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Journée Internationale - Droits des femmes au Sénégal: Conquêtes et résistances

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Journée Internationale - Droits des femmes au Sénégal: Conquêtes et résistances

Présentes dans les bureaux, champs, usines, marchés, entreprises, etc., la proportion des femmes dans les instances politiques et de décision au Sénégal, comme du reste dans beaucoup de pays dans le monde, est encore moindre. Bien qu’une loi sur la parité soit votée depuis 2010, l’égalité homme-femme reste un combat de tous les jours. Une bataille menée à tous les niveaux par les femmes sénégalaises…

ECLAIRAGE: IMPÉRATIF ÉCONOMIQUE
Le Secrétaire général de l’Onu, Ban-Ki Moon,  l’a rappelé dans son message à l’occasion de la journée internationale  de la femme. «Les pays dans lesquels les femmes sont traitées d’un pied d’égalité avec les hommes jouissent d’une meilleure croissance économique».

Autant dire que le changement de la situation des femmes n’est pas seulement un impératif éthique, elle s’impose aussi au nom du développement économique.

Autrement dit, les principes de la liberté des femmes et de l’égalité des sexes ont fortement contribué au développement économique et social des pays occidentaux. Donnons donc à la femme la place qui lui revient de droit dans la société sénégalaise auprès des hommes pour l’équité sociale. Si bien sûr nous voulons devenir ce pays émergent que nous appelons de tous nos vœux.  Pour y arriver, il faudrait définitivement se débarrasser de ses injustices, de ses discriminations, bref de ses résistances. En Espagne et en Norvège, on est arrivé, par la Loi et l’instauration des quotas, à contraindre les hommes à partager le pouvoir avec les femmes.

Au Sénégal, on ne va certainement pas en arriver là. Car déjà, dans la société  traditionnelle, il y avait des droits acquis. Le pouvoir exercé par Ndieumbeuth Mbodj ou Santé Yalla, dans le Walo et Aline Sitoe Diatta en Casamance, montrent que le leadership féminin ne date pas d’aujourd’hui.

Du Code de la famille de 1972, à la parité dans les fonctions électives adoptée en 2010, en passant par l’autorité parentale, la transmission de la nationalité , l’intégration dans l’armée et les forces de l’ordre, les femmes sénégalaises ont obtenu de nombreux droits sur le chemin de l’égalité des sexes. Seulement, du point de vue historique, on ne devrait pas considérer ces nombreux acquis, non comme des conquêtes, mais peut être un juste rétablissement des droits des femmes.

Sur le plan sociologique, si le père incarne l’autorité, ses sœurs, les tantes (badianes) ont une autorité morale et une ascendance réelles qui peuvent influer sur les décisions du chef  de famille sénégalaise. En tous les cas, le statut de la femme a beaucoup évolué au Sénégal. Dans plusieurs domaines certaines d’entre elles ont prouvé que le leadership féminin n’est pas un vain mot. Le Sénégal compte un vivier de femmes à haut potentiel. Elles ont d’ailleurs investi, en masse, les derniers bastions masculins de la vie professionnelle. Elles ont montré qu’on peut leur confier de hautes responsabilités. La police, le service militaire, la diplomatie, autrefois fois chasse gardée des hommes, leur ont largement ouvert leurs portes.

Il faut s’en convaincre définitivement, c’est toute l’histoire entre hommes et femmes qui a définitivement changé dans le monde. C’est évident, les femmes ne peuvent plus être les laissées pour compte dans la société. Les violences faites aux femmes, les mutilations génitales, les mariages forcés, le non accès à la terre, sont encore des citadelles à prendre, des bastions, de résistances à vaincre pour que la femme devienne un Homme comme tous les autres.

En définitive, défendre le rôle et la place de la femme, la moitié de l’Humanité, est un objectif pour ne pas dire un combat universel.

N’est-ce pas Ban Ki-moon ?

Par Mamadou DIOUF

RESPONSABLES DE FOYERS EN BANLIEUE: QUAND LA FAMILLE SURVIT PAR LA BRAVOURE DE LA FEMME
En cette période marquée par une conjoncture économique difficile, beaucoup de femmes sont devenues maintenant responsables de foyers obligées. Quotidiennement, elles s'acquittent de la dépense et autres charges inhérentes à la famille au même titre que les hommes.

Quelques-unes ont été rencontrées dans la banlieue.

Emmitouflée dans un grand boubou aux couleurs délavées, une bassine contenant le reste de son approvisionnement en poissons sur la tête, Salimata Cissé se dirige, au pas de charge, vers la porte de sa maison conjugale qu'elle a quittée vers quatre heures du matin pour se rendre au travail. Nous sommes à Djeddah Thiaroye Kao. Cette femme est vendeuse de poissons au marché de Thiaroye où  elle se rend, chaque matin, après avoir fait un tour au marché central aux poissons de Pikine où elle se ravitaille. Agée 51 ans, elle a toujours été une femme battante, même lorsqu'elle était célibataire. Si bien que quand son mari a cessé de travailler, elle  n'a eu aucune difficulté à prendre la relève de la charge familiale. Aujourd'hui, toutes les dépenses liées familliales sont à sa charge. Ses enfants n'ont pas un bon travail. Le plus âgé est charretier, mais n'arrive même pas à se prendre en charge.

Il était environ 13h lorsque ses trois petits enfants qui venaient de l'apercevoir au loin, accourent vers elle. Pressés de revoir leur grand-mère, ils la ceinturent affectueusement dans une étreinte si forte qu'elle était obligée de s'arrêter et de défaire l'étau dans lequel ceux-ci l'ont mise avant de se diriger, avec eux, vers la maison. Là, son arrivée est d'autant plus attendue que c'est sur elle que compte toute la famille pour préparer le repas de midi. Après avoir franchi la porte de la maison, Salimata Cissé adresse une salutation commune aux occupants de la concession assis de manière dispersée dans la cour, puis se débarrasse de la bassine et s'assied  ensuite sur un banc tout en demandant à sa fille Awa Ndiaye de sortir une chaise pour votre serviteur.

SITUATION DE PRECARITE
Le décor rustique de la cour dépourvue de toute commodité encore moins de luxe renseigne sur l'état de pauvreté dans lequel cette famille vit. Assaillie par les trois enfants qui l'avaient accueillie, Salimata Cissé leur intime l'ordre de s'éloigner, le temps qu'elle s'entretienne avec le reporter. Sur ces entrefaites, surgit le vieux Ngagne Dieng qui était dans la chambre et qui nous adresse avec bienveillance des salutations auxquelles Salimata Cissé répond d'abord avant de rétorquer : « c'est mon mari ».Un bref échange et nous voilà dans le sujet qui nous préoccupe. « Comme je vous l'avez déjà dit, je vis avec mon époux qui vient de te saluer. Mais étant donné qu'il s'est toujours acquitté normalement de ses obligations vis-à-vis de sa famille pendant qu'il était en activité, j'avais pris sur moi, dès sa retraite, de continuer à me retrousser les manches en vue de le relayer dans la prise en charge des dépenses »  débute-t-elle. « Aujourd'hui, c'est moi qui assure la dépense quotidienne grâce à mon boulot de vendeuse de poissons », poursuit-elle. « Cependant, vous n'êtes pas sans savoir que je suis une femme et la femme est d'une constitution physique fragile et vous devinez aisément que si je tombe malade, tout est bloqué dans la famille », ajoute-t-elle.

Une tendance qui se généralise de jour en jour. Cependant, Salimata Cissé est consciente qu'elle n'est pas seule à vivre cette situation de précarité. D'ailleurs, elle le précise en nous faisant comprendre que de nombreuses femmes vendeuses de poissons au marché sont des responsables de famille sur qui les leurs comptent pour vivre. « C'est la vie qui est dure et contrairement à l'époque de nos grands-parents où seul le père de famille avait la charge du foyer, de nos jours, des femmes sont contraintes d'endosser la responsabilité de gérer leurs familles respectives au risque de verser dans l'indignité », explique Salimata Cissé. Pour nous en administrer la preuve, elle envoie son petit-fils chez sa voisine Diatou Mbaye qui, elle aussi, est responsable d'une famille. Celle-ci travaille dans la friperie. « Va m'appeler ta tante Diatou, dis lui de venir tout de suite ». L'enfant s'éclipse et réapparaît quelques minutes plus tard, suivi, un moment après, d'une femme d'une cinquantaine d'années, habillée en grand-boubou, une écharpe autour de la tête. Elle pénètre dans la maison au moment où le vieux Ngagne Dieng en sortait.

« Assalamaleikoum » lance tout doucement Diatou Mbaye avant de débiter avec un brin d'inquiétude : « ton enfant m'a collé la peur en me demandant de venir tout de suite », enchaîne-t-elle dans un sourire de soulagement. Salimata Cissé lui cède le banc sur lequel elle est assise, puis s'installe à même le sol avant d'introduire sa voisine dans le sujet. Diatou Mbaye commence à disserter : « Je crois que c'est un truisme que de parler de ce phénomène. Je suis divorcée depuis plusieurs années et comme je n'ai aucun soutien et que je veux garder ma dignité, j’ai préféré me retrousser les manches pour prendre en charge mes trois enfants », témoigne-t-elle. Dans un premier temps, Diatou Mbaye  a été vendeuse de beignets, puis a travaillé dans un service de vente de produits alimentaires, mais aucune de ses activités ne lui permettaient de joindre les deux bouts.  « Chaque fois qu'il m'arrivait d'être au creux de la vague, je sollicitais mes frères qui me venaient en aide », révèle-t-elle.

JOINDRE LES DEUX BOUTS 
« Après avoir bien réfléchi, je me suis rendu compte que cette méthode ne tient pas la route et qu'il fallait impérativement que je trouve mieux », poursuit-elle.  « J'ai soumis un projet de vente de friperie à un parent qui m'a gracieusement offert une enveloppe de 200.000 FCfa avec laquelle j'ai commencé cette activité qui m'a permis aussi de participer à des tontines, parfois mes frères me soutiennent », révèle-t-elle. Le vieux Ngagne Dieng qui était sorti, il y a un moment, réapparaît et en passant, il a compris le sujet de la conversation par les propos de Diatou Mbaye. Il s'arrête à la véranda, s'accoude sur un mur d'une petite hauteur en écoutant la causerie. Lorsque Diatou Mbaye avance que de nos jours, la réalité des faits montre que la femme s'est émancipée dans le sens positif, le vieux Ngagne Dieng consent à réagir. « Mon fils, je partage ce que Diatou vient de dire car aujourd'hui beaucoup de pères de famille sont sauvés par la bravoure et le courage de leurs épouses ». Il évoque son propre cas en soutenant que s'il avait une femme fainéante, sa famille se serait disloquée depuis belle lurette. Un bel hommage des hommes aux femmes.

Par Abdou DIOP


LA LONGUE CONQUÊTE DES LIBERTÉS
La journée de la femme tire son origine des luttes féministes menées sur les continents européen et américain. En effet, c’est le 28 février 1909, qu’une journée nationale de la femme (National Woman’s Day) a été célébrée pour la première fois aux Etats-Unis, à l’appel du Parti socialiste d’Amérique. Lors d’une conférence à Copenhgue en 1910, elle fut votée à l’unanimité pour devenir un évènement international. C’est avant tout, une journée militante, visant à rappeler le principe d’égalité entre les hommes et les femmes. Le 19 mars 1911, l’Internationale socialiste célébra la première journée internationale et revendiqua le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail. Quant à la date du 8 mars, elle fut retenue par le Russe Lénine. Il décréta la Journée internationale de la femme le 8 mars 1921, en honneur aux femmes qui manifestèrent les premières, le 8 mars 1917 à Pétrograde, lors du déclenchement de la révolution russe. La célébration s’étendit à l’ensemble des pays du bloc de l’Est. Chaque femme recevait des bouquets de fleurs de son époux, fils, petit-fils, collègues ou amis hommes.

Toutefois, ce n’est qu’en 1977 que la journée fut officialisée par les Nations unies, invitant chaque pays  à célébrer une journée pour les droits des femmes. La journée de la femme fait ainsi partie des 87 journées internationales reconnues ou initiées par l’Onu. C’est une journée de manifestations, une occasion de revendiquer l’égalité et de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société, afin d’améliorer la condition féminine. Dans certains pays, cette journée est déclarée fériée.

Au Sénégal, certes des héroïnes  comme Ndatté Yalla, Aline Sitoë Diatta, les femmes de Nder…, ont posé, par leurs actions, les jalons de l’émancipation féminine, mais c’est la création de l’école des filles à Saint-Louis en 1919, qui constitue le socle de l’émancipation. En effet, elle participa à l’éveil des consciences.

Et dès les élections municipales de 1945, les Sénégalaises des 4 communes ayant la citoyenneté française revendiquèrent le même droit de vote que celui de leurs compatriotes de la Métropole. Avec la Loi Lamine Guèye du 7 mai 1946, elles devinrent des électrices. C’est ainsi que les femmes participèrent aux duels épiques entre le Bds de Senghor et la Sfio de Lamine Guèye ainsi qu’à la grève du grand mouvement syndical de l’Aof, celui des cheminots du Dakar-Niger en 1947. Cependant, c’est dans les années 70 que les grands progrès ont commencé. Aujourd’hui, si la Sénégalaise a conquis de nombreux droits (autorité parentale, transmission de la nationalité, parité dans les fonctions électives, l’intégration dans les forces de l’ordre et militaires, des postes de responsabilité, etc.), il est à noter que des défis énormes restent à surmonter. Ils ont pour noms féminisation de la pauvreté, du Sida, difficile accès aux postes de responsabilité, le manque d’éducation (analphabétisme des adultes), violences faites aux femmes…

Par Daouda MANE

RELIGION: L’ISLAM RESPECTE ET HONORE LA FEMME
Message universel délivré à travers le Coran, l’Islam,  qui est à la fois un ensemble de cultes, un guide normatif pour le bien, un projet total codifiant tous les aspects de la vie sur terre, un appel à la justice sociale, un hymne à l’entente fraternelle et un projet salvateur, demeure, depuis le VIIe siècle, un incomparable instrument d’émancipation et de promotion de la femme. Certains esprits, qui ne se sont intéressés aux droits de la gent féminine que récemment, font croire que la femme musulmane est maltraitée et méprisée. En tout cas, l’Islam a, au plan spirituel et social, donné à la femme un statut des plus prestigieux et lui a confié un rôle essentiel dans la marche de la communauté, comme en attestent des sourates et hadiths.

A l’occasion de cette Journée internationale des Femmes instituée par les Nations Unies en 1977 pour se souvenir des héroïques ouvrières et militantes de l’égalité des sexes qui, au début du XXe siècle, revendiquaient de meilleures conditions de travail et le droit de vote en Angleterre et aux Etats-Unis, il est bon de rappeler que l’Islam, religion du travail et de l’assiduité dans l’effort, avait, depuis le VIIe siècle, tranché la question. Encourageant au travail quel qu’il soit, tant qu’il se situe dans le cadre licite, l’Islam, à travers plusieurs versets coraniques, permet à la femme d’exercer toutes les fonctions : « Œuvrez, car Dieu va voir votre œuvre, de même que Son messager et les croyants » (Coran, 9/105). « Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver (et de savoir) qui de vous est le meilleur en œuvre » (Coran, 67/2).

Nulle part le Coran ne mentionne que les « hommes sont supérieurs aux femmes », à moins que le texte du Coran n’ait été mal traduit en français. Pour l’Islam, l’homme et la femme ont des devoirs et des responsabilités comparables ; et ils font face aux conséquences pour leurs décisions et leurs actions morales. Le Coran indique clairement que la seule base de supériorité est la piété et la droiture, non le genre, la race, la couleur ou la richesse. Aussi, la loi islamique ne prive pas une femme du droit de travailler dans les limites qui protègent son honneur et sa dignité. Pour rappel, à l’époque du prophète Mouhamad (Psl), la femme était active dans la société et  était présente, au niveau professionnel, dans tous les domaines : agriculture, artisanat, administration, médecine...

Le travail est un moyen pour la femme d’avoir son propre argent, que ce soit pour ses dépenses personnelles, sa famille ou les indigents. L’Islam octroie à la femme musulmane un droit à la propriété que peu de sociétés lui ont donné avant l’avènement de l’Islam ou bien seulement au cours du siècle dernier. Elle jouit de ses biens comme elle l’entend et nul ne peut en disposer à sa place. « Ne convoitez pas ce qu’Allah a attribué aux uns d’entre vous plus qu’aux autres ; aux hommes la part qu’ils ont acquise, et aux femmes la part qu’elles ont acquise. Demandez à Allah de Sa grâce. Car Allah, certes, est Omniscient », (Sourate 4, An-Nisâ (Les femmes), verset 32). Contrairement à l’idée qui fait croire que la femme musulmane est maltraitée et méprisée, il faut dire haut et fort que l’Islam a donné à la femme un statut qui la respecte et l’honore.

Collaboratrices du prophète 
Avant la venue de l’Islam, les hommes n’avaient pas de considération pour les femmes. Pendant longtemps, l’on a considéré la femme comme l’incarnation du mal. Lorsque vint l’Islam, Dieu Tout-Puissant évoqua les droits de la femme et les hommes se mirent à comprendre qu’elles avaient des droits sur eux. Ici, ce qu’il faut retenir c’est que Dieu commande l'équité : «Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants-droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité» (Coran, 4 : 58). L’Islam, qui est plutôt la religion de l’équité, réunit les parties égales et distingue les parties différentes. Il a reconnu aux femmes des droits et une protection dûment codifiés, mettant fin à un état d’infériorité.

Par ailleurs, le rôle éminent joué par des femmes dans la construction de la civilisation arabo-musulmane mérite d’être souligné. N’est-ce pas que la première personne à croire en la Révélation transmise par le prophète Mouhamad (Psl) fut Khadija, la première épouse de l’Envoyé d’Allah ? D’autres femmes furent de précieuses collaboratrices du prophète de l’Islam, transmettant des hadiths ou tenant une place importante dans les premières années de la religion musulmane. Et au fil des siècles, des femmes musulmanes se sont illustrées par leur foi, leurs connaissances, leurs actions au service du développement de leur société. Aujourd’hui, une meilleure compréhension de l’Islam et des sociétés musulmanes s’impose afin que l’on cesse de mêler l’Islam aux excès et déviations notés dans des pays dits « musulmans ». Plus que tout, il faut, présentement, réfuter les exagérations et rappeler les principes généraux de l’Islam pour tout ce qui concerne la femme. En d’autres termes, il faut retrouver la vérité du Message islamique et, surtout, révéler son caractère progressiste et son attachement à la justice, qui sont quelques-unes de ses finalités.

Par Cheikh Aliou AMATH


MESSAGE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME DU 8 MARS
Cette année, nous célébrons la Journée internationale de la femme en rappelant à quel point il importe d’établir l’égalité des sexes, non seulement pour des raisons d’équité et de respect des droits de l’homme, mais aussi parce que c’est une condition préalable à la réalisation de bien d’autres objectifs.

Les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes jouissent d’une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants affichent de meilleurs résultats. Les accords de paix qui font intervenir des femmes s’avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l’éducation, la non-discrimination et les allocations familiales.

Il ne fait donc pas l’ombre d’un doute que l’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous. Cette réalité doit être au cœur des efforts que nous déployons pour accélérer la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement d’ici à l’échéance de 2015 et établir un programme d’action pour la suite. Si les progrès accomplis en ce qui concerne l’accès des filles à l’enseignement primaire et la proportion de femmes dans les instances politiques sont considérables, ils restent néanmoins trop lents et trop inégaux.

D’où qu’elles viennent, les petites filles nées aujourd’hui devront encore faire face à l’inégalité des chances et à la discrimination. Tous, nous devons cependant veiller à ce qu’elles se voient épargner la violence qui touche une femme sur trois dans le monde, puissent un jour recevoir un salaire égal pour un travail égal sans être empêchées de jouer un rôle dans l’économie, soient en mesure de participer dans des conditions d’égalité aux décisions qui les concernent, et aient toute latitude pour décider si elles souhaitent avoir des enfants et, le cas échéant, à quel moment et combien elles en auront. Je tiens à dire ceci à toutes les femmes et les petites filles de la planète : le respect des droits de l’homme et l’égalité entre les sexes ne sont pas des idéaux inatteignables. Au contraire, il incombe aux gouvernements, à l’Organisation des Nations Unies et à chaque être humain de s’assurer qu’ils deviennent réalité.

Je m’adresse également aux hommes et aux garçons, à qui je demande d’assumer leurs responsabilités à cet égard. Nous avons tous à gagner à voir les femmes et les filles – qu’elles soient mères, sœurs, amies ou collègues – réaliser tout leur potentiel.

Ensemble, tandis que nous nous efforçons d’éliminer la pauvreté et de parvenir au développement durable, œuvrons donc en faveur de l’égalité des sexes, des droits des femmes et du renforcement du pouvoir d’action de celles-ci, car nous avons tous à gagner à être sur un pied d’égalité.

Ban Ki-moon

Le grand bond en avant du Code de la famille
Avant l’entrée en vigueur du code la famille en janvier 1973, coexistaient au Sénégal trois régimes en matière de  statut  personnel : la coutume indigène, la loi musulmane et le droit moderne introduit par le colon. Mais on peut dire que majoritairement, les femmes sénégalaises vivaient dans une société patriarcale consacrant la toute puissance du père de famille. Dans un tel contexte, la femme n’existait qu’à travers son époux à qui elle devait entière soumission. Elle pouvait avoir autant de coépouses que le mari le désirait, être répudiée sans autre forme de procès et faire l’objet d’un « héritage » par le lévirat…

Le code la famille est donc un effort de synthèse des différents statuts personnels susmentionnés tout en s’inspirant d’exemples comme le Maroc ou la Tunisie. Toutefois, son application va rencontrer la résistance de certains foyers religieux malgré l’implication de leurs représentants dans le comité d’élaboration du code. Celui-ci a tenté de faire évoluer le statut de la femme en lui accordant des droits qui ne lui étaient pas reconnus. Ainsi dans ses articles 108 et 111, le code de la famille interdit formellement le mariage forcé. L’acte de mariage qui est délivré à la femme lui permet également de sauvegarder ses droits en cas de divorce ou d’héritage… La femme ne peut se marier sans son consentement personnel même si elle est mineure. Son âge minimum pour le mariage est fixé à 16 ans. Elle ne peut plus être répudiée comme par le passé selon le bon vouloir de son mari car le divorce ne peut être dorénavant prononcé que par le juge. Le code aménage aussi une batterie de causes qui permet à la femme de se défaire d’un lien matrimonial jugé étouffant.  La garde des enfants peut être confiée aussi à l’homme qu’à la femme selon l’intérêt des enfants et cette dernière bénéficie d’une pension alimentaire si le divorce est prononcé aux torts de l’époux. Pour la direction de la famille, le mari est considéré comme le chef de la famille, mais la femme a un pouvoir de contrôle sur les actes de ce dernier et peut à cet effet recevoir l’arbitrage du juge.

En cas d’héritage, le régime de droit commun met la femme sur un pied d’égalité avec l’homme, mais l’application  du droit musulman lui est cependant moins favorable.

Toutefois, il faut noter que le Code de la famille n’est pas le seul texte qui centralise les droits accordés aux femmes. Diverses autres dispositions avant ou après sont venues renforcer cette panoplie. Il s’agit d’abord de la constitution qui proclame l’égalité entre tous les citoyens sans distinction de sexe. La loi du 27 janvier 1999 punit sévèrement les violences faites aux femmes et réprime l’inceste, le viol, le harcèlement sexuel, l’excision, la pédophilie et les violences conjugales.

Autonomie de la femme
Le droit de propriété de la terre est désormais garanti à la femme qui peut avoir son patrimoine propre comme le mari, tout comme elle a le droit de gérer personnellement ses biens.

Le code du travail en son article 104, reprenant le principe d’égalité posé par la constitution entre l’homme et la femme, dispose qu’à conditions de travail égales, de qualifications professionnelles et de rendement, le salaire est égal pour tous les travailleurs quels que soient leur origine, leur sexe ou leur statut.

La femme sénégalaise est éligible et électrice au même titre que l’homme. Elle peut accéder au crédit et ouvrir même mariée un compte en banque sous son  nom de jeune fille sans avoir besoin d’une quelconque tutelle. Mariée la femme a le droit de travailler sans requérir le consentement de son mari.

La femme travailleuse en état de grossesse a droit à des congés avant et après l’accouchement, de bénéficier l’allocation de réversion au décès de son mari.D’autres textes comme la loi n°82-019 du 22 janvier 1982 et le décret n° 77-894 du 12 octobre 1977 permettent aux femmes d’accéder au corps des cadres des fonctionnaires de l’aviation civile, aux corps des commissaires de police, d’officiers ou d’inspecteurs de police. Le statut de la Fonction publique interdit toute discrimination fondée sur le sexe.

Des conventions internationales signées ou auxquelles le Sénégal est partie protègent également le droit des femmes. Sans être exhaustif, on peut citer la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux droits de la femme du 5 février1985, la Convention des Nations unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes adoptée en 1983. Cependant, malgré toutes ces importantes avancées, d’autres conquêtes restent à faire et certains droits reconnus aux femmes ne sont pas toujours respectés. Ainsi les violences faites aux femmes, les mariages forcés, les mutilations génitales témoignent encore du chemin à faire. Mais la lutte des femmes continue et depuis le Code la famille d’autres victoires ont été remportées (Voir article Habib D. Fall). Elles devront s’arracher des griffes de l’analphabétisme et avoir une meilleure éducation pour connaître et pouvoir défendre leurs droits.

Par Ibrahima MBODJ

PARITE, NATIONALITE, EMPLOI, FISCALITE, AUTORITE PARENTALE… DES CONQUÊTES, VOUS DITES ? NON, PLUTÔT CONQUÉRANTES !
Belles et coquettes, ces dames ? Pas que ça ! Conquérantes, elles le sont aussi, aidées par les dispositions légales et engagements internationaux du Sénégal qui condamnent toute forme de discrimination fondée sur le sexe. Le législateur a fait, à ces dames, la fleur de la volonté politique.

En un peu plus de quatre décennies, la marche des femmes pour une reconnaissance de leurs droits a les caractéristiques d’un parcours d’épreuves. Reines, chantées sur tous les tons comme les grâces de l’Humanité, les femmes portent quelquefois une couronne d’épines à cause des pesanteurs sociales et du peu d’enthousiasme du législateur à franchir le cap des réformes audacieuses. Ces dernières années, le Sénégal leur a fait deux fleurs. Ces dernières années encore, elles se sont rendues, à deux reprises, au Palais de la République. Me Abdoulaye Wade et Macky Sall, deux locataires de cet auguste symbole de la Républiques les ont reçues, près de deux décennies après le fameux « Goorou mbootay » (un homme au service des dames) de leur prédécesseur, Abdou Diouf. Le fait est rappelé par Katy Cissé, dans une étude publiée par le Codesria sous le titre « La revendication politique et citoyenne comme réponse à la marginalisation des femmes dans le développement : le cas du Sénégal ». Deux présidents de la République pour le même mot de gratitude : « Merci ! » Ces cinq lettres sont l’expression d’un bonheur trouvé dans l’adoption de la loi portant « Parité absolue homme-femme dans les institutions » et celle permettant à une femme de donner la nationalité à son conjoint non Sénégalais et à leurs enfants. A son application aux Législatives de 2012, la Loi sur la Parité a assuré à 63 sièges à des femmes. L’une d’elles, Awa Guèye de Benno Bokk Yakaar, est élu première vice-présidente de l’Assemblée nationale.

L’EQUITE, HORIZON POUR AMAZONES
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15 Commentaires

  1. Auteur

    Osez

    En Mars, 2014 (09:58 AM)
    La femme sénégalaise , elle est brave , çà ,il faut le dire .Raison pour laquelle , quand je vois la premiere dame Mariéme fall sall se la jouer la SOUMISE au palais , je trouve cela triste , la femme sénégalaise n'a jamais été une soumise !



    Bonne fête à ma maman , i love you ! :love:  :love:  :love:  :love:  :love: 
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  2. Auteur

    A Ma Mere

    En Mars, 2014 (10:14 AM)
    Bonne fete, Maman. Bonne fete cheres soeurs.
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    Auteur

    Macky Sall

    En Mars, 2014 (10:22 AM)
    Les senegalais sont des tricheurs.
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    Auteur

    Aminata

    En Mars, 2014 (10:25 AM)
    bonne fete à toutes les femmes du monde, rawatina djignènou Senegal diarama yène
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    Auteur

    Femme Noire Femme Nue

    En Mars, 2014 (11:20 AM)
    Clad in you colour that is life

    In your form that is beauty

    Pearls are stars on the night if your skin....

    L.S.SENGHOR
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    Auteur

    Fdf

    En Mars, 2014 (11:24 AM)
    Merci à vous toutes, vos dédicaces en ravissent plus d'une, il serait bien de marquer le coup sur cette tendance que certaines femmes s'engouffre, le fait de marabouter une femme nakh gore, quand une femme rencontre des difficultés na geume Ya allah, régler KO ak gore bigako sekkeul si diekk ak soutoura mais di dedeule ak yakh sa moromou djiggen lolou kignane, Bône si dioudou, ak titeu sans parler niakk dinne..... une femme doit être digne waye lou ladale ga gapekou si meddeu bi ak di serignetou domou diambour, djiggen bounek est appelée à avoir des enfants té lo deff si lou Bône wala diko yener sa moromou djiggen sa kaw ak sa diabott lay keuppou, gore gni aussi bâyi di seussou ak yakar djiggen, ak yène goreyi di takk djiguen pour intérêt, bayre gore si diambar ak kilifte là.... djigen gniy seyy gorgolou , djiggen bi seyyagoul AMM beussam temou nekk ligeune si môme...... gnelene deffarate khole yi té bayi walou kiy doggal YA ALLAH SOUBHANA WA TALLA......Bonne Fête.
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    Auteur

    Black Woman Naked Woman

    En Mars, 2014 (11:28 AM)
    Gazelle aux attaches celestes

    Les perles sont etoiles dans la nuit de ta peau

    Ferm fresh riped fruit

    Mouth making lyric my mouth...

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    Auteur

    Senegal En Danger

    En Mars, 2014 (11:30 AM)
    Les bonnes femmes de foyez toujours jours est la fete ,elle sont honnorées par leur Seigneurs et leurs maris.ce sont elles qui donnent la bonne famille au monde.et non ce qui appellent aux divorces ,en tuants des enfants par sa limitation ,conquerir les hommes à cause des biens de ce monde ,par la politique politicienne appuier par sa justice corrompie ,une justice de busness.des femmes revolteres ,qui soutiennent la liberté des femmes ,libre de se prostutier ,de boir l'alcool ,de choisir l'argent salle et sans enfants.des femmes d'avortement et maçonique.je vois ces femmes un tres grand danger pour le senegal.oh les hommes vos epouses sont poussées à devenir des ennemies soutenus par des ONG sataniques comme :l'empire des enfants,centre ginndi,aredet tostanet autres.disons non aux liberaux qui veulent detruire le pays.
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    Black Woman Naked Woman

    En Mars, 2014 (12:03 PM)
    Heaven-leased gazelle

    Pearls are stars on the night of your skin.

    Black Woman Naked Woman

    I sing your passing beauty

    Form that I fix into the eternal

    Before jealous destiny burns you to ashes

    To nourish the roots of life







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    Le Mentaliste !

    En Mars, 2014 (15:23 PM)
    Je ne comprend pas la journée de la femme .Je préfère la journée de la mère .JE TROUVE RÉDUCTRICE CETTE JOURNÉE ,que j'associe aux journées de l'enfant , des handicapés et autres maillons faibles de la société .C'est réducteur de catégoriser la femme en tant que femme=faible et de pleurer sur ces malheurs dont nous sommes les principales causes ;il faut juste accepter qu'elle est comme nous et dotée de la même intelligence ,donc apte aux mêmes performances intellectuelles .La journée de LA MERE MAGNIFIE CETTE CAPACITÉ , CETTE APTITUDE ,CETTE PATIENCE , A DONNER ET ENTRETENIR LA VIE SANS LESQUELLES NOUS NE SERIONS PAS LA .Je ne suis pas sur ,que le monde serait ce qu'il est ,s'il appartenait aux hommes de donner la vie .NOTRE ÉGOÏSME (malgré nos grands airs) ,ne nous permettrait pas de remettre ça une seconde fois.....ET POUR CE DON DE SOIT PROPRE AUX MÈRES ,je veux aujourd'hui dire encore une fois : MERCI MAMAN POUR TON AMOUR ET TON COURAGE .
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    Photo

    En Mars, 2014 (18:39 PM)
    Cette phote ne represente la vraie femme senegalaise ! :dedet: ...Des Diouma Diakhate, Aminata Tall , etc..., ne possedent aucunment les valeurs de nos meres , soeurs

    et filles au pays ! ...C'est bien disgracieux d 'afficher de telles devergondees , a la face des gens qui ont de leurs meres l' image de femmes humbles , devouees , pas farfelues ,

    ou motivees par l'argent , les tenues et accoutrements excentriques , les deals et activites politiques avec nimporte qui pourraient les servir !  :down: 

    La journee des femmes et des mamans , c'est tous les jours de la semaine ! Copier ces maudits occdentiaux dans des slogans vides et bien plus feminites que familiaux,

    c 'est tout simplement fantaisiste et sans aucune utilite emancipatrice ! ...WASSALAM...a nos soeurs , filles et meres !

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    ...erratum...

    En Mars, 2014 (18:43 PM)
    ...corrigez....

    NE ...REPRESENTENT PAS...LES VRAIES VALEURS DE MORALES , DE DROITURE, DE DECENCE , DE BONNE CONDUITE , ET D 'HUMILITE...DE NOS MERES...!:)

    CIAO....  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/cool.gif" alt=":cool:">  
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    Zerohedge

    En Mars, 2014 (07:00 AM)
    Bonne fete!
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    Binat

    En Mars, 2014 (07:42 AM)
    Au nom de toutes les femmes, Merci pour les voeux exprimés ici par les participants à ce forum à l'endroit des FEMMES (meres, epouses, soeurs, filles, tantes, amies, copines, collegues de travai, employées y compris les domestiques, etc) .
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    Fdf

    En Mars, 2014 (11:09 AM)
    C'est bien d'apprécier d'être a l'honneur alors soyons DIGNES de cette reconnaissance.... LA DIGNITE ELLE SE PORTE ET NE SE CRIE PAS. :?:  :?:  :?:  :?:  :sn:  :sn:  :sn: 
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