Décidément, tout le monde s’y perd, hormis Latif Coulibaly, à vouloir faire les « contes et mécomptes de l’Anoci », dont les chiffres et révélations fracassantes continuent de desservir le rejeton des urnes et recyclé du 22 mars dont on nous disait qu’il avait bien travaillé…
Maladie d’Alzheimer : quand la mémoire fait défaut
J’ai été à la fois écœuré et stupéfait, en écoutant l’interview on ne peut plus ridicule d’Abdoulaye Wade sur les ondes de la VOA. Je me suis demandé comment le « journaliste » a-t-il pu laisser le président de la République patauger dans un dédale de contradictions aussi grotesques qu’insensées, sur la définition relative à la manipulation de l’argent. « Karim est un expert », nous dit le Président, comme si, avant lui, il n’y a jamais eu d’expert au Sénégal. Mieux, ajoute-t-il, « c’est l’un des meilleurs experts, non seulement sénégalais, mais africains… » Voilà quelqu’un à qui l’on prête une dimension continentale, voire internationale, alors qu’il n’est même pas fichu mener une campagne électorale normale, ou de gagner le bureau de vote le plus banal. « C’est un banquier ; il a des relations que personne n’a aujourd’hui, en dehors de moi…il l’a prouvé avec l’OCI. » A présent, on comprend pourquoi le président imaginaire s’est résigné, avouant son incompétence, pour livrer aux Sénégalais, des infrastructures inachevées, malgré l’immensité des moyens de l’Etat mis à sa disposition, sans mentionner les reports multiples et injustifiés de la Conférence Islamique. Le « Karimo-centrisme » a de beaux jours devant lui.
« En ‘gérant’ l’OCI, il a amené 450 milliards de francs… Karim n’est pas le ‘gestionnaire’, il est le président. »
Ces propos se passent de commentaires…N’y cherchez pas une figure de style, il y en a aucune. Inutile de faire de hautes ou d’avoir un Q.I. supérieur à celui du Fou du Roi, pour déceler dans ce bout de phrase, les contradictions d’un président se dit et se dédit. Abdoulaye Wade nous apprend que son fils bien aimé, est « banquier », mais ne gère pas d’argent. Alors, un banquier qui ne gère pas d’argent, et « qui n’a aucun rôle à jouer dans la manipulation de l’argent », est-il vraiment un banquier ? Même avec une « expérience » à la City de Londres, autant brûler ses diplômes et aller vendre des cacahuètes. A moins qu’on ait un problème de définition avec le mot « banquier », ou que l’Académie Française ait autorisé le président sénégalais de forger des mots nouveaux, ou d’attribuer un sens nouveau à un terme que même mes illettrés et analphabètes peuvent définir sans difficulté. C’est Abdoulaye Wade lui-même qui parle d’argent, en évoquant les « 450 milliards » que son fils aurait ramenés au Sénégal sans dire ce qu’il en a fait. De deux choses l’une : soit Abdoulaye Wade souffre de la maladie d’Alzheimer, ce qui est compréhensible à son âge, au point de se permettre de tels errements, ou soit son imaginaire est tellement développé, tellement effrité, qu’il peut concevoir un banquier « qui n’a aucun rôle à jouer dans la manipulation de l’argent ». Dans l’un comme dans l’autre cas, il ne faudrait pas lui en vouloir, il ne fait que défendre son fils, et c’est son droit le plus absolu. Vous comprendrez aisément les raisons de son « internement involontaire » d’un mois ferme, soi-disant consacrée à la rédaction de deux ouvrages sur l’économie et la crise mondiale. Les jours à venir nous édifieront à ce sujet.
« Si Dieu me laisse longue vie, mon cerveau et ma santé, je serais candidat ».
Pour ce qui est de la santé physique du Président de la République, les Sénégalais restent sur leur faim, attendant toujours, le bulletin annuel qu’un farceur leur avait promis…De toute évidence, il n’y a pas d’âge requis pour être atteint de surdité (du côté droit). Quant à la santé mentale, certains ont grandement besoin d’un suivi psychologique, à « Dalal Khél », parce que leur cerveau est resté en veille prolongée, depuis belle lurette, au point de s’imaginer au deuxième tour, à 87 ou 94 ans (on s’y perd), avec ou contre son fils. Pas étonnant qu’ils massacrent la grammaire française comme dans la phrase suivante : « Il y a un conseil de surveillance dans ‘laquelle’ figurent les journalistes ». Tant qu’il lui restera un souffle de vie, il s’accrochera au pouvoir. Sur terre comme dans l’au-delà, Wade sera toujours candidat, contre son fils, ou contre lui même.
Momar Mbaye
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