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Culture

Cannes : " Le Bon Gros Géant ", le plus mauvais film de Spielberg

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Une image extraite du "Bon Gros Géant" de Steven Spielberg (Disney)

Présentée à Cannes hors-compétition, cette adaptation du roman de Roald Dahl, dont la laideur le dispute à l’inanité apparaît comme un point d’interrogation géant dans l’impeccable filmographie du cinéaste américain. 

Disons-le tout net : le "Bon Gros Géant" est le plus mauvais film de Spielberg. Pire, ce salmigondis d’effets spéciaux bâclés, de personnages en carton et d’humour trépané atteint un tel degré de nullité qu’on peine à croire qu’un cinéaste d’une telle stature en soit l’artisan.

Il est assez aisé, pourtant, de deviner ce qui a bien pu intéresser l’auteur de "E.T." dans le livre de Roal Dahl qu’il adapte ici plutôt fidèlement : cette histoire d’amitié entre une orpheline londonienne et un géant veggan parlant comme Franck Ribéry, est une invitation au merveilleux dans un univers simple, naïf, un peu brut où la malice et la trivialité, habituelles mamelles spielbergiennes, cohabitent le plus simplement du monde.

Une machine détraquée, spongieuse, ô combien dégénérée

A ce défi qu’on croyait gagné d’avance, le film se ramasse au bout de trois plans. Du moins, il trébuche dès la première apparition du géant où la vue de ses gros doigts numériques flottant dans l’air avec la consistance d’une poignée de saucisses gorgée d’eau, témoigne d’un sérieux problème de finition.

C’est bien simple : des décors aux mouvements d’appareils, du grain de l’image (presque toujours flou) aux trognes des créatures qui le peuplent, "Le Bon Gros Géant" s’apparente à une copie de travail plutôt qu’à un blockbuster junior de base, dont les contours n’évoquent même pas la mauvaise caricature des plus mauvais films de Spielberg – "Hook", son plus gros raté jusque-là, passe à côté pour un parangon de bon goût. Sommet de laideur et d’inanité, cette espèce de mare aux canards magique où s’immergent les deux héros à mi-parcours, sorte de pause onirique dans le récit et de no man’s land visuel où Spielberg et ses personnages semblent hagards, complètement dépassés par l’absurdité environnante.

Que tirer d’à peu près potable ici ? Une séquence de flatulence collective à Buckingham Palace à peu près chorégraphiée dans ce qui apparaît comme la seule idée de mise en scène du film. Plus tard, un plan séquence bien réglé d’un combat qui se livrent les hélicoptères de l’armée britannique et une horde de géants – action fluide comme de l’eau de roche, jeu d’échelles parfaitement exécuté - rappelle que c’est bien Spielberg qui tient les commandes de cette machine détraquée, spongieuse, ô combien dégénérée.

Guillaume Loison



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