Réélire Wade en 2012 : un impératif !

Il y a dans la vie des nations, des instants cruciaux qui appellent vigilance, sérénité, clairvoyance, sagesse et surtout réalisme. Ces substantifs, qui sont bâtis sur le même socle qui s’appelle prudence, revêtent une signification particulière dans le Sénégal de fin 2011 début 2012. Les échéances électorales auxquelles nous nous préparons, comportent des enjeux qui ne sont pas forcément compris de tous, des politiques au premier chef.

La polémique entretenue autour de la candidature du président sortant et le rejet de cette candidature par des acteurs politiques intéressés par la conquête du pouvoir, dévoilent une césure réelle entre les attentes des populations et les préoccupations immédiates des acteurs de la scène politique. Ceux qui veulent, par tous les moyens, empêcher la candidature du président Wade, sont en train de filer du mauvais coton tant au regard des lois qui régissent notre vie commune qu’au niveau du respect de la volonté des populations qui l’avaient porté à la magistrature suprême en 2007.

On se rappelle d’une autre controverse née alors de cette élection remportée sans faute au premier tour par le père du Sopi. L’opposition, à l’époque, sortie des joutes complètement désorientée, se demandait comment le vainqueur avait fait, avant de finir par développer l’idée d’une manipulation frauduleuse. On connaît la fin de l’histoire et le verdict récemment retranscrit par les câbles, très à la mode, de Wikileaks. En un mot comme en mille, Wade avait bel et bien gagné les élections et les Djinns n’y étaient absolument pour rien.

C’est peut-être pour ne pas subir les mêmes revers que l’opposition brouille les cartes en remettant en cause la recevabilité de la candidature de celui qui hante ses nuits et l’empêche de dormir. L’entreprise de conquête du pouvoir est un exercice harassant qui démarre par les délibérations du Conseil constitutionnel. C’est à lui de dire qui pourra prétendre ou non au suffrage des Sénégalais. L’institution se prononcera et les citoyens sauront à quoi s’en tenir.

Nous estimons pour notre part, au-delà des prises de position partisanes et des considérations crypto personnelles, que le président sortant est le mieux placé des hommes et femmes politiques actuels, pour diriger le pays et plus tard organiser (puisqu’on en parle !) une transition apaisée. C'est-à-dire le passage du pouvoir de ses mains à celles de quelqu’un qui saura gérer l’héritage. Abdou Diouf l’a fait de Senghor à Wade avec moins de bonheur, une longue parenthèse que beaucoup de Sénégalais regrettent encore à juste titre.

Abdoulaye Wade a, quant à lui, libéré les énergies, fabriqué des riches, redonné du souffle à l’agriculture, démultiplié les infrastructures scolaires, revalorisé la fonction enseignante, développé les ouvrages routiers, renforcé les acquis sociaux et repositionné le Sénégal comme puissance diplomatique africaine… Dans d’autres domaines, visibles et moins visibles, le président a beaucoup fait. C’est indéniable et ce n’est pas exagéré ni prétentieux de le souligner régulièrement. Il faut même aller plus loin. Il faut le remercier de tous les efforts consentis et de toute l’énergie déployée, quelquefois dans des conditions surhumaines, pour hisser le Sénégal au niveau où il se situe aujourd’hui.‘Waaw goor fajul coono waaye yokna ak njambaar’ (les encouragements n’effacent pas la fatigue mais galvanisent la personne)*. Jaaraama président !

Au moment où tous les regards sont littéralement rivés vers les ‘Cinq Sages’ avec des ondes de perception aux tonalités diverses et variées, il importe de rappeler que c’est le pronostic vital de notre pays qui est ainsi engagé comme jamais auparavant. Pourtant rien, vraiment rien, à cet instant, ne devrait nous pousser à cultiver les contradictions exacerbées dont le résultat est immanquablement le même partout où les rivalités ont dépassé les bornes de la décence : le chaos que viennent de traverser nos frères et sœurs ivoiriens est assez illustratif des instants à éviter.

Le président Abdoulaye Wade, on ne le répétera jamais assez, est un démocrate. A ce titre, il est conscient de l’autre challenge, l’autre lourde tâche qui est la sienne : quitter le pouvoir en en assurant la pérennité de sa stabilité par le transfert à des mains expertes et à une équipe responsable mais en se conformant aux exigences de notre charte fondamentale. Gagner les élections en 2012 est donc un impératif pour lui ainsi que pour tous les Sénégalais soucieux du bon devenir de notre Nation. Nous devons l’aider à parvenir à cette fin pour le bien du pays.

Ce ne sont pas les injonctions de puissances étrangères, ni les agendas de potentats de la nature d’un certain Bourgi, qui dicteront au Sénégal son emploi du temps politique. Notre pays est souverain et est conscient de la place qu’il occupe dans le cœur des Africains et des autres citoyens du monde. Abdoulaye Wade est, à l’image du Sénégal, un conquérant qui connaît les limites de son charme. Nul plus que lui n’est engagé dans la perspective de ‘remettre’ un jour le pouvoir démocratiquement à l’équipe de rêve qui poursuivra son agenda.

Aujourd’hui que la théorie de ‘la dévolution monarchique du pouvoir’ inventée par des apprentis ‘spin doctors’ copier-colleurs mal inspirés a fini de faire long feu, que la retentissante rétractation de notre faux frère Robert Bourgi a fini de décevoir les adeptes de la délation, il est bien à propos de se réjouir d’une vérité récurrente : Wade a encore raison… de ses infatigables pourfendeurs : la Vérité est (une énième fois !) apparue au grand jour !

Donnons-lui encore raison en 2012 en lui confiant les rênes de notre cher pays. Les enjeux colossaux, qui gravitent autour de la quintessence d’un Etat et la nécessité de sauvegarder les fondamentaux qui déterminent et orientent la bonne marche d’une nation, nous dictent de lui faire confiance pour le reste du parcours.