Je suis le tamarinier géant témoin de notre temps
J’ai inscrit sur mes écorces les vestiges de mon passé.
Je suis le tamarinier géant témoin de mon temps
J’ai enfoui
Sous la terre encore chaude du sang de mes frères
Les vestiges de mon histoire
L’histoire de mon indépendance.
Je citerai De Gaulle qui nous disait un certain soir
« Si vous voulez l’indépendance prenez-la »
Je citerai Césaire qui nous disait
« Ceux qui n’ont inventé ni la poudre, ni la boussole,
Mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre »
Je citerai Senghor qui nous invitait
Au « Rendez-vous de la Civilisation de l’Universel »
Pour demander à mes frères africains
Ce qu’ils ont fait de mon indépendance.
Oui !
Qu’ont-ils fait de mon indépendance ?
Celle que j’ai acquise conquise
Au prix de mon sang de ma chair de mon âme.
Qu’ont-ils fait de mon indépendance ?
Celle que je chérissais tant !
Pour qui j’ai versé tant de larmes
Essuyé tant de déboires.
Non ! Je ne me suis pas battu pour cela !
Non ! Je ne me suis pas battu
Pour constater partout en Afrique cette anarchie galopante Qui ne dit pas son nom.
Je ne me suis pas battu
Pour voir mon Afrique se muer se transformer
En une mascarade honteuse
En une avalanche de guerres ethniques tribales.
Non je ne me suis pas battu pour cela !
Je suis le tamarinier géant témoin de mon temps
Cependant mes bourgeons n’ont toujours pas donné
Les fruits promis par mes fleurs.
Je suis le tamarinier géant
Pourtant j’aurais voulu Inscrire sur mes écorces
La vision de mon Indépendance :
L’Unité Africaine
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