Président du Conseil de surveillance de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (Artp) et ancien porte-parole du Président de la République, Abou Abel Thiam n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour parler de la situation actuelle en Gambie et du comportement de Yahya Jammeh qu’il a qualifié de « mauvais pour l’image africain ». M. Thiam s’est également prononcé sur le dossier Karim Wade et compagnie avant d’évoquer le référendum du 20 mars dernier ainsi que sur la situation actuelle du système éducatif sénégalais. Selon lui, un sursaut d’autorité du gouvernement est obligatoire afin de mettre fin aux interminables grèves des enseignants.
Quelles appréciations faites-vous des récents événements en Gambie ?
La situation entre la Gambie et le Sénégal est tout d’abord une situation de paradoxe. Voilà deux pays qui devraient s’entendre compte tenu de ce qu’ils partagent au plan historique, mais aussi sur le plan du positionnement géographique. À la place, ils se retrouvent dans des difficultés récurrentes de cohabitation. C’est dommage. Le Président Yahya Jammeh est parvenu à une chose : celle de renverser l’ordre et la configuration entre le Sénégal et la Gambie. Si vous regardez bien la carte, le Sénégal environne la Gambie et s’il y a quelqu’un qui devait avoir une sensation d’étouffement c’est bien le territoire gambien.
Mais par la géopolitique, par son hostilité et son bellicisme, le Président gambien est parvenu à inverser les choses et aujourd’hui c’est le Sénégal qui est étouffé par la Gambie. La région sud, c’est-à-dire Ziguinchor et Tambacounda, est en proie à des difficultés qui trouvent leur origine dans les agissements du régime gambien. Au final, la Casamance est beaucoup plus enclavée, elle est beaucoup plus en proie à des difficultés que la Gambie compte tenu de son positionnement entre cette République de Gambie et la Guinée-Bissau qui est plus au Sud. Le Président Yahya Jammeh est un cas.
C’est un cas psychanalytique, mais aussi un cas politique parce que ses agissements relèvent d’une insulte aux Africains. C’est également un cas parce que son comportement est mauvais pour l’image de l’Africain. C’est une affaire douloureuse (ce qui se passe en Gambie, NDLR) pour le peuple gambien. C’est une affaire pénible pour le Sénégal. Nous avons hâte qu’une solution soit trouvée.
À propos du président Yaya Jammeh, je relève qu’il est arrivé à la tête de la Gambie, c’est à dire d’un Etat et d’une Nation, à un âge où il n’était même pas susceptible de fonder un foyer. Il a pris le pouvoir à l’âge de 27 ou 28 ans. Depuis lors, il est à la tête de la Gambie avec des déclarations loufoques qui consistent notamment à dire qu’il sait faire des miracles comme soigner le Sida. Le meilleur des miracles qu’il pourrait faire aujourd’hui c’est de revoir sa façon de faire. On a honte du président Jammeh en tant qu’Africain.
Pensez-vous que Yahya Jammeh est réellement prêt à fermer l’Ambassade du Sénégal à Banjul ?
De toute façon, venant du Président gambien, rien ne peut me surprendre. Il a eu des comportements et des déclarations qui font que je m’attends à tout venant de lui. Mais, on n’est pas à un paradoxe près. La République de Gambie, dans sa capitale, abrite le siège du comité des droits de l’Homme africain. Je pense que la communauté internationale à un devoir vis-à-vis de la Gambie et vis-à-vis du peuple Gambien.
Mais, le peuple gambien aussi se doit de prendre son courage à deux mains. Il est dit dans les textes coraniques et bibliques que les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent. À savoir, si vous avez à la tête de votre pays un satrape, un dictateur, qui vous fait subir toute sorte de choses et que vous l’acceptiez, cela veut tout simplement dire que c’est ce dirigeant que vous méritez. Mais si vous, peuple, vous pensez que vous avez droit à un meilleur leader, vous vous battez pour cela.
Pourquoi Macky Sall est-il resté aphone alors qu’il est le président de la Cedeao ?
C’est difficile. Je comprends la position du Président Macky Sall. C’est difficile d’être juge et arbitre à la fois. Il est président de la Cedeao, mais il est avant tout le Président du Sénégal. Il ne peut pas, en sa qualité de président de la Cedeao, régler un différend entre son propre pays et son voisin. Il faut que les gens comprennent que c’est une situation inédite. Si c’était entre la Gambie et la Guinée-Bissau ou bien entre deux autres pays de la Cedeao, il aurait la latitude de jouer pleinement son rôle de président en exercice de la Cedeao. Mais, à partir du moment où c’est notre pays qui est impliqué dans un différend, on doit reconnaitre qu’il s’agit d’une position difficile.
L’État n’a-t-il pas concédé un nouveau revers dans l’affaire Karim Wade avec le rejet de la requête concernant la saisie-arrêt des comptes bancaires de Monaco ?
Le dossier, c’est un tout. Le dossier judiciaire qui oppose Karim Wade à l’Etat du Sénégal à travers l’instruction puis le jugement de monsieur Karim Wade et compagnie est un tout. On ne peut pas extirper un aspect du dossier pour dire que c’est un revers. Moi, je fais foi en la justice sénégalaise, je fais foi en la procédure qui lui a été appliquée. Je suis un citoyen qui regarde les choses évoluer. Tantôt il y a des hauts, tantôt il y a des bas. Mais le plus important c’est que les droits de monsieur Karim Wade soient pleinement et entièrement respectés, mais aussi que les intérêts du peuple sénégalais à travers la reddition des comptes publics soient respectés.
L’État n’est-il pas en train de restreindre les droits de l’homme en refusant de respecter la décision de l’ONU qui a demandé à ce que Bibo Bourgi soit libéré afin qu’il se rende en France pour se soigner ?
Il n’y a pas de décision de l’ONU, il ne saurait y avoir de décision judiciaire de l’ONU. Les États sont souverains, les nations sont souveraines. À l’ONU, nous sommes un Etat comme tout autre, nous avons voix au chapitre comme tout autre. Pas plus en Afrique qu’au niveau de l’ONU, on ne peut avoir de décision supranationale qui édicterait des jugements qui s’appliquent dans notre ordonnancement juridique. Au-delà du peuple sénégalais, il n’y a que Dieu et rien d’autre.
L’opposition a fait état de l’existence de bureaux fictifs lors du référendum du 20 mars. Qu’en dites-vous ?
Si notre architecture juridique, notre système électoral permettaient des fraudes, cette opposition-là ne serait pas dans l’opposition aujourd’hui. Cette opposition dont vous parlez était au pouvoir. Ils savent bien qu’il est impossible dans le système électoral sénégalais de s’adonner à des pratiques de fraude. Ce n’est pas possible. Si c’était possible, ils auraient utilisé ces canevas-là pour rester au pouvoir. Maintenant, le fait qu’ils s’agitent après une défaite électorale est tout à fait compréhensible.
Quelle analyse faites-vous de la courte victoire du « Oui » sur le « Non » au référendum ?
Pour moi, d’abord il n’y a pas eu de courte victoire, il y a eu une victoire. Il y a une victoire du « Oui ». Et, ce « Oui » est un « Non » contre les manœuvres de déstabilisation du Sénégal. C’est un « Non » contre une sorte de coup d’État rampant et qui avait été organisé pour créer une insurrection au Sénégal à partir d’une pseudo-victoire du « Non ». En répondant « Oui », le peuple sénégalais a coupé court à ces manœuvres et il est heureux qu’il en soit ainsi. Il y a eu une victoire du « Oui » d’une majorité de Sénégalais qui ont répondu favorablement à l’appel du Président Macky Sall. Les manœuvres consistaient à pousser le Président à écourter son mandat, mais heureusement que les Sénégalais ont compris que l’occasion du référendum n’était pas une occurrence pour l’organisation d’élections présidentielles anticipées.
N’avez-vous pas de craintes quant à la réélection du Président Macky Sall ?
Je n’ai aucune crainte. Je n’ai d’ailleurs pas de raisons d’avoir de craintes.
Que pensez-vous de la situation actuelle au niveau du secteur éducatif ?
J’en suis très désolé et j’estime que la situation est très grave. D’abord, le constat c’est que notre système éducatif a produit des résultats qui ne sont pas honorables et cela se ressent à travers le niveau d’instruction de nos élèves, le niveau de langage de nos élèves. Les apprenants, aujourd’hui, ont un niveau très faible. Si on doit ajouter à cela des grèves intempestives par leur nombre et leur durée, je trouve qu’il est temps qu’on arrête cela.
Et sur ce plan, j’en appelle à la responsabilité des syndicats d’enseignants, mais aussi de l’État. Parce que j’estime que lorsqu’un fonctionnaire s’abstient de travailler sur une durée et que l’État continue malgré cela de lui payer son salaire, l’État se fait complice d’une situation anormale. Il faut un sursaut patriotique de la part des enseignants, qu’ils sachent quelles sont leurs responsabilités vis-à-vis des élèves, mais il faut aussi un sursaut d’autorité de la part du gouvernement.
Ce dernier ne doit pas se faire complice de la situation actuelle. La grève, par définition, c’est lorsque vous vous abstenez de travailler et que vous n’êtes pas payés. Mais si l’État continue de payer des enseignants qui restent si longtemps sans aller en classe, l’État se fait complice de cette situation sur le dos de nos enfants, et ça, c’est anormal. La première responsabilité pour l’enseignement des enfants incombe d’abord à l’État, avant les enseignants.
L’État doit garantir l’enseignement aux enfants et garantir un enseignement ininterrompu, j’insiste sur le mot « ininterrompu ». À partir du moment où le gouvernement continue de payer des salaires à des fonctionnaires qui restent des semaines et des mois sans aller au travail, non seulement c’est de l’irresponsabilité de la part de ces enseignants, mais c’est aussi de l’irresponsabilité de la part du gouvernement qui se doit d’arrêter ce que j’appelle une complicité manifeste avec le syndicat au détriment des enfants.
Vous pensez que l’État a laissé traîner les choses ?
C’est ce que je viens de dire d’une autre façon. Les enseignants ont le droit de faire la grève, mais il y a une responsabilité et des conséquences qui s’attachent à ce droit-là. C’est-à-dire que vous vous abstenez de travailler et conséquemment vous n’êtes pas payé. Mais, on ne peut pas rester à la maison, percevoir son salaire à la fin du mois, et prétendre qu’on est en grève. Ce n’est pas une grève, c’est un abandon de travail.
37 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2016 (07:55 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (07:59 AM)C'est vous et votre régime qui faites honte à l'Afrique par votre position de tirailleur mercenaire au service des interets hostiles à l'Afrique.
Vous etes des mediocres nuls et incapables.
Pas d'écoles pas de santé allez voir comment yaya Jammeh a bien fait dans le secteur de l'education et de la santé vous faites honte car vos maitrisards au Senegal ne peuvent meme pas écrire une phrase correcte .
Le regime de Maky Sall est un regime ethno tribal.
Bientot le Senegal sera un desert car les arbres sont entrain d'etre coupés.
Le meilleur ministre de l'environnement du Senegal depuis 1960 a été limogé parce qu'il fasait un bon travail.
Va boire du kossam gaynaako et tais toi.
Anonyme
En Avril, 2016 (08:12 AM)Bigmouse
En Avril, 2016 (08:14 AM)Sigmund Thiam
En Avril, 2016 (08:18 AM)Freud Thiam
Freud Thiam
Freud Thiam
Anonyme
En Avril, 2016 (08:36 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (08:48 AM)Alba
En Avril, 2016 (08:51 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (08:56 AM)Thieuy
En Avril, 2016 (09:10 AM)Yaya moom doy ci boolé wakh... Il agit... Bien ou mal en tout cas la Gambie jouit d'une sécurité que le Sénégal n'a jamais connue. Amoul prostitution amoul yalwaanaatou amoul troubler ci mbéddmi... AMOUL GORDJIGUEN...
Djammé Sénégal lagnou ko wara fal.
Macky est une molasse qui va laisser ces deguelass de qawm Luth trouver une légitimité satanique qui nous sera fatale.
Vive Yaya
Anonyme
En Avril, 2016 (09:10 AM)Comment accepter d'être étouffé par la Gambie.
Petit pays certes mais Jammeh au moins est intelligent.
Il provoque le Sénégal à chaque fois et il en sort vainqueur car tous les présidents Sénégalais ont toujours eu peur de lui à cause de la Casamance.
Si le Sénégal le voulait il aurait enlevé ce dictateur en 24 heures.
Anonyme
En Avril, 2016 (09:16 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (09:27 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (09:30 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (09:37 AM)Analyste
En Avril, 2016 (10:00 AM)Serer
En Avril, 2016 (10:21 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (10:25 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (10:28 AM)Verite Oblige
En Avril, 2016 (10:45 AM)vraiment politiciens de merde, laissez nous tranquilles. quand vous étes dos au mur vous dites l'Etat mais s'il y'a une réussite vous vous glorifiez. si vous avez des conseils à donner au soi disant Etat, dites lui de respecter ses engagements.
je vous demande quels diplomes avez-vous (ministres, députes, PCA, DG...) pour mériter vos salaires exorbitants?
sachez une chose, vous étes des voleurs et voyous qui ne peuvent pas échapper, le jour ultime vous allez regretter et vos regrets ne vous serviront à rien. je vous exhorte de vous repentir avant qu'il ne soit tard
Luntang
En Avril, 2016 (10:47 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (10:50 AM)1.LA PROTECTION DES ENFANTS 2.LORSQU’ON SORT DE SA MAISON
3.POUR CELUI QUI VOYAGE 4.LORSQU'ON ENTRE DANS LA MOSQUÉE
5.LORSQU’ON SORT DE LA MOSQUÉE 6. LORSQU’ON MET UN VÊTEMENT NEUF
7.LORSQUE VOUS RENCONTREZ DES PERSONNES DONT VOUS AVEZ PEUR AGRESSEURS...)
8.AVANT LES RAPPORTS INTIMES
9.POUR SOLUTIONNER NOS DIFFICULTÉS
10.POUR ÊTRE AUTO-SUFFISANT ET INDÉPENDANT À L’ÉGARD DES AUTRES
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Anonyme
En Avril, 2016 (11:13 AM)Mola
En Avril, 2016 (11:19 AM)Jammeh est plus intelligent que vous foulbe
Apr Diaksaw
En Avril, 2016 (11:43 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (12:10 PM)Watt
En Avril, 2016 (12:13 PM)Être ministre ne donne pas la qualité de comprendre mieux que quiconque la situation géopolitique de la zone. Tu ne connais rien de la Gambie encore moins de la Casamance.
Dans ce gouvernement, à peine nommé, on se dit connaitre tout, pouvoir tout au point de manquer de respect et de mépriser tout un peuple : celui de la Casamance.
Hier on parlait de Farba Senghor ! sachez que ce gouvernement est le plus mal éduqué et que la palme revient à Abou Abel Thiam.
Quand Macky Sall accepte qu'un simple va nus pieds s'adresse de cette manière à un Chef d’État étranger, j'ai peur de nos lendemain.
Je crois que la diplomatie a disparue dans la cul de ce gouvernement !
Anonyme
En Avril, 2016 (12:14 PM)RIEN QUE DES INSULTES ET ATTAQUES CRYPTO PERSO.
MAIS TOUT PEUPLE A LES DIRIGEANTS QU'IL MERITE.
PAYS DE MERDE.
Watt
En Avril, 2016 (12:32 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (13:45 PM)Le Balante
En Avril, 2016 (13:56 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (14:26 PM)Mafia Foutanke
En Avril, 2016 (15:57 PM)Abel Est Cain
En Avril, 2016 (16:06 PM)Ngaka
En Avril, 2016 (16:12 PM)Mr Coly
En Avril, 2016 (16:22 PM)Mu
En Avril, 2016 (17:29 PM)UNE TAUPE DES OCCIDENTAUX
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