
Face aux problèmes qui secouent le secteur de la musique sénégalaise, des acteurs de l’industrie musicale étaient réunis, avant-hier mardi, sur l’initiative de la plateforme Musik Bi, pour trouver des solutions. Selon un communiqué reçu hier, mercredi 28 février, des artistes, des producteurs, des promoteurs et des distributeurs ont pris part à la rencontre qui coïncide à la célébration des deux ans d’existence du site de téléchargement de musique.
Parmi les sujets évoqués et qui préoccupent les acteurs de l’industrie musicale, il y a le partage des revenus entre les artistes et les plateformes numériques d’un côté et les opérateurs téléphoniques de l’autre, indique le communiqué. «Aujourd’hui, les trois opérateurs au Sénégal s’accaparent 30 à 70% du prix de vente d’une œuvre vendue via leur réseau (c’était 10% en 2012) alors qu’ils ne font que transmettre un SMS, sans aucune valeur ajoutée, voire 75 à 80% pour les «ring tones» (sonneries de téléphones) et les artistes et plateformes numériques se partagent le reste», déplorent les acteurs.
Pourtant, selon eux, « l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) déjà interpelée de nombreuses fois, ne semble pas réagir». Autre problème qui freine l’envol de la musique au Sénégal, c’est la piraterie. A en croire les participants, la piraterie semble «légalisé». Et pour cause, «les CD continuent d’être vendus dans la rue en toute impunité».
Lors de cet atelier, des questions relatives à la professionnalisation, la formation et la mise à niveau notamment dans le domaine du numérique, la fiscalité, la promotion, etc. ont aussi été abordées. Ainsi, pour mettre fins à ces difficultés, les acteurs de l’industrie musicale préconisent, comme solutions, de «structurer le secteur.»
Et, pour cela, il faut «répertorier les différents métiers et travailler sur les statuts car aucune réglementation n’existe dans le secteur, et proposer une fiscalité adaptée ». «Autant de solutions qui devront permettre aux différents acteurs de l’industrie musicale de pouvoir vivre de leur métier et de développer la culture au Sénégal et au-delà. Le ministère de la Culture s’est d’ores et déjà engagé à travailler sur la mise en place d’une licence d’organisateur de spectacle», informe le communiqué. Pour faire avancer les choses, ils ont ainsi décidé de se réunir tous les trois mois pour «établir des propositions précises et en assurer le suivi et la mise en œuvre».
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