
Fata s’est mis en retrait des projecteurs parce qu’il « n’est pas évident d’exister sur la scène ». Il se consacre à son prochain album international, en attendant d’y voir plus clair. En cause ? « La musique sénégalaise qui prend une mauvaise direction », décrète El Presidente dans un entretien paru dans L’Observateur de ce jeudi.
Pour se faire comprendre, Fata détaille : « La musique sénégalaise, quel que soit le style, est malade. Les mbalakhmen ont certes plus d’opportunités, car ils peuvent chanter les louanges de quelqu’un et s’attendre à être gracieusement récompensés. Le rappeur ne peut se le permettre.
Dans chaque étape de l’industrie musicale, il y a des blocages. C’est comme si nous nous engagions aveuglément dans un gouffre. Au Sénégal, on pense que pour tourner la machine, il faut se contenter de donner un concert et être applaudi. Les albums ne marchent plus et pour organiser un grand événement, on ne peut que compter sur soi-même. »
Le salut, selon le rappeur, passe par une ouverture sur le monde. « La seule option, pour aller de l’avant, c’est d’exporter sa musique. Or, au Sénégal, on a plus tendance à se limiter aux écoles ou dans les quartiers.
À ce rythme, rien ne sera réglé. Tous les jours, de nouveaux artistes émergent, mais leur popularité ne risque pas de dépasser nos frontières. Au bout d’une année, ils retombent dans l’anonymat, aussi facilement qu’ils étaient sortis. »
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