Encore une fois, Laurent Fabius joue le rôle de sapeur-pompier pour éteindre une nouvelle crise avec le Maroc. Au lendemain de la publication de l’information sur l’humiliation qu’a subie le ministre marocain des Affaires étrangères à l’aéroport Charles de Gaulle, le chef de la diplomatie française a présenté ses excuses à son homologue marocain. Explications.
« Laurent Fabius a appelé son homologue marocain afin de lui transmettre les excuses des autorités françaises pour le désagrément qui lui a été occasionné alors qu'il transitait à l'aéroport Charles de Gaulle », a indiqué le porte-parole du Quai d’Orsay. Le fonctionnaire a ajouté que « le ministre a immédiatement demandé aux services compétents du ministère de l’intérieur et d’Aéroport de Paris que tout soit mis en œuvre pour faire strictement respecter, dans les aéroports français, les règles et usages diplomatiques s’appliquant aux ministres des affaires étrangères comme aux chefs d’Etat et de gouvernement étrangers ».
Dissonances entre Fabius et ses collègues au gouvernement ?
C’est la deuxième fois au cours de ce mois que Laurent Fabius est obligé d'intervenir pour corriger une erreur commise par des services relevant directement de la compétence de ses collègues au gouvernement.
La première fois c’était pour l’affaire Hammouchi, qui a éclaté à la suite du dépôt de deux plaintes en France contre le patron de la DGST pour « torture » et « complicité de torture » par deux anciens détenus franco-marocains. Le chef de la diplomatie française avait reconnu, dans des déclarations à la presse, qu’ « il y a eu des dysfonctionnements (...) dans la façon dont les choses ont été ordonnancées. Il aurait fallu prévenir les intéressés (Hammouchi et l’ambassadeur du Maroc, ndlr) et les choses auraient dû se faire d'une manière plus diplomatique ».
Silence du côté marocain
Indéniablement, l’intervention du chef de la diplomatie française vise essentiellement à tourner au plus vite la page de l’affront fait au ministre des Affaires étrangères marocain à l’aéroport de Roissy. Laurent Fabius souhaite éviter tout nouveau grain de sable dans l'engrenage pour une reprise des relations avec Rabat.
En revanche du côté du gouvernement Benkirane, c’est le silence absolu. Jusqu’à présent, il n’a publié aucun communiqué de solidarité avec le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar comme il l'avait fait avec le ministre de la Santé, Houcine El Ouradi, victime, le 8 janvier dernier, d’insultes et de menaces proférées par des pharmaciens alors qu’ils se trouvaient au parlement.
Mezouar n’est pas le seul
Petite consolation pour le chef de la diplomatie marocaine, d’autres hauts responsables avant lui, ont subi le même affront. Le très volubile Bernard Kouchner avait été soumis, en juin 2010, à une fouille en règle à l'aéroport international de Montréal, alors qu’il était pourtant ministre des Affaires étrangères sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Toujours au Canada mais cette fois à l’aéroport de Toronto, le secrétaire général de l’organisation de la francophonie, le Sénégalais Abdou Diouf a dû passer, également, par la même épreuve, en mai 2006, malgré son passeport diplomatique. L’erreur a été corrigée par la présentation des regrets du gouvernement canadien mais pas d'excuses officielles.
4 Commentaires
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En Mars, 2014 (04:38 AM)Maroc En Danger
En Mars, 2014 (09:25 AM)Maïmoune
En Mars, 2014 (13:41 PM)Pape
En Mars, 2014 (03:35 AM)Participer à la Discussion