
Président de l’Union nationale des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias) Serigne Mboup a fait un plaidoyer en faveur des entreprises sénégalaises, au ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye.
« Monsieur le ministre, beaucoup d’investisseurs étrangers tapent à la porte de notre pays. Mais nous aurons souhaité que le rôle de nos Ambassadeurs et Consuls généraux consiste plus à promouvoir les entreprises sénégalaises à l’étranger et à leur trouver des débouchés ». Cela ressort des propos tenus par le patron de l’Unccias, Serigne Mboup, au cours de son intervention à l’occasion de la 5e conférence des ambassadeurs et consuls généraux à laquelle il prenait part. Invité à relever « les attentes des institutions consulaires vis-à-vis des missions diplomatiques et consulaires », M. Mboup qui est par ailleurs patron du groupe Ccbm a estimé que « pour accomplir ce mandat, l’administration gagnerait à faire davantage confiance aux opérateurs économiques, les aider à trouver des marchés qui sont sources de financements. Une entreprise se valorise par ces marchés et par ces productions et non par son capital », dit-il.
« En outre, l’appui de nos compatriotes qui veulent rentrer avec des projets doit être un axe de réflexion à mûrir. Il en est de même des obstacles qui bloquent l’intégration africaine notamment le transport. À titre d’exemple, les coûts de transport inter-Etats coûtent plus chers qu’en Asie ou en Europe », indique-t-il.
Devant les parties prenantes de cette rencontre présidée par Mankeur Ndiaye, peu avant l’ouverture officielle de la rencontre, Serigne Mboup a dénoncé une concurrence déloyale entre les entreprises sénégalaises et celles étrangères.
« Nos entreprises sont confrontées à une forte concurrence des puissantes entreprises étrangères qui bénéficient du soutien de leurs États qui mettent à leur disposition des fonds bonifiés qui nous sont inaccessibles. Monsieur le ministre, connaissant votre leadership dans la zone de l’Uemoa, pour régler ce déséquilibre, il suffirait de reconsidérer le terme de l’entreprise communautaire. Qui deviendrait une entreprise dont le capital est détenu en majorité par des nationaux au lieu d’être juste communautaire parce qu’immatriculée dans la communauté ».
Par exemple, dit-il au chef de la diplomatie sénégalaise, pour le déplorer, « aujourd’hui une entreprise est dite sénégalaise, parce que tout simplement immatriculée au Sénégal. De ce fait, tout investisseur immatriculant son entreprise au Sénégal a les mêmes droits que les entreprises détenues par les nationaux. Et nos nationaux n’ont pas ce privilège chez eux. Cela mettra tout le monde à l’aise et permettra un transfert de technologie et de savoir-faire pour nos générations futures. Tous les pays dits émergents comme La Chine, la Corée du Sud etc., sont passés par là ce qui est à l’origine de leur indépendance économique.
Et nous témoignons d’un traitement diligent et efficient de la part du ministre des Affaires étrangères sur ce dossier. Il ne se passe pas un jour sans que nous ne recevions une note, une invitation ou une information de ses services allant dans le sens de la promotion des activités de nos membres à l’étranger », conclut-il.
0 Commentaires
Participer à la Discussion