Alors que la course pour la succession de Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de l’Union africaine en janvier s’accélère, l’un des cinq aspirants, le professeur Abdoulaye Bathily du Sénégal, a traversé le continent en passant par le Maroc, Madagascar et le Mozambique avant d’atterrir Afrique du Sud.
Son message est simple : « L’Afrique doit s’unir » pour pouvoir surmonter les problèmes persistants de chômage et de pauvreté.
Le professeur sait évidemment de quoi il parle- lui qui a enseigné l’histoire africaine dans les universités depuis quatre décennies et qui a également été diplomate de l’ONU, ministre des Affaires étrangères, parlementaires et dirigeant d’un parti politique de gauche dans son Sénégal natal.
Dans une interview accordée mardi 29 novembre à la mi-journée à l’agence de presse africaine au Sandton Intercontinental Hotel de Johannesburg, Bathily, qui est venu sans aucune prétention, a déclaré avec fermeté : « Je suis d’abord Africain avant d’être Sénégalais. »
Il est arrivé en Afrique du Sud lundi en provenance du Mozambique où il a rencontré la veille le président Filipe Nyusi. Il fait pression pour obtenir un soutien qui va au-delà du fossé imaginaire entre les pays anglophones et francophones du continent.
Il a rejeté ce fossé comme un concept dépassé créé dans les années 1800 pendant l’invasion, l’occupation et la colonisation du continent.
Il est convaincu que l’Afrique peut et va s’unir pour prendre sa juste place dans le monde, où il y a une pleine participation des citoyens. Bathily a assisté à la récente conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, COP22 au Maroc, où il a été impressionné par les progrès accomplis. Il a cependant déclaré qu’il aimerait que l’Afrique développe une énergie plus verte et participe davantage à l’économie bleue.
À l’âge de 69 ans, il ne semble nullement affecté par son programme chargé de voyages éprouvants et d’engagements divers. Lors de son escale à Maputo, il a même tenu à rendre visite à un vieil ami.
« J’ai également rencontré l’ancien président Joaquim Chissano », a déclaré l’ancien diplomate de l’ONU, qui se distingue des autres candidats par son expérience, sa connaissance du continent et ses qualifications académiques.
Nullement dérangé par la proximité avec des politiciens et des dirigeants, il mentionne occasionnellement qu’il « a rencontré le président Jacob Zuma » lundi et a eu une discussion avec lui.
Il ne portait pas de cravate, mais son costume gris montre plus que tout la marque d’un homme distingué.
Le professeur voyage avec une délégation sénégalaise qui comprend le ministre des Affaires étrangères de son pays, Mankeur Ndiaye. Ils l’aident à faire campagne pour l’obtention du poste de président de la Commission de l’UA, désigné par le vote des États membres.
Bathily a dit qu’il a parlé à Zuma au sujet de sa candidature pour ce poste qui sera pourvu lors du vote de janvier à Addis-Abeba, Éthiopie.
« J’ai aussi rencontré l’ancien président Thabo Mbeki, » a dit Bathily. « Je connais Chissano et Mbeki depuis les jours de lutte. »
Interrogé sur sa vision de l’Afrique, le professeur a déclaré que les acteurs économiques publics et privés doivent « se rassembler » pour construire une « base sociale africaine » pour le développement.
« L’Afrique manque d’un secteur privé vigoureux, a déclaré Bathily.
“Il doit y avoir libre circulation des personnes et des biens en Afrique.”
Sa vision s’inscrit dans la vision commune 2063 de l’UA qui vise à orienter le continent vers des niveaux sociaux, politiques, économiques et culturels plus élevés.
Il a dit que l’Afrique a besoin de coopérations transversales pour “mettre des capitaux ensemble” en vue de financer des projets d’infrastructure sur le continent.
Bathily a déclaré actuellement environ 70 pour cent des factures de l’Union africaine sont payés à partir des fonds de donateurs étrangers.
“Cette fois, l’Afrique ne peut continuer à dépendre des bailleurs de fonds étrangers.”
Il a déclaré que jusqu’à 63 pour cent des jeunes africains formés ne peuvent trouver d’emploi parce qu’il y a un développement trop lent et une industrialisation limitée.
“Nous devons également développer nos compétences” pour pouvoir utiliser l’argent correctement et dans le but pour lequel il a été budgétisé.
Notant que les idées nobles ont été handicapées dans le passé par des financements limités et une mauvaise gestion, Bathily dit il y a de l’espoir.
Il a ajouté qu’il savait que le président rwandais Paul Kagame dirigeait une commission de réforme des finances de l’Union africaine, qui a élaboré un plan pour financer l’organisation.
Si l’on met en œuvre ce plan, il est possible d’obtenir 1,2 milliard de dollars US par l’intermédiaire d’une taxe de 0,2 % sur les importations en provenance de l’extérieur du continent.
S’il devient président de la Commission de l’Union africaine, Bathily promet de veiller à ce que “ce programme soit mis en œuvre”.
Il est également très engagé en faveur des questions féminines qui, selon lui, sont très importantes.
“Dlamini-Zuma a fait beaucoup... Je voudrais garder l’élan”.
Le professeur, qui a quitté en octobre son poste de Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale, a déclaré qu’il garde de très bons souvenirs de ses rencontres avec l’ancien président sud-africain Nelson Mandela.
En dehors de Bathily, le poste est convoité par quatre autres candidats - le Dr Pelonomi Moitoi du Botswana ; Amina Mohamed, secrétaire du cabinet des Affaires étrangères du Kenya ; Specioza Wandira Kazibwe, ancien vice-président ougandais et Agapito Mba Mokuy, ministre des Affaires étrangères de la Guinée équatoriale.
Mme Dlamini-Zuma devait quitter son poste en juillet, mais les candidats qui étaient alors en course n’ont pas pu obtenir la majorité requise lors des élections tenues à Kigali au Rwanda les 17 et 18 juillet 2016.
Kazibwe, Moitoi et Mba Mokuy n’ont pas réussi à obtenir la majorité des deux tiers et Mme Dlamini-Zuma, qui a refusé un deuxième mandat, a été invitée à rester en place jusqu’en janvier 2017.
Toutes ces trois personnalités ont maintenu leur candidature.
Si les critères pour le poste le plus puissant de l’UA, qui implique le fonctionnement quotidien de l’organisation et la mise en œuvre de ses politiques, sont basés sur l’expérience, des bilans excellents et les qualifications académiques, il n’y a aucun doute que Bathily est le principal favori.
23 Commentaires
Usa
En Décembre, 2016 (15:19 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (15:32 PM)A ce jour les Seychelles sont le seul pays Africain qui exempte de visa tous les autres pays Africains. Comment imaginer que même au sein de le Cémac en Afrique Centrale les états membres ont besoin de visa pour circuler d'un pays à l'autre.
Les seules zones économiques qui appliquent la libre circulation des personnes et des biens sont la CEDEAO et la Sadec. A l'intérieur de la CEDEAO la libre circulation est certes effective mais il y a le raquett aux frontières par les policiers et douaniers Sénégalais, Maliens, Béninois, Togolais, Nigérians etc...Si vous allez au Cap-Vert avec on vous demande de présenter 1000 euros avant l'enregistrement en tant que Sénégalais, sinon vous ne faites pas votre check-in.
Autrement dit, un Européen peut visiter plus de pays Africains sans visa qu'un Africain peut le faire dans son propre continent.
Comment cette union Africaine peut-elle s'exprimer en tout indépendance lorsqu'elle reçoit 70% de son budget de l'Union Européenne et de l'ONU?
Voilà des questions pendantes qui démontrent qu'il n'y a jamais eu d'union Africaine. Lorsque vous allez au Kenya en tant que Sénégalais on vous retient 2 heures à l'immigration malgré votre visa. C'est encore pire en Angola, Guinée-Equatoriale et Gabon où on vous renvoie chez vous malgré le visa , votre invitation , réservation d'hôtel et votre ordre de mission. Voilà l'Afrique que le Pr Bathily veut gérer???
Bonne chance professeur car le défi est insurmontable. L'Africain ne s'aime pas et n'aime pas l'Africain.
Fx
En Décembre, 2016 (15:33 PM)Vous etes Senegalais ! point barre ! ..la nationalite Africaine n'existe pas ! Est ce qu'il ya un pays qui s'appelle AFRIQUE ? Non ..
Anonyme
En Décembre, 2016 (15:34 PM)TON DISOURS EST DEPASSE
Anonyme
En Décembre, 2016 (15:39 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (15:43 PM)9a se voit que vous ne voyagze pas en Afrique mais tant que l'Africain aura besoin de visas pour circuler dans la plupart des pays africains ce continent ne se développera pas. Vous pour effacer mon post encore si vous voulez.
Anonyme
En Décembre, 2016 (15:44 PM)@ A
En Décembre, 2016 (15:46 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (15:47 PM)Ca se voit que vous ne voyagze pas en Afrique mais tant que l'Africain aura besoin de visas pour circuler dans la plupart des pays africains ce continent ne se développera pas. Vous pour effacer mon post encore si vous voulez.
Anonyme
En Décembre, 2016 (16:06 PM)Bonne chance Prof
Anonyme
En Décembre, 2016 (16:42 PM)Un Roi Africain
En Décembre, 2016 (16:44 PM)Plus Africain K Sénégalais
En Décembre, 2016 (16:48 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (17:06 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (17:06 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (17:09 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (17:21 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (20:45 PM)Warou 2
En Décembre, 2016 (20:46 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (21:51 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (23:19 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (23:20 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (07:43 AM)Participer à la Discussion