
Je viens, par la présente, vous demander de bien vouloir soumettre au Gouvernement, la question d’actualité suivante, concernant la solution du problème des loyers.
Dès les premiers mois de son entrée en fonction, son Excellence Monsieur le Président de la République a manifesté sa volonté de s’attaquer à la lancinante question du coût des loyers à Dakar et dans certaines localités de l’intérieur.
Il s’agit, là, d’un acte fort, expression d’une volonté politique sincère et d’autant plus louable, au demeurant, que la Commission d’Enquête Parlementaire, instituée par la Résolution N°2/2008, a exécuté la mission qui lui avait confiée et a déposé son Rapport en Novembre 2010, assorti de 34 propositions, tenant compte des intérêts, aussi bien des propriétaires d’immeubles, que de ceux des locataires et de l’Administration.
Malheureusement, aucune suite n’a été réservée, à ce jour, à l’important travail, qui avait été entrepris, alors que les populations subissent, impunément, des hausses constantes décidées par les propriétaires des logements qu’elles occupent, aggravant, ainsi, leur précarité déjà largement éprouvée par une conjoncture nationale et internationale, dont les effets sur le pouvoir d’achat ne cessent de se manifester négativement au Sénégal, comme dans le reste du monde.
Il y a quelques jours, l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, dont le professionnalisme est universellement reconnu, a révélé que, de 2000 à 2009, les loyers à Dakar avaient connu une hausse de 50% et que plus de 30% des ménages dans la capitale vivent sous le régime de la location de leur habitation.
C’est pourquoi, je souhaiterais que le Gouvernement vienne devant la Représentation Nationale pour préciser ses intentions.
Existe-il un chronogramme précis et détaillé de mise en œuvre d’une politique de réduction des coûts des loyers indiquant, par exemple ?
1) la date de mise en place de la Commission, dont le Président de la République a annoncé la création, avec indication des Ministères, Experts, associations de consommateurs, usagers, etc., susceptibles d’en faire partie ?
2) le mandat qui sera dévolu à cette Commission, envisage-t–il de lui fixer un délai raisonnable, au terme duquel, ladite commission déposera, obligatoirement, ses conclusions ? Si oui, quel serait-il ?
3) Y aurait-il un inconvénient à ce que le Gouvernement bloque, dès à présent et ce, jusqu’à nouvel ordre, le coût de tous les loyers à leur niveau actuel, en attendant la fin des travaux de la Commission, de manière à ne pas aggraver la situation des ménages déjà largement éprouvés ?
4) Depuis que la question des loyers a été agitée, nombreux sont les propriétaires d’immeubles qui ont augmenté, aussitôt, les coûts des loyers à payer, de manière que leurs revenus ne souffrent, nullement, dans le futur, de toute perspective de moralisation envisagée.
Comment le Gouvernement compte t-il traiter ces cas ?
5) Un puissant lobby, ayant des ramifications dans les plus hautes sphères de l’Etat, a jusque-là, annihilé toutes les tentatives de solution du problème.
Comment et avec quels moyens, le Gouvernement compte-t-il mettre un terme aux activités de ce lobby, s’il désire tenir ses engagements ?
Pour encourager et appuyer toute initiative du Gouvernement sur la réduction des coûts des loyers, j’attire, respectueusement, son attention sur le fait que, si, par exemple, un loyer de cent mille francs (100 000F) connaissait une baisse de 30%, au moins, les ménages bénéficiaires auraient la possibilité d’acquérir deux sacs de riz supplémentaires par mois, ce qui équivaudrait à une augmentation de salaire de près de trente mille francs (30 000F).
Dans le cadre de la mise en place du projet de Revenu de Base Généralisé (RBG), annoncé dans le programme du Gouvernement, pareille mesure, ajoutée à la bourse de sécurité familiale et à la couverture sanitaire universelle, pourrait améliorer, sans le moindre doute, la condition sociale de nombreuses familles, fortement éprouvées ou menacées par la pauvreté.
Convaincu que ma démarche rencontrera auprès du Gouvernement, l’attention qu’elle mérite, je vous prie, Monsieur le Président, de lui transmettre l’assurance de mon profond respect.
PS :
La longueur inhabituelle de la question s’explique par le souci de traduire, exactement les préoccupations des populations.
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