
La réalisation des objectifs du nouveau référentiel Sénégal 2050 nécessitera la diversification des sources de financement et la combinaison de financements innovants tels que les Diaspora Bonds, les financements verts, obligations vertes de type Panda bonds, financements climatiques ou investisseurs institutionnels comme les fonds de pension, compagnies d’assurance, fonds communs de placement et fonds souverains, lesquels fonds gèrent collectivement environ plus de 100 milliards de dollars d’actifs.
Pour élargir la base des instruments de financements innovants, les PPP seront mis à contribution et devront avoir une place centrale tenant compte de leur fort impact sur les objectifs de développement en particulier sur l’intégration industrielle et sur la promotion de l’industrie locale. Ainsi, il est à relever que l’opérationnalisation du référentiel 2050 à travers le Plan D’actions Prioritaires (PAP) sur la période 2025-2029 nécessitera 4371 milliards FCFA de financement sous forme de partenariat public privé (PPP) dont 1311 milliards (30%) de contrepartie de l’Etat.
Les PPP qui représentent environ 10 % des investissements annuels des gouvernements des pays émergents dans les infrastructures et environ 3 % des dépenses mondiales d’infrastructure sont apparus au début des années 1990 comme une forme particulière de passation de marchés publics liant le gouvernement au secteur privé dans le cadre de la réalisation de Biens et services Publics (Construction ou rénovation de Biens Publics existants et de services Publics).
Les PPP qui sont des contrats à long terme entre une entité publique et une entreprise privée pour la fourniture d’infrastructures et/ou de services publics, avec des risques répartis entre les deux parties en fonction de leurs capacités respectives à gérer chaque risque, nécessitent des mécanismes de financement soutenus par les pouvoirs publics afin de fournir les résultats escomptés. Les PPP permettent d’atténuer les pressions budgétaires en partageant les coûts et les risques des projets avec des entités privées, assurant ainsi la viabilité financière. Enfin, les PPP stimulent la croissance économique, créent des emplois et stimulent la compétitivité industrielle, car ils attirent les investissements directs et facilitent les progrès technologiques.
Proposition de mise en place d’une Banque/Entité financière spécifique pour la mise en œuvre des PPP dans le cadre de l’agenda de transformation Sénégal 2050
Proposition de mise en place d’une Banque/Entité financière spécifique pour la mise en œuvre des PPP dans le cadre de l’agenda de transformation Sénégal 2050
Pour se donner les moyens d’atteinte des objectifs de développement durable à travers la réalisation des projets PPP structurants conformément à la planification quinquennale PAP 2025-2029, le gouvernement devrait établir et/ou transformer une banque publique existante en une institution financière pour servir spécifiquement les PPP ; cette institution financière sera capable de fournir divers produits financiers aux projets PPP ainsi que des subventions pour les études préliminaires des projets PPP. Tenant compte de l’importance du secteur des infrastructures dans les PIB des Pays émergents, (9 % à 15% du PIB), l’institution financière nouvellement créée pourrait opérer dans un premier temps dans le secteur des infrastructures comme principal bailleur. C’est le cas, par exemple, au Brésil, ou le Banco Nacional de Desenvolvimento Econômico e Social (BNDES) a été l’un des principaux bailleurs de fonds de projets d’infrastructure du secteur privé, se chargeant de l’évaluation du risque et du financement, ou en Inde avec l’India Infrastructure Finance Company Limited (IIFCL). La Corée du Sud a aussi établi un fond spécifique -Infrastructure Credit Guarantee Fund (ICGF) garantissant un certain montant pour chaque projet. En Indonésie, l’Indonesia Infrastructure Guarantee Fund (IIGF) est une entreprise publique chargée de fournir des garanties financières aux projets d’infrastructure dans le cadre de mécanismes de PPP.
L’institution financière pour les PPP sera l’interlocuteur public financier principal dans le cadre du financement des PPP et le gouvernement n’interviendrait que si une contribution financière supplémentaire est nécessaire. La création de cette institution permettra de rassurer et d’amplifier l’attrait du projet PPP pour le secteur privé durant les phases cruciales de préparation du projet et du bouclage financier. L’institution financière sur les PPP soutiendra la politique gouvernementale en faveur du développement de PPP et pourra recevoir des financements d’autres entités publiques ou même du secteur privé. Cette institution financière sur les PPP détenue par le secteur public mettra en place une coordination avec les autres intervenants clés dans le secteur des infrastructures comme le FONSIS afin de s’assurer d’une application optimale de la politique de financement des PPP.
L’institution financière sur les PPP sera amenée à créer des sous-entités financières décentralisées dans les régions pour accompagner les municipalités/secteur privé national dans le cadre de la réalisation des petits PPP à l’échelle locale (montant des petits PPP compris entre 10 milliards CFA à maximum 20 milliards CFA). Ces petits PPP comme la construction et la gestion des déchets solides, approvisionnement en eau, éclairage public, stationnement municipal, serviront de « laboratoire d’apprentissage » pour le secteur privé national afin d’acquérir des expériences pour un partenariat gagnant-gagnant avec des multinationales pour l’exécution de projets PPP de plus grande valeur.
La viabilité de cette institution financière pourra s’inspirer du cas des Philippines qui ont une approche pour recouvrer les coûts de préparation des projets PPP avec des frais de recouvrement qui sont égaux au coût de la préparation du projet plus une certaine majoration de X %.
L’institution financière pour les PPP sera l’interlocuteur public financier principal dans le cadre du financement des PPP et le gouvernement n’interviendrait que si une contribution financière supplémentaire est nécessaire. La création de cette institution permettra de rassurer et d’amplifier l’attrait du projet PPP pour le secteur privé durant les phases cruciales de préparation du projet et du bouclage financier. L’institution financière sur les PPP soutiendra la politique gouvernementale en faveur du développement de PPP et pourra recevoir des financements d’autres entités publiques ou même du secteur privé. Cette institution financière sur les PPP détenue par le secteur public mettra en place une coordination avec les autres intervenants clés dans le secteur des infrastructures comme le FONSIS afin de s’assurer d’une application optimale de la politique de financement des PPP.
L’institution financière sur les PPP sera amenée à créer des sous-entités financières décentralisées dans les régions pour accompagner les municipalités/secteur privé national dans le cadre de la réalisation des petits PPP à l’échelle locale (montant des petits PPP compris entre 10 milliards CFA à maximum 20 milliards CFA). Ces petits PPP comme la construction et la gestion des déchets solides, approvisionnement en eau, éclairage public, stationnement municipal, serviront de « laboratoire d’apprentissage » pour le secteur privé national afin d’acquérir des expériences pour un partenariat gagnant-gagnant avec des multinationales pour l’exécution de projets PPP de plus grande valeur.
La viabilité de cette institution financière pourra s’inspirer du cas des Philippines qui ont une approche pour recouvrer les coûts de préparation des projets PPP avec des frais de recouvrement qui sont égaux au coût de la préparation du projet plus une certaine majoration de X %.
Prise en compte de la composante intégration industrielle dans les PPP
Dans les PPP, l’intégration industrielle est une composante importante pour mesurer (i) le degré d’implication du secteur privé national dans un projet PPP et (ii) les retombées de ces projets structurants sur l’industrie locale manufacturière. Pour illustrer la dimension de l’intégration industrielle dans un projet PPP, je citerai l’exemple du projet PPP solaire NOOR Ouarzazate (Maroc) financé en partie par les Bailleurs de fonds multinationaux. Ce projet d’une capacité totale d’environ 580 MW, vise à développer des projets intégrés d’énergie solaire d’une capacité totale de production d’électricité d’au moins 2 000 MW d’ici 2030. Le projet a été développé avec la construction de la première centrale solaire à concentration (CSP) avec des miroirs cylindro-paraboliques ainsi que la construction des infrastructures qui desserviront toutes les phases de développement du complexe NOOR Ouarzazate (routes d’accès, adduction d’eau, raccordement au réseau électrique, équipements de télécommunication et de sécurité, etc.). Le projet a été construit dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) pour la production indépendante d’électricité, couvrant la conception, le financement, la construction. La promotion de l’intégration industrielle et du contenu local (>30 %) a permis d’obtenir des avantages socio-économiques importants et tangibles. L’entreprise étrangère qui a remporté le marché a construit une usine de production de pales d’éoliennes et a organisé un transfert de savoir-faire structurant avec la création d’un centre de formation dédié au Maroc. Plus de 600 ingénieurs marocains ont été formés. Une clause d’intégration industrielle a été incluse dans l’appel d’offres pour la livraison de parcs éoliens. Des centaines de jeunes qui ont été formés ont trouvé un emploi. De même, le secteur métallurgique a vu la participation effective d’entreprises nationales pour la production de tubes de torsion et de réservoirs pour le stockage de l’énergie thermique. Cette réussite d’un partenariat public-privé avec une composante importante d’intégration industrielle a permis le développement de l’industrie locale et de la technologie CSP et a créé de nouvelles opportunités en Afrique pour les entreprises marocaines.
L’intégration industrielle nécessitera la mise en œuvre d’un plan de formation des techniciens, fonctionnaires et autres acteurs intervenant dans les PPP. A cet effet, une collaboration effective avec le milieu universitaire national (Université Cheikh Anta Diop ou l’Ecole Polytechnique,) et le secteur privé sera nécessaire. Le milieu universitaire devra proposer un curriculum avec une spécialisation en PPP pour les étudiants en économie, en finances, droit ou pour les élèves-ingénieurs ainsi que pour certains fonctionnaires du secteur public et les employés du privé national afin de construire un écosystème d’innovation robuste. Les objectifs de 2050 en termes d’intégration industrielle et de création d’un secteur privé fort, ne seront atteints que lorsque la mise en œuvre de la stratégie sur la PPP sera supportée par une formation adéquate. Dans un premier temps, le milieu universitaire pourra s’appuyer sur les compétences des Sénégalais de la diaspora et des sénégalais sur place qui ont acquis des expériences sur les projets PPP déjà réalisés. Je peux citer les exemples de Pays qui ont mis en place une collaboration effective avec le milieu universitaire pour la réussite des projets PPP/Infrastructures : les États-Unis abritent des instituts PPP spécialisés et se concentrent sur la technologie et la formation de la main-d’œuvre pour soutenir les industries manufacturières américaines ; en Allemagne, les instituts Fraunhofer, financés conjointement par les gouvernements locaux et l’industrie privée, promeuvent l’industrie manufacturière comme cheminement de carrière par le biais de l’apprentissage ; enfin au Royaume-Uni, il existe des réseaux de centres d’innovation collaborant avec des entreprises, en formant des travailleurs et en soutenant les petites entreprises.
Malick FALL,
Fondateur Saint-Louis PPP, Ancien Responsable Régional en CHEF des marchés publics de la Banque Africaine de Développement (BAD) (Régions Afrique du Nord, Afrique Australe) ; Diplômé du MIT (USA), Diplômé de HEC Montréal Canada, MBA Canada (Université du Québec), Ingénieur ESTP Paris, France, Certifié PPP Professionnel CP3P (Fondation, Préparation, Exécution des projets PPP) (14 PPP projets), Professeur depuis 2019 en charge des cours Commande Publique Programme Master gestion des Contrats, Université de Tunis, email: [email protected]; tel : 788296723
Malick FALL,
Fondateur Saint-Louis PPP, Ancien Responsable Régional en CHEF des marchés publics de la Banque Africaine de Développement (BAD) (Régions Afrique du Nord, Afrique Australe) ; Diplômé du MIT (USA), Diplômé de HEC Montréal Canada, MBA Canada (Université du Québec), Ingénieur ESTP Paris, France, Certifié PPP Professionnel CP3P (Fondation, Préparation, Exécution des projets PPP) (14 PPP projets), Professeur depuis 2019 en charge des cours Commande Publique Programme Master gestion des Contrats, Université de Tunis, email: [email protected]; tel : 788296723
9 Commentaires
Paco
En Février, 2025 (14:57 PM)Reply_author
En Février, 2025 (15:00 PM)Reply_author
En Février, 2025 (15:55 PM)Reply_author
En Février, 2025 (19:13 PM)ils ne terminerons pas les 5 ans
Pisstéff !!!
pissssshhh
téééffff !!!
Reply_author
En Février, 2025 (15:53 PM)Niila
En Février, 2025 (15:17 PM)Constat
En Février, 2025 (15:18 PM)Hugo
En Février, 2025 (15:41 PM)Mais contente toi de ta Pension de retraite !
Tijane
En Février, 2025 (16:13 PM)Izo
En Février, 2025 (18:00 PM)Gaye
En Février, 2025 (18:21 PM)Reply_author
En Février, 2025 (19:41 PM)Reply_author
En Février, 2025 (20:01 PM)Teddy
En Février, 2025 (21:48 PM)Dans ce pays les Milke sont nombreux, mais ils préfèrent rester avec leurs potes et familles.
Les tonneaux vides nous tympanisent et tu les vois partout dans les médias et tjrs les mêmes.
Merci Malick au moins vous donnez des pistes de solution à notre souveraineté financière.
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