
L'avocate et parlementaire sénégalaise Aïssata Tall Sall a relevé le choix du nouveau président français de passer par Dakar pour entamer son premier déplacement en Afrique depuis son élection en mai dernier, assimilant cette visite à une reconnaissance de l'évolution de la démocratie au Sénégal.
‘’Il s’agit de la première visite de
François Hollande en Afrique. C’est très symbolique et cela revêt un
caractère important (…). Mais cela s’explique aussi par la progression
démocratique de notre pays qui a connu deux alternances politiques
paisibles en une décennie’’, a estimé Me Sall, qui siège comme députée à
l'Assemblée nationale.
Les députés sénégalais se réunissent en séance plénière, vendredi à
partir de 15h, pour recevoir "le message de François Hollande, président
de la République française". Sur le chemin de Kinshasa (RD-Congo) pour
le sommet de la Francophonie, le nouveau chef de l’État français sera
également reçu par son homologue Macky Sall, un libéral.
Les deux dirigeants s'étaient rencontrés lors de la visite du président
Sall, du 5 au 10 juillet dernier, en France. Responsable socialiste, M.
Hollande a été élu le 6 mai dernier, en remplacement de Nicolas Sarkozy,
dont le discours de 2007, aux accents culturalistes, suscitent encore
la controverse en raison de sa tentation à nier la civilisation des
Africains.
‘’Il (Hollande) pouvait choisir des pays mieux lotis tels que le Maroc,
la Tunisie ou Égypte ou encore d’autres géants tels que l’Afrique du
Sud, mais il a jeté son dévolu sur le Sénégal. C’est une grande marque
de respect et de considération à notre démocratie’’, a soutenu Aïssata
Tall Sall, qui aussi la porte-parole du Parti socialiste sénégalais (PS,
membre de l'actuelle majorité présidentielle).
Au-delà de l’aspect politique, cette avocate a souligné que la visite du
président Hollande revêt aussi un caractère économique dans un contexte
où l’Europe est confrontée à des crises économique et budgétaire.
‘’L’Europe est en train de vivre d’énormes difficultés. Quelle est la
nouvelle page économique qui va s’ouvrir pour elle ? La réponse c’est,
bien sûr, l’Afrique qui compte plus d’un milliard d’individus’’, a
souligné Me Sall, qui fut ministre dans le gouvernement du président
Abdou Diouf.
0 Commentaires
Participer à la Discussion