une frange de la population sénégalaise a exprimé son indignation par des manifestations un peu partout dans le pays.
En dépit de ce cri de cœur, l’Etat, sous le régime de Wade, par je ne sais quel contournement juridique, mobilise, en plus de la TVA à 18%, des ressources fiscales supplémentaires sur les denrées de première nécessité, à savoir le riz importé, l’huile, le sucre, le lait, la farine, le ciment, le fer, le gaz butane, le carburant entre autres. Je donne un exemple simple: le prix du litre d'essence coûte 500 Frs cfa au mali (qui est pourtant membre de l'UEMOA et qui applique les 18% pour la tva ),le prix du litre de gazole coûte 325 Frs CFA et les fluctuations du carburant sur le marché international varient entre 10 et 50 Frs CFA, alors qu'au Sénégal le prix du litre d'essence coûte 889 Frs CFA soit une surtaxe de 389 Frs CFA par litre. Cette surtaxe a, non seulement aggravé le problème de la sécurité alimentaire, mais aussi accentue la pauvreté dans notre pays.
Devant cette situation inextricable, l'actuel Président Macky Sall avais pourtant promis, durant la campagne électorale présidentielle de 2012, sur un plateau d'une télévision, d'enlever ces surtaxes pour réduire le coût de la vie et pour que les sénégalais vivent normalement. Malheureusement, rien n'a été fait jusque-là.
Babacar LY, -Doctorant à la FASEG de l’UCAD
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