Toute cette semaine, RFI propose une série de reportages dans l'Etat de Benue, le Nigeria rural, au centre-est du pays. L’objectif est de comprendre les raisons des crises chroniques et souvent meurtrières entre les bergers peuls et les paysans tivs.
A Buruku, mais aussi ailleurs dans l’Etat de Benue, des milliers de fermiers sont interloqués. Partout, l'amertume monte comme l'explique à RFI Mbakorkaa Awase : « Les Peuls se déplacent avec des armes à feu. Personne ne leur demande pourquoi. Dans le passé, ils ne bougeaient qu'avec des bâtons de berger qui leur servaient à guider leurs bêtes ».
Mallam Usman est pasteur. Il sent bien qu'il n'est pas le bienvenu partout avec son troupeau : « Ce n'est pas vrai qu'un berger mène son troupeau avec une arme à ses côtés. Pour moi il y a juste une forme de rivalité entre fermiers et nous pasteurs ».
Samuel Ortom, le gouverneur de l'Etat de Benue, appelle à la responsabilité et à la retenue dans les deux camps : « Votre parcelle de culture est dévastée par des bergers ? Cela ne justifie pas que vous preniez des armes contre eux. Et le fait qu'un berger soit provoqué par un fermier, ça ne signifie pas qu'il doive aller tuer, détruire et voler la propriété du fermier. Moi, je suis là pour protéger chaque personne résidant dans l'Etat de Benue ».
Sur le terrain, police et armée font tampon assurant une présence autour des communautés sédentaires et protégeant aussi la libre circulation des nomades.
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