La langue française n'est pas en péril et a besoin d'être défendue plutôt que d'être illustrée, a soutenu samedi à Ziguinchor (sud) le recteur de l'Agence universitaire de la francophonie (Auf), le Professeur Bernard Cerquiglini.
« Jamais depuis que le française s'est séparé du latin au 9éme siècle, on ne l'a autant écrit. Cette langue s'est développée comme elle ne l'a jamais été», a affirmé le Pr Cerquiglini, dans une leçon inaugurale sur le thème: "le français : langue de culture, de savoir et de solidarité''.
Invitant le public de l'université Assane Seck de Ziguinchor qui lui a décerné le même jour le titre de docteur honoris causa à ne pas écouter « les pleureuses», il a expliqué que « le français est vivant, il est parlé multiplement et qu'il n'est pas en péril».
« Il faut se défaire de l'idée qui consiste à dire que la langue française est en péril. Le français est une langue vivante et riche. On n'a pas besoin de la défendre mais il faut l'illustrer», a ajouté le recteur de l'Auf.
Cependant, le professeur Cerquiglini, agrégé des lettres modernes, a estimé que « la langue française n'est pas plus claire qu'une autre langue. C'est son usage qui lui a rendu sa clarté, mais le français n'est pas clair».
Selon lui, 'le français est aussi une langue politique''. "La francophonie, a-t-il souligné, est la seule alliance politique internationale d'états formée sur une langue. Le Commonwealth n'est pas fondé sur la langue anglaise. Il est fondé sur la reine d'Angleterre".
Selon lui, ''il y a un lien intrinsèque de la langue aux politiques. Parler français, c'est entrer dans une communauté sociale et institutionnelle. D'où l'idée selon lui qu'on est citoyen par la langue''.
'C'est une langue à laquelle l'histoire a associé des valeurs. N'écoutez pas ceux qui vous disent le français est intrinsèquement la langue des droits de l'homme. Non, non, on peut tout dire en français. Même le plus odieux, on l'a fait et certains continuent'', a réfuté Professeur Cerquiglini.
'Le français, ce n'est pas seulement un ensemble de sons, de syntaxes et des mots. C'est une sémantique des valeurs et d'actions de vie. C'est la langue des grands orateurs de l'abolition de l'esclavage. C'est la langue de la fraternité, parce que nous le voulons'', a-t-il dit.
Il a conclu que le français est ''une langue de solidarité, de fraternité qui doit s'ouvrir à la diversité et au plurilinguisme dans la mesure où il incarne la pluralité''.
2 Commentaires
Nguessiam
En Janvier, 2014 (16:07 PM)L'histoire Continue
En Janvier, 2014 (16:10 PM)Participer à la Discussion