D’emblée, nous tenons à magnifier la décision des nouvelles autorités d’introduire l’enseignement de l’anglais à l’école élémentaire compte tenu de l’importance de cette langue qui n’est plus à démontrer. En plus, des études ont montré que les enfants surpassent de loin les adultes dans leur capacité à apprendre inconsciemment de nouvelles règles linguistiques.
Cependant, vouloir passer à l’acte dès le mois d’octobre 2024 serait mettre la charrue avant les bœufs. Comment peut-on affirmer que la plupart des instituteurs ont des diplômes en anglais ou même s'ils n'en ont pas, ils ont appris l'anglais au collège et au lycée, ce qui leur permet d'avoir assez de bagages pour enseigner l'anglais au CM1 et au CM2 ? Un tel raisonnement ne prend pas en compte la complexité de la didactique de l’anglais, langue seconde qui est différente de la didactique du français à laquelle ces instituteurs sont plus habitués. En effet, les méthodes utilisées pour enseigner l’anglais évoluent de jour en jour et le fait d’utiliser les anciennes méthodes qui, le plus souvent ne mettent l’accent que sur l’enseignement de la grammaire n’aideront pas les élèves. Avec ces méthodes, les élèves vont bien maitriser la grammaire mais auront de réelles difficultés à communiquer.
Par conséquent, se rabattre sur les instituteurs ne saurait être la bonne solution. Certains nous diront que l’expérience a bien marché avec les chargés de cours. Cependant, il est important de souligner que ces chargés de cours, une fois au collège, ont la chance de bénéficier de l’encadrement pédagogique des collègues communément appelés doyens, qui sont rompus à la tâche. Ils ont aussi la chance de prendre part à des cellules d’animation pédagogique organisées par les cellules zonales d’anglais. Cette opportunité de côtoyer directement les professeurs d’anglais, les instituteurs ne l’ont pas. En plus, ces derniers sont déjà trop chargés avec la préparation de leurs fiches destinées à l’enseignement de la discipline pour laquelle ils ont été formés. Leur demander d’en rajouter une autre pour laquelle ils n’ont pas été assez outillés risque d’être un fardeau pour eux.
Nous préconisons, comme alternative le recrutement d’un personnel qui sera exclusivement chargé de l’enseignement de l’anglais à l’école élémentaire. Ce recrutement sera fait sur la base d’un concours à l’instar du CREM comme c’est le cas avec l’enseignement du français et de l’arabe à l’école élémentaire. Après le recrutement, ce personnel sera formé pour au minimum six (06) mois voire un (01) an avant d’être affecté en raison d’un enseignant par établissement. Chacune des classes dans lesdits établissements va bénéficier d’une (1) heure ou deux (2) heures de cours par semaine. Vous conviendrez avec moi que ceci ne peut pas être fait d’ici au mois d’octobre 2024. Rien ne sert de courir, il faut tout simplement partir à point.
Racine DIA,
Linguiste, didacticien des langues
Professeur d’anglais au lycée Blaise SENE de Loul Sessene/Fatick
Cependant, vouloir passer à l’acte dès le mois d’octobre 2024 serait mettre la charrue avant les bœufs. Comment peut-on affirmer que la plupart des instituteurs ont des diplômes en anglais ou même s'ils n'en ont pas, ils ont appris l'anglais au collège et au lycée, ce qui leur permet d'avoir assez de bagages pour enseigner l'anglais au CM1 et au CM2 ? Un tel raisonnement ne prend pas en compte la complexité de la didactique de l’anglais, langue seconde qui est différente de la didactique du français à laquelle ces instituteurs sont plus habitués. En effet, les méthodes utilisées pour enseigner l’anglais évoluent de jour en jour et le fait d’utiliser les anciennes méthodes qui, le plus souvent ne mettent l’accent que sur l’enseignement de la grammaire n’aideront pas les élèves. Avec ces méthodes, les élèves vont bien maitriser la grammaire mais auront de réelles difficultés à communiquer.
Par conséquent, se rabattre sur les instituteurs ne saurait être la bonne solution. Certains nous diront que l’expérience a bien marché avec les chargés de cours. Cependant, il est important de souligner que ces chargés de cours, une fois au collège, ont la chance de bénéficier de l’encadrement pédagogique des collègues communément appelés doyens, qui sont rompus à la tâche. Ils ont aussi la chance de prendre part à des cellules d’animation pédagogique organisées par les cellules zonales d’anglais. Cette opportunité de côtoyer directement les professeurs d’anglais, les instituteurs ne l’ont pas. En plus, ces derniers sont déjà trop chargés avec la préparation de leurs fiches destinées à l’enseignement de la discipline pour laquelle ils ont été formés. Leur demander d’en rajouter une autre pour laquelle ils n’ont pas été assez outillés risque d’être un fardeau pour eux.
Nous préconisons, comme alternative le recrutement d’un personnel qui sera exclusivement chargé de l’enseignement de l’anglais à l’école élémentaire. Ce recrutement sera fait sur la base d’un concours à l’instar du CREM comme c’est le cas avec l’enseignement du français et de l’arabe à l’école élémentaire. Après le recrutement, ce personnel sera formé pour au minimum six (06) mois voire un (01) an avant d’être affecté en raison d’un enseignant par établissement. Chacune des classes dans lesdits établissements va bénéficier d’une (1) heure ou deux (2) heures de cours par semaine. Vous conviendrez avec moi que ceci ne peut pas être fait d’ici au mois d’octobre 2024. Rien ne sert de courir, il faut tout simplement partir à point.
Racine DIA,
Linguiste, didacticien des langues
Professeur d’anglais au lycée Blaise SENE de Loul Sessene/Fatick
7 Commentaires
Anonyme
En Août, 2024 (15:50 PM)Reply_author
En Août, 2024 (18:05 PM)Reply_author
En Août, 2024 (20:33 PM)T.G.
Teacher
En Août, 2024 (15:55 PM)Reply_author
En Août, 2024 (18:08 PM)Reply_author
En Août, 2024 (15:58 PM)Reply_author
En Août, 2024 (18:10 PM)Reply_author
En Août, 2024 (20:07 PM)J'espère que ce n'est pas une recommandation du tyran Paul KAGAMÉ lors de sa rencontre avec BDDF.
Inconnu
En Août, 2024 (17:14 PM)Cependant il y a beaucoup d'instituteurs diplômés en anglais qui peuvent être utilisées par les IEF pour un moment en attendant le recrutement spécifique des maîtres anglais qui seront formés.
Cela permettra de réduire le chômage et en même temps avoir les résultats escomptés.
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