
L’auteur Mouhamadou Makhtar Thiam fête ses 90 ans le 25 juin et il a une bonne raison d’afficher une certaine satisfaction. Ses deux ouvrages « l’Islam et les pratiques cultuelles » et « la longue marche de la religion, d’Abraham à Mohamad(P.S.L) » réédités depuis plus de trente ans, gardent un succès intact.
Mouhamadou Makhtar Thiam, n’est pas en mesure de nous dire exactement combien d’exemplaires de son livre « l’Islam et les pratiques cultuelles » ont été vendus depuis sa première édition en 1964 au…Liban par les éditions « Dar Al Kitab Aloub Nani ». Ce qui est sûr par contre c’est que l’ouvrage a jusqu’à présent un succès intact auprès des lecteurs francophones qui le découvrent.
Cet ouvrage écrit en langue française qui en est à sa cinquième réédition, reste un très bon livre d’apprentissage des préceptes de l’Islam pour les musulmans, et de connaissance de la religion islamique . Les rééditions successives des deux livres de Mouhamadou Makhtar Thiam, « l’Islam et les pratiques cultuelles » et « la longue marche de la religion, d’Abraham à Mohamed(P.S.L) » (ce second livre publié pour la première fois en 1988) sont les plus pertinents témoignages de leur accueil enthousiaste au sein des lecteurs et pratiquants musulmans de tous âges. « Aujourd’hui ce livre intéresse encore de grandes maisons d’éditions nous informe Amadou Thiam, ancien sénateur des sénégalais de l’extérieur et fils de l’auteur. Des éditions internationales sont en vue ainsi qu’une publication en ligne avec une société française d’édition électronique.
Rédacteur en chef de “l’éveil”
Fils de Mame Bocar Thiam de Saint Louis, un érudit, connu, jadis, comme un fervent défenseur de l’Islam, Mouhamadou Makhtar THiam a hérité de son père cet amour du Coran et de la religion islamique. Il s’est attaché très tôt à la vulgarisation des préceptes de l’Islam sous la bannière de l’Union Culturelle Musulmane (UCM), association dont il était le vice président, de sa création en 1953 à 1980, date à laquelle elle a pratiquement cessé ces activités. Son domicile au No 42 de la rue Faidherbe à Dakar était d’ailleurs le siège de son association. Très actif dans le milieu musulman, Makhtar THiam était également ancien secrétaire général de l’Union des associations culturelles musulmanes du Sénégal. C’est au sein de l’UCM qu’est née sa flamme pour l’écriture. Rédacteur en chef de la publication le « Réveil islamique » éditée à l’époque par l’UCM, Mouhamadou Makhtar Thiam, s’était chargé, dès 1953, d’animer une chronique mensuelle sur les « pratiques cultuelles musulmanes ». L’objectif de faire un livre de cet ensemble de chroniques va se préciser dans son esprit et une dizaine d’années plus tard ce projet devint un ouvrage très recherché. Celui ci a été retouché au fils du temps et des rééditions pour être amélioré dans sa présentation et en son contenu enrichi grâce à la sollicitude d’autres érudits. Dans l’édition de 2011 une trentaine de pages de « prières spéciales pour augmenter la chance » ont été ajoutées.
Encore alerte pour ses 90 hivernages, malgré le poids de l’âge et une santé fragile, le Doyen Makhtar Thiam nous parle avec un éclair passionné dans les yeux. L’association islamique UCM avait été un creuset très dynamique, se rappelle-t-il. Parmi ses grands souvenirs demeurent encore vivace, ce voyage de plusieurs mois effectué dans de nombreux pays arabes en compagnie de quelques membres de son association. Il cite entre autres Cheikh Touré, qui était président de l’union culturelle musulmane, Moustapha Cissé, Grand Chef religieux à Pire, ainsi que Badara Seck et Mame Bara Mbacké.
« L’UCM a beaucoup travaillé, avance le Doyen Makhtar Thiam, nous avions de nombreuses activités, des conférences notamment, dont la seule finalité était de faire connaître l’Islam et faire en sorte que les gens s’intéressent à sa pratique et ses enseignements ». Le parcours de cet homme assez simple en apparence, est forcément riche d’enseignements. Né le 25 juin 1921, il commence par l’école coranique sous la férule de son père avant d’entrer à l’école coloniale. Il fréquente le petit lycée de la rue Thiers à Dakar avant de retourner à Saint louis lors des bombardements de Dakar pendant la seconde guerre mondiale. IL passe ainsi son bac au lycée Faidherbe de la Saint Louis. IL devient plus tard fonctionnaire de l’administration malgré sa volonté de mener des activités dans le monde des affaires. Employé au Grand Conseil de l’Afrique occidentale française à partir de 1951, il sera plus tard recruté au tribunal de Dakar où il sera greffier en chef. IL travaille ensuite au Trésor de Thiés de 1961 à 1967 et termine sa carrière administrative aux finances en 1976.
Face à une demande pressante son fils Amadou Thiam, ancien sénateur des Sénégalais de l’extérieur a repris la réédition de son célèbre ouvrage dont la 5e réédition est récemment paru en 2011. Mouhamadou Makhtar Thiam est ainsi un auteur atypique par sa production littéraire très spéciale versée dans le thème de la religion. Il coule aujourd’hui des jours paisibles entouré de sa grande famille et ne nourrit que de belles prières à l’intention souligne-t-il de son pays, des musulmans et de sa famille.
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