
Toute la question est de savoir ce que signifie ‘tamathil’. Plusieurs traducteurs du Coran de l’arabe vers le français retiennent la signification de ‘statues’ pour désigner ‘tamathil’. L’Isesco s’aligne sur cette définition simpliste et refuse de jeter l’opprobre sur les statues, sans doute pour des raisons tactiques de préservation du patrimoine culturel mondial même païen. Ce faisant, ils avancent que le prophète Souleymane (Paix et Salut sur lui) faisait faire des statues. Mais les meilleurs exégèses, cités par Ibn Kathir dans son ‘Tafsir’ du Coran,réfutent cette fausse traduction du mot ‘tamathil’ dans le verset cité plus haut et le désignent plutôt, ici, par ‘images sur les murs’ (1). Ces images pouvant être des dessins et des figures géométriques similaires à la célèbre étoile de David.
En tant que Prophète de Dieu, Souleymane (Psl) ne peut nullement faire ni encourager la construction de statues humaines (ou représentant des êtres vivants) décriée avant lui par le prophète Abraham (Psl). Dieu l’a bien dit dans la Sourate ‘Al Bakhara’ (La vache) : ‘Souleyman (Pql) n’a point fait de l’associanisme. Mais c’est plutôt les Djinns qui faisaient de l’associanisme et qui enseignaient aux gens la magie…’
En définitive, être arabisant ne veut pas dire savoir interpréter le Coran. Les savants disent qu'un Mufassir ou le commentateur du Coran doit avoir une connaissance vaste et approfondie de la syntaxe, de l'étymologie, de la rhétorique et de la littérature de la langue arabe, ainsi qu'une bonne maîtrise de la sunna du Prophète (Paix et Salut sur Lui) et des fondamentaux de la jurisprudence islamique (usûl al fiqh).
Moubarack LO Email : [email protected]
Note : C’est une erreur de confondre ‘tamathil’ de la sourate ‘Al Anbiya, les prophètes’ avec ‘tamathil’ de la sourate ‘Saba’. Chaque mot de la langue arabe (ici ‘tamathil’ qui signifie ‘représentations’) pouvant avoir une signification variable suivant le contexte dans lequel il est utilisé. Ainsi, le mot ‘souboul’ signifie ‘chemins tortueux’ dans la sourate ‘Al An Am’, (Les bestiaux, sourate 6, verset 153) et ‘chemins de la paix’ dans la sourate ‘Al Ma Ida’ (La Table, sourate 5, verset 16). Tout ceci participe des règles élémentaires de la rhétorique coranique et de la linguistique arabe.
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