
À l’issue de sa réunion ordinaire tenue ce jour, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), présidé par Jean-Claude Kassi Brou, a décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés : 3,50 % pour le taux principal et 5,50 % pour le guichet de prêt marginal. Une décision qui reflète une certaine stabilité économique dans l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), mais qui n’efface pas les défis auxquels le Sénégal et ses voisins devront faire face dans les mois à venir.
Une économie dynamique, portée par tous les secteurs
Le communiqué de la BCEAO met en lumière une économie régionale en pleine effervescence. Avec une croissance du PIB réel estimée à 6,2 % en 2024 et projetée à 6,3 % en 2025, l’UEMOA affiche une santé économique enviable. Au dernier trimestre de 2024, cette croissance a même atteint 7 %, dopée par les secteurs clés comme l’agriculture, les industries extractives et manufacturières. Pour le Sénégal, cette dynamique est une aubaine, notamment grâce à l’exploitation croissante des hydrocarbures et à une campagne agricole 2024/2025 prometteuse.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les crédits bancaires au secteur privé ont grimpé de 6,3 % fin 2024, et une hausse de 8,6 % est attendue en 2025. Autrement dit, les entreprises ouest-africaines trouvent plus facilement les financements nécessaires pour investir et se développer.
L’inflation en baisse
Si les prix ont souvent été une source d’inquiétude ces dernières années, la BCEAO apporte une lueur d’espoir. Le taux d’inflation dans l’UEMOA est tombé à 2,9 % au dernier trimestre 2024, contre 4,1 % auparavant, et devrait encore baisser à 2,7 % en 2025. Cette détente est en grande partie due à la chute des prix des produits alimentaires et énergétiques importés, ainsi qu’à une récolte abondante dans nos champs.
Des risques qui planent toujours
Toutefois, le tableau n’est pas entièrement rose. Le communiqué de la BCEAO met en garde contre des menaces bien réelles. Les tensions sécuritaires dans la sous-région, notamment au Sahel, continuent de peser sur la stabilité. À cela s’ajoutent les caprices du climat, qui pourraient affecter les récoltes futures, et les soubresauts géopolitiques mondiaux, susceptibles de faire grimper les prix de l’énergie et des denrées.
En maintenant ses taux directeurs, la BCEAO mise sur la prudence. Cette stabilité monétaire vise à encourager la croissance tout en gardant un œil sur l’inflation. Jean-Claude Kassi Brou et son équipe promettent de rester attentifs et de prendre « les mesures idoines » si la situation l’exige.
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