L’historien sénégalais Ibrahima Thioub, professeur à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), a soutenu l’idée d’une profonde "révolution culturelle" susceptible d’amener ses compatriotes à changer la nature de leur rapport avec le pouvoir.‘’Il y a assurément besoin de révolution culturelle en profondeur de notre rapport au pouvoir’’, a-t-il déclaré dans un entretien avec Sud Quotidien, prônant la lutte contre la culture de prédation qui sévit depuis longtemps dans la société sénégalaise.
Selon l’universitaire, le besoin de changement ‘’ne s’agit pas de reproduire un quelconque modèle hérité du passé, mais de nous inscrire dans le temps du monde qui est le nôtre en prenant en compte de manière critique les expériences historiques de nos sociétés’’. ‘’La lutte contre les pratiques +ceddo+, les cultures de prédation, passe par les luttes populaires informées par une critique intellectuelle capable de mobiliser les citoyens’’, a noté ce spécialiste en histoire moderne et contemporaine. Les révolutions politiques et culturelles survenues en Sénégambie comme les critiques intellectuelles majeures contre le système de prédation ont souvent été dévoyées, notamment par un système de prédation, a relevé cet enseignant du département d’histoire de l’UCAD.
‘’Les +Ceddo+ vaincus ont été rapidement recyclés dans la chefferie indigène de l’administration coloniale en tant que chefs de canton. Ils ont ainsi continué comme par le passé à ravager les communautés paysannes’’, a rappelé l’historien. Il a expliqué que les vaincus ‘’se sont par la suite infiltrés dans les confréries religieuses en expansion, pour y poursuivre les mêmes pratiques, tout à l’opposé du jihad de l’âme promu par Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadji Malick Sy, Limamou Lahi, Cheikh Bouh Kunta, fondé sur le renoncement et le refus de la jouissance des biens matériels’’.
‘’Les écrits et pratiques de ces lettrés musulmans soufis constituent, à mon sens, la critique intellectuelle et religieuse la plus radicale de la culture de prédation au Sénégal’’, a commenté Pr Thioub qui émet toutefois des réserves sur la préservation de cet acquis. ‘’Je doute que cet héritage inspire aujourd’hui la pensée intellectuelle sénégalaise qui a tendance à lui tourner le dos par complexe de laïcité.’’SAB
13 Commentaires
Souley78
En Mars, 2014 (14:40 PM)Sunugaaleer
En Mars, 2014 (15:07 PM)Je me permettrais de vous rectifier sur un point la convoitise des richesses n'est inhérente a aucun groupe ethniques, religieux ou autres. Ce qu'il faudrait dire et qui serait tres instructif c'est que nous sommes dans un systeme ou la richesse ne peut être que financiere et ou la réussite sociale ne peut être que matérielle. Ainsi l'argent érigé en Dieu et adoré comme tel, devient le régulateur de toutes les relations sociales avec toutes ses conséquences néfastes sur la maniere de penser et d'agir.
Thosa
En Mars, 2014 (15:11 PM)Votre réflexion mérite une aussi profonde analyse que les Sénégalais ne la comprendrons pas malheureusement .
Merci de la très haute contribution au débat en ces temps de recadrer les débats.
Papi
En Mars, 2014 (15:17 PM)Peundeul
En Mars, 2014 (15:58 PM)Complexé De Laïcité
En Mars, 2014 (16:16 PM)Trouvez- vous le Sénégal un État véritablement laïc ? Dans la Constitution oui, mais en réalité le véritable pouvoir est entre les mains des guides spirituels. On est encore loin d'un état moderne au Sénégal parceque la laïcité n'est pas ?rigée en principe premier.
Gaston Sanghare
En Mars, 2014 (16:42 PM)Fatiyel
En Mars, 2014 (18:23 PM)Bil
En Mars, 2014 (18:34 PM)Eliman Dialo
En Mars, 2014 (19:43 PM)Senenmut
En Mars, 2014 (20:02 PM)Presidente
En Mars, 2014 (14:01 PM)Joobajubba
En Mars, 2014 (12:37 PM)Participer à la Discussion