La passion de la connaissance a terminé son travail de sape telle une taupe
Sémou Pathé est retourné dans le ventre de La Mère.
Mais quel homme !!!
Nous étions en état de parenté stellaire.
A l’image du dieu Hermès qui conduit les âmes dans les Enfers,
Sémou Pathé Guèye a fait office de guide pour mon âme, mais aussi pour celle de beaucoup de ceux qui ont séjourné au Département de Philosophie de l’Ucad, dans les enfers de la recherche du savoir.
« Animae magnae prodigus »
Que l’on ne me parle pas de ses œuvres écrites !
Les chefs d’œuvres de Sémou sont des œuvres vivantes, au propre.
Il s’agit de ces hommes et de ces femmes, à travers l’Afrique, qu’il a faits.
Sémou était, il est un éperon épistémologique aigu
qui vous excite sur le terrain de la recherche.
Sa proximité provoquait chez moi une excitation, une démangeaison gnoséologique.
Dire qu’il m’a d’abord pris pour blondin !
C’est que l’on ne pouvait se permettre de billebauder avec lui.
Avec ce dur marteau, l’on devenait masochiste
dans la passion de la recherche du savoir.
« Il faut dire à ton maître de se reposer », m’entendais-je ressasser par ceux qui le voyaient à la télé, l’air fatigué.
J’allais le voir, cet homme je l’aimais. Vous ne pouvez pas savoir.
« Mais Gorgui, il faut te reposer un peu. Ne vois-tu pas que tu as comme des valises sous les yeux ? » Sa réponse, ponctuée de ce sourire, était souvent : « Oui, je vais me reposer. Je dois juste terminer une proposition de communication pour tel colloque, ensuite je ferai euh… chose » ; il avait toujours chose à faire.
Puissé-je être son Philoctète !
Repos éternel maintenant !!!
Daouda gueye
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