Le franc CFA est la monnaie commune de 14 pays d'Afrique de l'Ouest et centrale, comptant au total 155 millions d'habitants. Il a été créé le 26 décembre 1945, une quinzaine d'années avant l'indépendance des colonies françaises. Il s'appelle alors « franc des colonies françaises d'Afrique ». Il prendra par la suite la dénomination de « franc de la Communauté financière africaine » pour l'Afrique de l'Ouest et « franc de la Coopération financière en Afrique centrale » pour l'Afrique centrale.
Les pays utilisant le FCFA sont répartis en deux zones, huit en Afrique de l'Ouest, six en Afrique centrale, constituant deux unions monétaires distinctes :
- Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo constituent l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont l'Institut d'émission est la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), créée en 1962 et dont le siège est à Dakar.
- le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad constituent la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac), dont l'institut d'émission est la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), créée en 1972 et dont le siège est à Yaoundé.
Un lien étroit avec la France et l'euro
La valeur du FCFA, auparavant indexée sur le franc français, est indexée sur l'euro, avec une parité fixe. 1 euro = 655,96 francs CFA. La moitié des réserves de change des pays utilisant le franc CFA sont déposées auprès de la Banque de France.
La France ne gagne pas d'argent avec ces dépôts. La Banque de France rémunère actuellement ces dépôts au taux plancher de 0,75 % par an. Les intérêts sont reversés aux pays africains chaque année. Ce dépôt garantit une convertibilité illimitée du FCFA avec l'euro. Il existe une liberté totale des transferts entre les pays de chaque Zone Franc. Les pièces et les billets en FCFA sont frappés dans une imprimerie de la Banque de France à Chamalières, en banlieue de Clermont-Ferrand, dans le centre de la France.
Le débat engagé entre les « pour » et les « contre »
Depuis des décennies, le franc CFA nourrit un débat virulent entre ses détracteurs, qui le dénoncent comme une monnaie « post-coloniale » qui perpétue l'influence de la France en Afrique, et ses défenseurs qui louent la stabilité monétaire qu'il apporte. Les appels à une réforme du franc CFA se font de plus en plus pressants et la France s'y est dite ouverte. Outre le changement de nom, à forte valeur symbolique, des économistes plaident pour l'indexation du FCFA sur un panier de devises incluant l'euro, le dollar et le yuan chinois, correspondant aux principaux partenaires économiques de l'Afrique. Des économistes et polémistes africains plus radicaux exigent le transfert des réserves de change vers d'autres institutions, et la fin de la politique monétaire rigoriste au profit d'une priorité au développement économique et à l'emploi.
Va-t-on vers la fin du franc CFA avec notamment l'eco prévu par la Cedeao ?
Les 15 États de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao, Ecowas en anglais, incluant les 8 États de l'UEMOA) se sont mis d'accord pour adopter en 2020 une monnaie unique, baptisée « eco ». Celle-ci sonnerait le glas du franc CFA. Cela dit, de nombreux analystes sont sceptiques sur un lancement aussi proche de l'eco, soulignant les grandes disparités économiques, monétaires et budgétaires entre les pays de la zone, ainsi que les difficultés techniques inhérentes à la naissance d'une nouvelle monnaie.
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