Intitulé « Analyse des tendances mondiales quant au rôle des organisations syndicales au temps du COVID-19 » , le rapport indique que 108 pays sur 133, soit 81 pour cent, ont eu recours au dialogue social pour répondre à la pandémie afin d’aboutir à un consensus autour des mesures envisagées pour protéger les travailleurs et les entreprises. L’étude montre également que le dialogue social a été utilisé au moins sous une forme, soit tripartite, soit bipartite ou encore les deux à la fois, dans 100 pour cent des pays passés en revue dans les Etats arabes, dans 88 pour cent des pays d’Asie et du Pacifique, dans 84 pour cent des pays d’Europe et d’Asie centrale, dans 77 pour cent des pays d’Afrique et dans 76 pour cent des pays des Amériques.
« Nous traversons actuellement une période de crise sans précédent. Mais une chose semble certaine : nous avons besoin de renforcer le dialogue social pour assurer une reprise économique en profondeur, durable et inclusive, qui n’oublie personne. La présence de syndicats forts, indépendants, bien informés et représentatifs ainsi que la solidarité internationale sont plus que jamais nécessaires pour construire l’avenir que nous appelons de nos vœux », affirme Maria Helena ANDRE, Directrice d’ACTRAV.
L’impact sur la syndicalisation
Le rapport insiste aussi sur l’augmentation des cas de violations des droits des travailleurs et des syndicats à travers le monde en raison des mesures adoptées par les gouvernements. Ces violations concernent notamment les normes internationales du travail, le non-respect du droit du travail en ce qui concerne les licenciements, les heures de travail, le paiement des salaires ainsi que le mépris des réglementations en matière de sécurité et de santé au travail (SST).
En tant qu’acteurs principaux du monde du travail, les syndicats adressent également toute une série de recommandations aux gouvernements ainsi qu’aux organisations d’employeurs. Ils demandent une action immédiate en matière de système universel des soins de santé, d’extension des congés maladies, d’indemnités de chômage et d’allocations familiales, de transferts d’argent, de mesures de protection de l’emploi et des revenus, de soutien financier aux entreprises, de bonne application des réglementations en matière de SST, ainsi qu’en ce qui concerne les offres de prestations en nature et la reconnaissance du COVID-19 en tant que maladie professionnelle.
Parmi les recommandations à moyen terme et à long terme figurent le renforcement du dialogue social, l’extension de la couverture de la protection sociale, la réalisation d’investissements à long terme dans les services sociaux et d’assistance ainsi que l’annulation partielle ou totale de la dette.
Recommandations
Les syndicats doivent considérer cette crise comme un coup de semonce afin de contribuer à un agenda plus inclusif dans le domaine du travail et dans le domaine social. Ils continuent de jouer un rôle important afin de promouvoir la démocratie et de prôner la justice sociale.
De plus, les objectifs des syndicats dans le domaine de la résilience et de l’autonomisation devraient être les suivants : bâtir une volonté politique, contribuer au renforcement des mécanismes de dialogue social, continuer de promouvoir les priorités des travailleurs, offrir de nouveaux services, étendre les partenariats, participer aux différents processus des Nations Unies en matière de développement durable, partager des informations et apprendre des crises précédentes.
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