
Ce n’est pas pour ce Sénégal de collabos que les électeurs ont été massivement voter, à plus de 60% en 2012 pour le changement. Ce n’était pas non plus pour que les étrangers et expatriés qui se sentent en sécurité dans notre pays, se trouvent contraints à aller chercher une autre terre d’asile. Et il y a de quoi être indigné après l’arrestation par le Sénégal, d’un opposant gambien exilé à Dakar, aujourd’hui sur le point d’être extradé vers Paris. ‘Jammeh’ deux sans trois. Dakar sous Macky Sall avait cédé, en mai 2013, aux pressions de N’Diaména et finit par expulser de son territoire le réfugié politique et blogueur tchadien, Malaïka Ngebla, finalement accueilli par Paris qui préféra préserver son statut de pays des «droits de l’homme». Contrairement à notre pays qui fera montre de la même lâcheté devant le régime Jammeh, lorsqu’il s’était agi d’expulser un opposant gambien, Kukoi Samba Sagna mort en Guinée peu après son expulsion du Sénégal, en mai 2013.
Cette attitude qu’il faut qualifier de «collaborationniste» est indigne de notre République. C’est une insulte même à notre démocratie et une menace pour les libertés individuelles dont le président Macky Sall est le garant.
Le Sénégal devrait dès lors arrêter de faire la courbette devant Banjul, et éviter de chercher à tout prix à plaire à un dictateur qui foule aux pieds les droits les plus élémentaires de la vie humaine, qui gave ses prisons d’opposants politiques et qui exécute des nationaux sénégalais à l’insu de Dakar. Préserver la stabilité sous-régionale, mais éviter de faire montre de faiblesse devant un criminel prêt à tout pour préserver son fauteuil, un dictateur à qui il arrive de fomenter des semblants de coups d’Etat juste pour neutraliser, physiquement, ses adversaires politiques. Car après avoir pris le pouvoir par les armes il y a une vingtaine d’années, c’est par la force des armes que notre voisin le «tueur» devra être «extradé» pour répondre de ses crimes multiples devant la Cpi. Demain, les putschistes gambiens récidiveront et un jour ou l’autre, ils obtiendront gain de cause.
Du «Fou de Kanilaï», il faut s’attendre à ce qu’il connaisse un sort similaire ou pire à celui qui aura eu droit des derniers dictateurs de la planète, ravagés par un soulèvement populaire. A la Gambie et aux gambiens d’assumer leur révolution, s’ils veulent mériter que la communauté internationale s’apitoie sur leur sort.
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